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Appels à contributions
Esthétique et vérité, réalité et fiction en science et en littérature (revue Fragmentum)

Esthétique et vérité, réalité et fiction en science et en littérature (revue Fragmentum)

Publié le par Marc Escola (Source : Giuseppe D'Ottavi)

FRAGMENTUM

Numéro 53 – Jan.-Jun 2019

(https://periodicos.ufsm.br/fragmentum)

 

Appel à contribution

Esthétique et vérité, réalité et fiction en science et en littérature

Numéro dirigé par

Giuseppe D’Ottavi (ITEM, Paris, giuseppe.dottavi@ens.fr)

Estanislao Sofia (KU Leuven, estanislao.sofia@kuleuven.com)

 

Objet : Interroger les composants ou procédés susceptibles d’être tenus pour « littéraires » ou répondant génériquement à des critères « esthétiques » des œuvres, des idées et des théories scientifiques, en investiguant leurs éventuels rapports avec l’exigence (prétendue ?) d’adéquation à la vérité.

Y a-t-il une poétique du discours scientifique ? Si c’est le cas, quel(s) lien(s) la rattache(nt) à la poétique tout court, à ce qui, en assumant les risques inhérents à toute généralisation, pourrait être nommé « littérature » ? Si tant en littérature qu’en science(s) on décèle l’existence de critères esthétiques, si tant une rime qu’une démonstration mathématique peuvent être considérées comme « élégantes », quel(s) facteur(s) détermine(nt) le caractère « scientifique » ou « littéraire » d’un texte, d’une idée, d’une théorie ? Quel rapport existe entre les discours scientifique et littéraire et les notions de vérité ou de fiction, ou entre tout cela et les manières de l’esthétique ?

Y a-t-il, comme on l’a parfois prétendu, une simple hiérarchisation distinctive des variables (primat de l’esthétique en littérature, primat de l’argumentation et du discours rationnel en sciences), ou existent-ils des liens d’exclusivité entre certains types de discours et certains critères fédérateurs – entre discours « scientifique » et « ver(ac)ité », par exemple, ou entre discours « littéraire » et « esthétique » ou « fiction » ?

S’il n’y a pas, comme nous assumons hypothétiquement et programmatiquement dans ce volume, de lien d’exclusivité entre le discours scientifique et la façon sous laquelle peuvent se présenter la réalité ou la vérité, ni entre la littérature et les différentes formes qu’on peut donner aux notions de fiction ou d’esthétique, qui empêchera d’aborder une théorie ou une œuvre scientifique comme s’il s’agissait d’un objet littéraire ? Ou, si l’on préfère : que résultera de l’exercice de penser (lire, interroger, juger, critiquer) une théorie scientifique, n’importe quelle théorie scientifique, comme une « simple » œuvre littéraire ?

Au-delà de la valeur scientifique de l’œuvre d’Albert Einstein, on a souvent célébré la « beauté » de la théorie de la relativité générale ; Roland Barthes lisait les historiens pour « le plaisir » qu’il obtenait de cette lecture ; Jorge Panesi lisait les séminaires de Lacan comme s’il s’agissait de la poésie, en mettant entre parenthèses leur applicabilité ou leur véracité ; Jorge Luis Borges abordait de la même manière la philosophie et la métaphasique. Dans la même ligne, Ivan Jablonka considère de nous jours que l’histoire, en tant que science, est une bifurcation (entre autres) de la littérature contemporaine. Ces lectures plurielles incarnent ou trouvent son écho chez Italo Calvino, qui assurait dès 1962 que « l’atteggiamento scientifico e quello poetico coincidono: entrambi sono atteggiamenti insieme di ricerca e di progettazione, di scoperta e d’invenzione ».

Ce numéro de Fragmentum est une invitation à interroger les conséquences d’une généralisation de ce geste, et à penser les dérivations, les conditions de possibilité et l’intérêt (intellectuel, théorique, scientifique, littéraire) de concevoir/aborder une théorie ou une idée théorique (l’inconscient freudien, la langue saussurienne, la notion de masse chez Durkheim, le principe de l’incertitude de Heisenberg) ou un conglomérat d’œuvres théoriques (la psychanalyse, la linguistique, la sociologie, la physique) comme s’il s’agissait de « simples » littératures, susceptibles donc d’être appréciés et interrogés aussi à partir de leur valeur et de leur agencement esthétiques.

Mots clés : science(s), littérature, vérité, fiction, esthétique, réalité.

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Le numéro sera constitué d’articles contenant entre 25 000 (minimum) et 45 000 signes (maximum).

Langues de travail : Portugais, Français, Espagnol, Anglais.

La soumission des articles se fera en ligne à travers la plateforme conçue à cet effet par Fragmentum (https://periodicos.ufsm.br/fragmentum/about/submissions#onlineSubmissions).

Date de soumission : entre le 1er Juillet et le 30 septembre 2018.