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Éric Vigne,

Éric Vigne, "Éditer des sciences humaines aujourd'hui et demain"

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Bernadette leroy)

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LES CONFÉRENCES DU COLLÈGE

ÉricVIGNE

Éditer des sciences humaines aujourd'hui etdemain

Jeudi6 novembre, 19h-21h

AmphiStourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Suiteaux débats suscités par son ouvrage, Le livre et l'éditeur, paru en 2008 aux éditionsKlincksieck, Éric Vigne continue d'interroger certaines tendances inquiétantesde l'état actuel de l'édition française : le mode de circulation desouvrages, la culture de l'instant, le triomphe des « faux livres »,ces produitsd'appel portés par ce qu'il nomme « l'intellectuel organique des médias ». « Le livre est iciun moyen, il a cessé d'être une fin. Nous sommes entrés dans l'ère de lalittérature de notoriété, stade suprême de la littérature de proximité », écrivait-il. Derrière ceconstat ironique se cache l'inquiétude d'un éditeur préoccupé par l'avenir deslivres de fond. Sans prise de conscience et réaction collectives, la marchandisation risque de détruire des pansessentiels de l'édition, souligne-t-il.

Pourquoiles éditeurs aujourd'hui arguent-ils de difficultés extérieures pour renoncer àéditer des sciences humaines ? Ont-ils encore des armes et la volonté dedévelopper une édition d'offre qui réponde aux exigences du savoir et de larecherche aujourd'hui ?

ÉricVigne,éditeur de sciences humaines.

Discutant :

EvelyneGrossman,professeur à l'Université Paris Diderot-Paris 7, présidente de l'assembléecollégiale du CIPh.

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Autres conférences: 

RolandSCHAER

Les origines de la culture

Lundi8 décembre, 19h-21h

AmphiStourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

L'histoirelongue du vivant – l'évolution – est jalonnée de moments d'innovation, où desmutations réussies font émerger de nouvelles formes de vie promises à une richepostérité. De la même façon, l'histoire courte de la culture est ponctuée d'unesuccession de « mutations cognitives », qui donnent naissance à desinnovations appelées à se diffuser dans le temps et dans l'espace. Le phénomèneapparaît chez les animaux ; il s'accélère et se multiplie avec le genre homo.

Despremiers outils à l'invention de l'écriture, en passant par la domestication dufeu, l'apparition du langage symbolique, les premières expressions artistiques,l'invention de l'agriculture et de l'élevage, les communautés humaines ontinnové, puis assuré la transmission de savoirs et de savoir-faire qui ontpermis les succès de l'espèce.

Laracine du phénomène se trouve dans la faculté « d'apprendre des autres » :à côté de la mémoire génétique et de la mémoire individuelle, nous sommes dotésd'une troisième mémoire, socialisée, grâce à laquelle nous sommes membres decollectifs composés de morts et de vivants, au sein desquels se propagent lestraits de culture.

RolandSchaer,directeur « sciences et société » à la Cité des sciences et del'industrie.

Discutant :

Elisabethde Fontenay,professeur émérite de philosophie à l'Université Paris 1. Dernier ouvrage paru :Sans offenser le genre humain : réflexions sur la cause animale, Albin Michel, 2008.

BernardSTIEGLER

Contribution à une nouvelle critique del'économie politique

Jeudi 15 janvier, 18h30-20h30

Salle André François Poncet, Maison del'Europe, 35 rue des Francs-Bourgeois, 75004 Paris

Lafin du XXe siècle aura vu la liquidation de la critique de l'économiepolitique – par le dogmatisme marxiste, par la critique de l'économisme, ou parla réduction de toute ambition critique à un résidu de « la métaphysique ».

Ledébut XXIe siècle en découvre le prix.

Cetteconférence esquissera quelques éléments pour une nouvelle critique del'économie politique – au moment où le système industriel de production et deconsommation devenu planétaire rencontre des limites qui procèdent de ce que,par référence à un concept de Bertrand Gille, on peut nommer unhyper-désajustement.

Nouvelleanalyse de la prolétarisation, définie comme perte des savoirs des producteurs(savoir-faire) aussi bien que des consommateurs (savoir-vivre), nouvelleanalyse de l'industrialisation comme processus de grammatisation des gestes duproducteur et des comportements du consommateur, intégration de ce que lemarxisme décrivait comme superstructurel au niveau des infrastructures par lefait de cette grammatisation, fonctionnalisation et destruction de l'économielibidinale par ce stade de la prolétarisation grammatisée, inscription de ces questionsdans les perspectives d'une organologie générale seront les principaux thèmesde cette communication.

BernardStiegler,philosophe, directeur du Département du développement culturel et de l'IRI(Institut de recherche et d'innovation) du Centre Pompidou. Dernièrespublications : Réenchanter le monde, Flammarion, 2006 ; La télécratiecontre la démocratie,Flammarion, 2006 ; De la démocratie participative, avec Marc Crépon, Mille etUne Nuits, Sciences politiques, 2007.

Discutant :

ScottLash, directeurdu Département « Cultural studies » de Goldsmiths College, Universityof London.