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Epistémocritiques

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On sait combien la littérature a toujours entretenu avec le domaine des savoirs une relation complexe, faite d’éclairages, mais aussi de suspicions réciproques. Plusieurs ouvrages récents interrogent à nouveaux frais ces échanges et les configurations spécifiques – entre héritages formels et inflexions thématiques – par lesquelles ils trouvent à se concrétiser : après la somme de Pierre-Henri Kleiber sur Les Dictionnaires surréalistes, Denis Saint-Amand revient, dans Le Dictionnaire détourné, sur la façon dont ce genre savant a été, tout au long d’un XIXe siècle marqué par le développement de la vulgarisation scientifique, récupéré par des auteurs désireux de le réinventer de façon satirique. Mais comment un écrivain apprend-il ce qu'il sait ? C'est ce que se demande O. Lumbroso, à propos de Zola. Dans le collectif Muses et ptérodactyles, dirigé par Hugues Marchal, ce sont les passages de ces discours scientifiques dans le domaine poétique qui sont mis à l’honneur, à l’occasion d’une anthologie riche et commentée, faisant dialoguer autant Chénier et Rimbaud que Laforgue et Mercier. La Pléiade, après avoir accueilli l'Histoire naturelle de Buffon, propose une nouvelle édition de l'ouvrage homonyme de Pline,  et Anne-Gaëlle Weber se penche sur les récits de voyage savants, dans Les Perroquets de Cook tandis un collectif étudie les Poétiques scientifiques dans les revues des avant-gardes, que l'on reparle de l'Encyclopédie méthodique et qu'on nous appelle à venir parler à Athènes des rapports entre science et littérature...