Essai
Nouvelle parution
Entre l’art et le témoignage. Littératures arméniennes au XXe siècle

Entre l’art et le témoignage. Littératures arméniennes au XXe siècle

Publié le par Bérenger Boulay


 

Ouvrages reçus, en attente de rédacteur pour compte-rendu dans la revue Acta fabula.


Marc Nichanian Entre l’art et le témoignage
Littératures arméniennes au XXe siècle
vol. I, La révolution nationale

MetisPresses, « Prunus Armeniaca ». 428 p., 17 × 24 cm. ISBN : 978-2-940357-04-8

Entre l’art et le témoignage, au moins quatre générations d’écrivains de langue arménienne ont pratiqué une écriture contrastée pendant tout le cours du XXe siècle. Partagés entre le Pays et la Dispersion, entre le reniement et la fidélité, entre le communisme et l’idée nationale, ces écrivains se sont débattus avec leur temps aussi bien qu’avec le singulier destin de leur langue déchirée. Dans le même temps, ils ont su inventer une modernité pour leur propre compte où intervenaient la Catastrophe, le deuil philologique, le débat continuel avec le témoignage, la critique acerbe de la révolution nationale et, bien sûr, la question récurrente : comment la littérature est-elle encore possible au bout du monde, au bord (ou au-delà) de l’effondrement? Le présent volume inaugure une série d’études monographiques centrées sur des écrivains (Yeghiché Tcharents, Gourgen Mahari, Zabel Essayan, Vahan Totovents) qui ont produit l’essentiel de leur œuvre en Arménie ou qui ont émigré sur le tard pour se voir emportés par la tourmente stalinienne en 1937. Marc Nichanian, professeur de langue et littérature arménienne à Columbia University (New York), est éditeur de GAM, Revue d’Analyse, en langue arménienne
Entre l’art et le témoignage
Littératures arméniennes au XXe siècle
vol. II, Le deuil de la philologie

MetisPresses, « Prunus Armeniaca ». 480 p., 17 × 24 cm. ISBN : 978-2-940357-06-2

« La vie païenne me séduit chaque jour un peu plus. Si aujourd’hui c’était possible, je changerais de religion et j’embrasserais avec joie le paganisme poétique. » C’est ce qu’écrivait Daniel Varoujan (1884-1915) en 1908. Dans cette veine, le poète allait écrire une grande partie de son œuvre au cours des sept années qui lui restaient à vivre. S’agit-il d’un projet religieux qui appelle à une conversion, ou d’un projet purement littéraire? Quel est le contexte dans lequel il a pu prendre naissance? S’il s’agit d’un projet artistique, pourquoi l’art devrait-il se définir en référence à la religion? Et quelle religion exactement? Le présent ouvrage est une monographie sur Varoujan précédée d’une histoire de l’imagination nationale qui est aussi celle de la philologie nationale. Celle-ci fait écho à la double invention philologique du XIXe siècle : celle du natif et celle de la religion mythologique. Il fallait prendre en compte les étapes de la philologie orientaliste dans lesquelles s’est inscrite l’auto-invention de la nation ethnographique : la « néo-archéologie », l’« auto-ethnographie », le « principe esthétique ». Le dernier épisode de cette histoire se passe en 1914 avec la revue Mehyan, à Constantinople, qui a regroupé avec Varoujan les grands noms à venir de la littérature arménienne en diaspora. Nous sommes à la veille de la Catastrophe. Cette génération s’en voulait la gardienne. Marc Nichanian, professeur de langue et littérature arménienne à Columbia University (New York), est éditeur de GAM, Revue d’Analyse, en langue arménienne
Aram AnDonian En ces sombres jours
MetisPresses, « Prunus Armeniaca ». 144 p., 17 × 24 cm. ISBN : 978-2-940357-07-9

Aram Andonian (1876-1951), figure de l’élite arménienne ottomane, puis de l’exil post-catastrophique, livre en 1919 En ces sombres jours, un volume inclassable, publié à Boston, par lequel il fait entrer la destruction de son peuple dans la littérature. Six récits subversifs, au lien thématique fort, rendent compte de l’anéantissement du monde arménien ottoman et entraînent le lecteur dans l’intimité du peuple assassiné. Avant 1915, Andonian avait déjà mené une carrière journalistique, rédigé des manuels, écrit une histoire de la Première guerre des Balkans. Il est aussi fécond en exil, publiant Le grand crime, premier essai de systématisation du discours sur la destruction des Arméniens, et associe son nom aux fameux « documents », qu’il veut présenter comme preuve de la complète implication du gouvernement jeune-turc dans l’entreprise génocidaire. Il est, enfin, le premier conservateur de la bibliothèque Nubar de Paris. Traduit de l’arménien occidental par Hervé Georgelin.