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Enseigner et apprendre la littérature aujourd’hui, pour quoi faire ?

Enseigner et apprendre la littérature aujourd’hui, pour quoi faire ?

Publié le par Vincent Ferré (Source : Jean-Louis Dufays)

8e rencontres des chercheurs en didactique de la littérature - Louvain-la-Neuve, 29-31 mars 2007
CEDILL, Université catholique de Louvain  

Enseigner et apprendre la littérature aujourd’hui, pour quoi faire ?  
Sens, utilité, évaluation


Les enjeux

Conjuguées à la montée en puissance des sciences exactes et au développement industiel des loisirs de masse, les avancées des sciences humaines, dans les années 70, de même que les approches formelles, puis institutionnelles du fait littéraire, ont contribué à jeter le soupçon sur l’enseignement de la littérature. Celui-ci s’est ainsi vu reprocher le caractère impressionniste de ses approches et l’insuffisance de ses implications éthiques et sociétales, voire sa tendance à la gratuité et à l’insignifiance. Aux yeux de beaucoup, les « littéraires » s’adonnent à une activité dont l’efficacité est peu repérable et dont le socle méthodologique et épistémologique est insuffisamment fondé et partagé. Cette suspicion affecte également les recherches sur l’enseignement de la littérature. Dans la mesure où leur objet « résiste » a priori à toute tentative de définition et d’opérationnalisation, les didacticiens de la littérature sont confrontés à la difficulté de produire des recherches satisfaisant aux exigences scientifiques. Pourtant, ne convient-il pas de rencontrer ces exigences sans pour autant réduire la complexité de l’objet littéraire ? Comment faire pour relever à la fois le défi de la pertinence et celui de la légitimité scientifique ? En retour, la recherche en didactique de la littérature a-t-elle un regard propre sur les critères de légitimité, sur les finalités et sur les enjeux ?
L’objectif de ces 8e rencontres sera de démontrer, par la présentation de résultats de recherches récentes, que la prise en compte du sens, de l’utilité et des retombées empiriques de l’enseignement de la littérature fait aujourd’hui l’objet de savoirs qui ne se limitent pas à l’affirmation de croyances ou de convictions plus ou moins subjectives.

Trois axes de recherche

Pour ce faire, trois axes complémentaires de recherche seront privilégiés :

1° Le sens 
Qu'est-ce qui s'enseigne et s’apprend aujourd’hui comme valeurs sous le label « littérature » dans les classes de français ? Quelles sont les finalités assignées à l’enseignement-apprentissage de la littérature par ses différents acteurs, et plus particulièrement par les élèves, qui en sont les destinataires ?   
Au-delà de « la littérature » saisie globalement, quelles finalités associe-t-on aux différents objets et savoirs (historiques, génériques, théoriques...) et aux différentes compétences (lire, écrire, écouter, parler ; comprendre, interpréter, juger, sentir...) qui lui sont liées ? Et quelle place cela prend-il au sein de la discipline « français » par rapport aux autres objets, savoirs et compétences ?

2° L’utilité 
Parmi les finalités de la littérature, comment les enseignants et les élèves perçoivent-ils et réalisent-ils concrètement sa fonctionnalité sociale, à court, à moyen et à long terme ? Autrement dit, quelles sont les pratiques sociales de référence qui guident leur travail sur la littérature ?  
Par ces questions, il ne s’agit pas de réduire la fonctionnalité aux effets pragmatiques directs, mais de voir comment enseignants et élèves situent dans leur environnement social, dans l’immédiat ou à plus long terme, ce qu’ils ont enseigné ou appris en matière de littérature. Il s’agit aussi d’interroger la tension entre la pertinence empirique de l’enseignement de la littérature et sa légitimité scientifique.

3° L’évaluation 
Dans la mesure où l’évaluation est finalement ce par quoi un enseignement à la fois s’ancre dans les pratiques sociales et marque la mémoire scolaire des élèves, à quelles pratiques effectives d’évaluation l’enseignement de la littérature donne-t-il lieu aujourd’hui, et quelles sont leurs implications axiologiques ? Qu’il s’agisse de commentaires, de fiches de lecture, de notes critiques, de dossiers documentaires, d’anthologies fabriquées par les élèves, de « textes d’invention » (poétiques, narratifs, dramatiques ou argumentés), de réécritures (pastiches, parodies, transpositions, résumés) ou encore de productions orales (exposés, montages audiovisuels, lecture à haute voix, déclamation ou jeu dramatique), s’agit-il de développer une évaluation propre à la littérature, et, si oui, selon quelles formes ?  Par ailleurs, tout peut-il et doit-il être évalué en littérature ?  Existe-t-il une place pour une évaluation non certificative et non comptable ?  Enfin, dans quelle mesure les formes d’évaluation des productions relatives à la littérature enrichissent-elles en retour la notion même d’évaluation ?  

Ces différentes thématiques pourront faire l’objet de recherches de différents types :  
- historiques ou synchroniques,  
- centrées sur des études de cas ou sur des populations plus larges,
- descriptives ou critiques,
- relevant plutôt de l’écologie (observation des fonctionnements « ordinaires » de la classe) ou de l’ingénierie didactique (mise au point de schémas d’intervention, de dispositifs ou d’outils), etc.
On pourra aussi s’intéresser aux lignes de progression à travers les cursus scolaires (du primaire au secondaire, et du secondaire au supérieur) : dans quelle mesure le sens, l'utilité et les évaluations sont-ils ou devraient-ils être objet de variation à travers le cursus ?

Mais, dans tous les cas, on veillera :
- à mettre en ¦uvre des concepts et des principes méthodologiques un tant soit peu partagés et stabilisés dans la communauté des didacticiens ;
- à s’appuyer sur des données empiriques issues de l’observation et de l’analyse des discours et des pratiques des acteurs, qu’il s’agisse de ceux de la classe (enseignants, élèves), de ceux de l’école (décideurs, enseignants d’autres disciplines) ou encore de ceux qui sont extérieurs à l’école mais n’en ont pas moins un regard déterminant sur le sens et les implications de l’enseignement de la littérature ;
- à articuler les considérations « déclaratives » (discours de tels ou tels acteurs sur les finalités de l’enseignement de la littérature) avec les manifestations en actes de celles-ci (pratiques effectives).

Une préférence sera accordée aux propositions qui chercheront à confronter les perceptions de différents types d’acteurs, et en particulier à celles qui prendront en compte le point de vue des élèves.

Choix de contenu et de forme

€ Dans le but de  privilégier les moments d’interactions et d’échanges, nous proposons un format unique de 45 minutes par intervention, mais celui-ci se déclinera  en deux formules possibles :  
ú soit la formule « atelier », dans laquelle l’intervenant limitera son propre temps de parole à un maximum de 15 minutes et invitera explicitement les participants à participer à l’analyse de données pendant 30 minutes ;
ú soit la formule « communication », dans laquelle l’intervenant prendra la parole pendant un maximum de 25 minutes avant un échange de 20 minutes avec le public.
€ Le nombre des interventions sera limité à une cinquantaine, de manière à limiter les sessions parallèles et à privilégier ainsi le caractère collectif des débats.
€ Une priorité sera accordée aux jeunes chercheurs (thésards, post-thésards) n’ayant pas encore présenté d’intervention à de telles journées.
€ Les interventions devront impérativement respecter certaines consignes qui garantiront leur clarté et leur solidité conceptuelle et méthodologique.
€ Une préférence sera accordée aux interventions portant sur l’analyse de pratiques effectives d’enseignants et d’élèves et sur leurs corrélations.

Concrètement

€ Les propositions ne seront prises en compte que si elles sont envoyées pour le 31 octobre 2006 dans un fichier word  à l’adresse dufays@rom.ucl.ac.be et si elles respectent les consignes suivantes :
- Taille : entre 1500 et 2000 signes tout compris
- Mention claire de la question de recherche, du public concerné, du type de données traitées, de la méthodologie mise en ¦uvre, d’une bibliographie de base (2 à 4 titres) et du type de résultat obtenu.
- Mention de la formule d’intervention choisie : communication ou atelier ?
- Articulation explicite avec des travaux antérieurs effectués dans le champ de la discipline.
€ Les réponses du comité scientifique parviendront aux auteurs pour le 31 décembre 2006.
€ Le programme définitif des journées sera annoncé pour le 28 février 2007, en même temps que la mise en ligne des résumés des interventions sur le site web du CEdill : http://www.fltr.ucl. ac.be/FLTR/ROM/CEDILL/default.htm
€ Les inscriptions – à faire exclusivement sur le site du CEdill –  débuteront dès le 31 octobre 2006 et seront clôturées le 15 mars 2007.

Comité d’organisation  

Ioana Belu, Sophie Boussard, Carole Clauw, Séverine De Croix, Colette de Pierpont, Jean-Louis Dufays (coordonnateur), Fiorella Flamini, Geneviève Geron, Sébastien Marlair.  

Comité scientifique (sous réserve de certaines confirmations)

Karl Canvat, Jean-Charles Chabanne, Luc Collès, Bertrand Daunay, Olivier Dezutter, Jean-Louis Dufays, Jean-Louis Dumortier, Gérard Langlade, Brigitte Louichon, Marlène Lebrun, Jean-François Massol, Christophe Ronveaux, Jean-Maurice Rosier, Annie Rouxel, Catherine Tauveron, Francine Thyrion.

Fiche à compléter pour l’envoi d’une proposition
(max. 2500 signes, tout compris)

À envoyer pour le 31 octobre 2006 dans un fichier word  à l’adresse dufays@rom.ucl.ac.be


NOM et prénom :
Institution :
Équipe ou laboratoire :
Adresse postale :

Courriel :
Téléphone :Format d’intervention choisi (entourer) : - atelier (15 min. de parole + 30 min. de travail collectif)  
- communication (25 min. de parole + 20 min. de discussion)Problématique, cadre théorique et question de recherche  

Public concerné

Type de données traitées


Méthodologie mise en ¦uvre


Type de résultats obtenus


Bibliographie de base (2 à 4 titres)

_______


Très cordialement,


Jean-Louis Dufays

Université catholique de Louvain
CEDILL - Centre de recherche en didactique des langues et littératures romanes
et GRIFED - Groupe de recherche interdisciplinaire en formation des enseignants et en didactique
Place Cardinal Mercier, 14
B - 1348 Louvain-la-Neuve
Téléphone : 00 32 (0) 10 47 85 86 ou 00 32 (0) 2 731 63 23
Télécopie : 00 32 (0) 10 47 87 99