Questions de société

"ENS: une école au bord de la crise de nerfs", enquête d'E. Aeschimann (BibliObs)

Publié le par Marc Escola

ENQUETE. Depuis qu'elle dirige l'école de la rue d'Ulm, Monique Canto-Sperber a accumulé les crises, ouvert des chantiers et élargi son réseau politico-médiatique. Ses détracteurs s'inquiètent pour l'institution. Eric Aeschimann a enquêté sur une spécialiste de la philosophie morale anglo-saxonne devenue manager de choc.

"Le jour est tombé et la «cour aux Ernests», où ont déambulé des générations d'étudiants, s'endort pour le week-end du 11-Novembre. Au premier étage, Monique Canto-Sperber défend son bilan, frêle silhouette perdue dans une pièce aux proportions extravagantes. Tout ici inspire la solennité: la hauteur des plafonds, le souvenir des savants qui y ont exercé, les lettres d'or qui rappellent que l'école fut fondée en l'An III par un décret de la Convention.

Temple de la science et de la philosophie, clé de voûte du système méritocratique français, l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm, à Paris, est dirigée depuis 2005 par une femme qui a choisi délibérément de briser l'harmonie du lieu. En six ans, l'établissement a accumulé les crises et sa directrice les détracteurs. Pour eux, cette philosophe à poigne, ayant noué des amitiés à droite comme à gauche, serait la pointe avancée du libéralisme ambiant. De quoi faire de son règne le symbole du mal dont souffre l'enseignement supérieur: la tentation de transformer le savoir en simple instrument de puissance." […]

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