Questions de société
ENS:

ENS: "Tenons bon. Halte à la répression !" - banquet de solidarité chaque semaine (avril 2011)

Publié le par Bérenger Boulay

 [ Calendrier/Agenda militant - avril 2011 ]

[ Mouvement contre la précarité à l'ENS ]

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L'Assemblée générale des grévistes de l'École Normale Supérieure, en lutte pour leur titularisation, vous invite chaque mardi et/ou jeudi à un banquet de solidarité. Prochain banquet mardi 26 avril 2011.

GRAND BANQUET DE SOLIDARITE de 12h30 à 14h
45, RUE D'ULM
75005 PARIS
RER B LUXEMBOURG / METRO 7 PLACE MONGE

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mardi 12 avril 2011 à 12h30 devant le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche

1 rue Descartes, 75005 Paris
Métro Cardinal Lemoine


A l'ENS, la lutte continue

Après plus de 90 jours de grève, les précaires de l'Ecole Normale Supérieure qui occupent les locaux de la Direction depuis près de trois semaines attendent toujours les 14 titularisations promises par le cabinet de Georges Tron et que Valérie Pécresse refuse de mettre en oeuvre.

Deux d'entre eux et trois de leurs soutiens ont été convoqués au Tribunal Administratif de Paris pour occupation illégale sur ordre de la Direction. Cinq personnes, toute syndiquées et arbitrairement considérées comme liées au mouvement, encourraient une
amende de 500 euros par personne plus 50 euros par jours de retard sur l'évacuation des locaux. Le TA a prononcé l'illégalité de l'occupation des locaux et appelé à son évacuation immédiate. A partir de lundi 11 avril, les occupant-e-s devront payer une amende de 50 euros par jour et par personne.

Un rassemblement de soutien pour exiger que les revendications des grévistes soient satisfaites aura lieu mardi 12 avril 2011 à 12h30 devant le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Ci-dessous:

  • Communiqué de l'Assemblée générale des grévistes,élèves, étudiant-e-s et enseignant-e-s qui les soutiennent (11 avril)

  • Premier communiqué de l'AG du 11 avril.
  • Communiqué de la direction de l'ENS (11/04/11)

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Communiqué de l'Assemblée générale des grévistes,élèves, étudiant-e-s et enseignant-e-s qui les soutiennent (11 avril)

L'AG réunie le 11 avril dans les salons occupés de la direction rappelle qu'elle est seule à prendre les décisions concernant la conduite du mouvement, les revendications et les négociations nécessaires pour sortir du conflit, qu'elle appelle de ses voeux depuis cinq mois et demi.

1) Les élu-e-s du personnel ou du CA qui ont été reçu-e-s mercredi 6 avril au ministère de l'ESR n'avaient aucun mandat pour discuter au nom des grévistes. Aucun gréviste et aucun-e représentant-e de l'AG n'ont été invité-e-s à participer à cette réunion. Les personnes qui ont y sont allées ont refusé de respecter la décision de l'AG prévoyant que les négociations avec la direction et/ou le ministère soient menées par les grévistes eux/elles-mêmes et les syndicats impliqués dans la grève. C'est pourquoi François Avisseau, élu des élèves au CA et participant au mouvement, a refusé de se rendre à cette réunion. Le représentant CGT au CA qui est allé au ministère mercredi ne représente que lui-même : il n'avait aucun mandat ni de l'AG, ni du syndicat la FERC-Sup CGT de l'ENS, qui rassemble tou-te-s les grévistes du restaurant (cf. le communiqué de la FERC-Sup à ce sujet).

2) L'AG constate que le ministère de l'ESR et la direction concèdent maintenant des CDI après 3 ans d'ancienneté en CDD, alors qu'ils prétendaient depuis le début qu'il était impossible de pérenniser l'emploi à l'École, portant seuls la responsabilité du conflit. C'est de toute évidence un résultat de la lutte depuis 5 mois et demi, notamment de la grève du restaurant et du ménage qui dure depuis le 11 janvier.

3) Cette décision unilatérale du ministère et de la direction est cependant inacceptable car elle exclut 3 des 11 grévistes du restaurant et du ménage, qui n'ont pas 3 ans d'ancienneté et qui devraient subir encore la précarité. En outre, le contrats de CDI envoyé aux personnels de l'École concernés « n'ouvre droit à aucune titularisation directe dans un corps de fonctionnaire » (article 6) ! De plus, ils ne tiennent pas compte de la grille salariale calquée sur celle de la Fonction publique qui vient pourtant d'être obtenue par la lutte et validée au CA du 4 avril (article 2) ! Enfin, la question du départ du chef de cuisine n'est toujours pas réglée à ce jour.

4) En même temps qu'elle prétend ouvrir des négociations pour sortir du conflit, la direction de l'ENS décide de réprimer les grévistes et leurs soutiens : elle a saisi le Tribunal administratif pour tenter d'imposer par la force l'évacuation de ses bureaux occupés depuis le 22 mars. Le Tribunal a ordonné l'évacuation et imposé une astreinte de 50 euros par personne et par jour et la menace d'une intervention policière plane. L'AG appelle tous les personnels, enseignant-e-s, élèves et étudiant-e-s à condamner ce début de répression contre le mouvement social, notamment l'intervention policière que prépare la direction. En tout état de cause, l'AG tient à souligner que les grévistes et leurs soutiens ne se laisseront pas intimider par ces menaces et continueront de se battre jusqu'au bout par les moyens qu'elle décide. Elle décide en particulier la poursuite de la grève et de l'occupation des bureaux de la direction, décision qui sera levée dès que les négociations auront suffisamment avancé.

5) L'AG rappelle que la grève vise à obtenir la titularisation des précaires de l'ENS par la création des postes nécessaires et un CDI pour toutes et tous dans l'immédiat, à commencer par celles et ceux qui sont en grève depuis 3 mois et demi, comme cela avait été accepté dans le protocole élaboré par Georges Tron le secrétaire d'État à la Fonction publique. Elle décide de participer aux négociations directes proposées par le ministère de l'ESR, qui a pris en main le dossier du conflit social à l'ENS et proposé à la FERC-Sup-CGT une première réunion ce mardi au ministère. Selon les avancées des négociations, l'AG et elle seule décidera des suites du mouvement. Pour soutenir les négociations, venez toutes et tous au

RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN DEVANT LE MINISTÈRE

de l'enseignement supérieur ce MARDI 12 avril à 12h 30

angle de la rue Descartes et de rue Clovis (M 10 Cardinal-Lemoine)

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Tenons bon. Halte à la répression !

Depuis 15 jours, des élèves, étudiant-e-s et personnel-le-s de l'Ecole
Normale Supérieure occupent les bureaux et salons de la Direction pour
obtenir la titularisation de 14 contractuel-le-s précaires de
l'établissement en grève depuis plus de trois mois.

Jeudi dernier, la Directrice Monique Canto-Sperber a lancé une manoeuvre
d'intimidation contre ces gens qui se battent pour faire exister des
conditions de travail dignes au sein de l'Ecole. Cinq personnes toutes
syndiquées et arbitrairement considérées comme liées au mouvement, ont
été convoquées devant le tribunal administratif et encourraient une
amende de 500 euros par personne plus 50 euros par jours de retard sur
l'évacuation des locaux. Le TA a prononcé l'illégalité de l'occupation
des locaux et appelé à son évacuation immédiate. A partir de lundi, les
occupant-e-s devront payer une amende de 50 euros par jour et par
personne. Ce procédé provoque l'indignation de nombreux-ses
enseignants-tes, élèves et personnel-le-s de l'Ecole. Il est d'autant
plus choquant qu'il impute au mouvement social la responsabilité de
l'état de blocage de la situation à l'Ecole, alors qu'il est dû à une
gestion calamiteuse de la question par la Direction depuis des mois.

La Direction semble bien pressée de contraindre les occupant-te-s à
signer leur évacuation. Elle a fait parvenir vendredi matin des contrats
CDI aux personnel-le-s grévistes employé-e-s par l'établissement depuis
plus de trois ans. Cela constitue un net recul par rapport à sa position
initiale, mais ne saurait en aucun cas satisfaire les revendications
portées par le mouvement social :

-Les contrats ont été rédigés sans consultation préalable des grévistes
et par-dessus leur tête

-Les contrats ignorent la cause même de l'occupation des locaux de la
Direction : une demande de titularisation. En leur article 6, les
contrats stipulent en effet : « le présent contrat n'ouvre droit à
aucune titularisation directe dans un corps de fonctionnaire ». Le
protocole de sortie de crise négocié par les représentants de l'UGFF-CGT
auprès de Georges Tron prévoyait lui la titularisation des personnels
via la procédure de recrutement dite _d'intégration directe_ à
destination des postes de catégorie C.

-Les contrats sont basés sur « l'indice brut 310 », ignorent donc la
grille salaire entérinée cette semaine par le C.A.

-Les contrats laissent de côté le cas de trois grévistes qui ne
remplissent pas les conditions d'ancienneté proposées

L'Assemblée Générale des personnel-le-s grévistes, élèves, et
étudiant-te-s occupant les salons de la Direction tient à affirmer qu'il
ne faut rien lâcher. Les locaux ne doivent pas être évacués avant que le
mouvement ait obtenu la garantie que sera signé un protocole de sortie
de crise

-Établi par une négociation du Ministère de l'Enseignement Supérieur
avec la Direction de l'Ecole et l'intersyndicale active au sein du
mouvement (CGT / Solidaires)

-Garantissant la titularisation des 14 personnel-le-s grévistes qui
était prévue par le protocole Tron pour début 2012

Nous vous appelons donc à participer massivement au *_rassemblement_*
prévu*_mardi prochain à 12h30 devant le Ministère de l'Enseignement
Supérieur_* pour réclamer la titularisation des personnels précaires de
l'Ecole.

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Communiqué de la direction:

Le juge des référés du Tribunal Administratif, requis par l'Ecole normale supérieure, pour déclarer l'illégalité de l'occupation, depuis le 22 mars 2011, des locaux de la direction ainsi que l'empêchement fait aux 11 personnes qui y travaillent d'accéder à leur poste de travail, a rendu son ordonnance le 9 avril 2011.
« Il est enjoint à M. B***, à M. H***, à M. F*** et à M. F***, ainsi qu'à tous autres occupants de leur chef, de libérer sans délai les locaux de l'Ecole normale supérieure, situés au 45, rue d'Ulm à Paris sous astreinte de 50 euros par personne et par jour faute d'avoir fait droit à cette injonction avant le lundi 11 avril 2011, à 12 heures »
« La République mande et ordonne au ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, en ce qui le concerne, et à tous huissiers de justice à ce requis, en ce qui concerne les voies de droit commun contre les parties privées, de pourvoir à l'exécution de la présente ordonnance »