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Engagement et création littéraire dans les années 1800-1870

Engagement et création littéraire dans les années 1800-1870

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Monia Kallel)

Appel à communications

Colloque international

 Engagement et création littéraire dans les années 1800-1870

Le XIXe siècle est marqué par de nombreux bouleversements politiques (Révolution, Monarchie, République, Empire), mais aussi par la naissance du Romantisme et du journalisme moderne. Ces événements, qui vont modifier l'univers et les modalités de la représentation, sont perçus, selon une lecture sociale et politique de l'histoire littéraire, comme étroitement liés.

Traversé par l'Histoire, le texte littéraire tire sa force des histoires existentielles et des parcours individuels dans une dynamique très complexe  d'échanges et d'interactions. Penser l'Histoire, s'y inscrire, tenter de la modifier et en même temps révéler les mystères de l'être et sonder l'inconnu sont les paradoxes auxquels est confronté l'écrivain et qui font du texte romantique un lieu de tensions. L'image hugolienne du poète guide ou porte-parole du peuple en est l'illustration.

Le développement du journalisme littéraire (avec notamment le succès du roman feuilleton) rapproche l'écrivain des lecteurs, favorise l'engouement du public pour les histoires « ordinaires »  et en même temps contribue à l'émergence du mythe du créateur démiurge, au « sacre de l'écrivain », selon la formule de Paul Bénichou.

Le colloque s'inscrit dans la continuité des réflexions actuelles sur le romantisme (en tant que mouvement politique, idéologique, et esthétique), notamment les travaux de Jean-Pierre Bertrand et Pascal Durand, et de Claude Millet qui réévaluent la notion de l'engagement en l'insérant dans un champ plus large ("la modernité romantique") et en la confrontant aux "idées reçues" et aux idées antiromantiques (nés presque avec lui, et provenant aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur du courant, selon C. Millet). Il s'agit d'interroger la relation entre l'idée de l'engagement et celle  de "l'art pour l'art", (il y aurait-il des écrivains engagés? et d'autres préoccupés d'esthétique?), le rapport entre romantisme et réalisme (le réalisme serait-il un avatar de "l'école du laid" (C. Millet) promu par Hugo et le premier romantisme?), et la manière dont  s'articulent le rêve et la conscience historique de l'écrivain romantique. Par quels phénomènes (sociologiques, poétiques, ou épistémologiques) le texte romantique  continue-t-il à être assimilé (depuis Baudelaire surtout) à la négligence (dans sa forme rhétorique) et à la sensiblerie, voire même à l'illusion dans son orientation idéologique ?

Le rapport à la modernité pose des questions théoriques d'ordres différents, et mobilise des outils variés : outils de l'histoire littéraire, de la sociocritique, de l'analyse du
discours, de la rhétorique, de la stylistique.

Quatre axes d'étude de l'engagement seront privilégiés dans les communications :

-        1) Un axe historique : comment définir le "moment romantique", dans les domaines idéologique, politique, esthétique ?

-        2) Un axe générique : la poésie est par exemple le genre où
les tensions entre engagement et désengagement sont les plus
fortes (voir les analyses de Paul Bénichou)

-        3) Un axe rhétorico-stylistique : formes textuelles ; pratiques stylistiques, topiques, motifs et mythes, l'éthos de l'écrivain

-        4) Un axe épistémologique, on étudiera la relation entre engagement et
désengagement, signification de l'art que ce
questionnement implique (voir les analyses de Jean-Marie Schaeffer dans L' Art de l'âge
moderne
),

Lieu et date : Tunis, Institut supérieur des sciences humaines (ISSHT) – Département de langue, littérature et civilisation françaises, les 19 et 20 novembre 2009.

Durée des communications : 25 mn

Comité scientifique :

Monia Kallel ; Badreddine Ben Henda ; Faten  Habouba (ISSHT) ;

Carole Auroy-Mohn, Frédéric Calas, Catherine Fromilhague (Université de Paris – Sorbonne)

Envoi des propositions :

Les propositions seront adressées à Monia Kallel (monia_kallel@yahoo.fr) et à Catherine Fromilhague (cfromilhague@infonie.fr), en fichier word anonyme, sous la forme d'un résumé de 500 mots avant le 20 septembre 2009

Publication : une sélection des communications donnera lieu à publication.

Responsable : Monia Kallel