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Enfin Boileau revient

Enfin Boileau revient

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Aux yeux des historiens de la littérature, Boileau représente à lui seul une certaine idée de ce que doit être la littérature française, notamment dans son rapport à la constitution d’un patrimoine national. Mais "c'est l'auteur plutôt que l'œuvre qui s'est trouvé érigé en figure cardinale, pour incarner le principe cohésif d’une littérature qui prétend trouver son unité dans une sociabilité dialectique plutôt que dans l’élection d’une œuvre-Acropole incarnant à son sommet le génie littéraire national : la fonction cohésive de Boileau n’est en rien celle que peuvent avoir ailleurs Dante, Shakespeare, Cervantès ou Goethe". Quelles sont les raisons et les mécanismes d’un tel déplacement de l’œuvre vers la figure ? Telle est l'une des questions que soulèvera du 24 au 26 mars un colloque intitulé "La Figure de Boileau : représentations, institutions, méthodes (XVIIe- XXIe s.)", à l'initiative de C. Pradeau et D. Reguig. Il s'agira de "reconstituer les représentations dont Boileau a été le support depuis son entrée fracassante dans l’espace de la République des Lettres en 1666 — et jusqu'à nous, car c’est encore contre Boileau que Francis Ponge écrivit son Pour un Malherbe ; et quand Philippe Beck publie un « Art poétique », c’est Contre un Boileau  (Fayard, 2015) qu’il lui donne pour titre".