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Éloge de la lenteur en Corée

Éloge de la lenteur en Corée

Publié le par Alexandre Gefen (Source : revue KEULMADANG)

APPEL A CONTRIBUTIONS

 

KEULMADANG, revue de littérature coréenne. N° 3 – « Eloge de la lenteur en Corée »

Le premier numéro paru en janvier 2014 offrait un panorama de la diversité du monde littéraire contemporain de la Corée avec une variété d’articles sur des auteurs et leurs œuvres, proposant également sous le titre Séouliennes des ouvertures à des domaines comme la traduction, le cinéma, la critique littéraire ou encore la bande dessinée.

Pour la rentrée de septembre, nous avons laissé place aux déambulations, aux voyages littéraires entre France et Corée, partageant les expériences uniques des auteurs à travers des récits de voyage ou des textes libres, pour découvrir – ou redécouvrir – que tout est propice au départ et à la promenade, même un simple mot.

 

Le troisième numéro de notre revue souhaite prendre le temps de se dédier à la lenteur.

 

Dans notre société moderne qui vit à cent à l’heure et où il faut toujours faire plus de choses et en moins de temps, la notion de lenteur est bien souvent laissée à l’écart, rejetée par les citadins pressés que nous sommes devenus, pressés par nos idéaux de verticalité. Pourtant, l’homme est incapable de tenir le rythme des supérettes 24/24 qui grouillent dans la capitale coréenne, il n’a pas d’autre choix que de ralentir le mouvement lorsqu’il veut réfléchir, pas d’autre choix qu’accepter d’aller dormir lorsque la fatigue s’installe. La littérature n’est-elle pas cette entité hors du temps qui permet de rééquilibrer le rythme vital par la lenteur qui la caractérise ?

 

Plusieurs axes de réflexion sont envisageables, parmi lesquels :

-        La lenteur de la littérature, de l’écriture, de la lecture : on pourra parler d’une poétique de la lenteur, comme projet et principe de l’œuvre ; il pourra être aussi question des écritures fragmentaires (journal), des aphorismes ou des écrits poétiques, qui malgré la fulgurance ou l’instantanéité du propos semblent paradoxalement vouloir figer ou ralentir le temps (ce que l’on voit en s’arrêtant…).

-        La lenteur de la pensée, de l’esprit qui se lance dans la réflexion ou se perd dans l’hésitation : le tempo lent est propice aux excursions mentales, à la méditation, au dialogue avec soi-même (ou avec les autres)

-        La lenteur du mouvement, de l’allure, notamment dans la marche ou dans la promenade, ou dans une « Citta Slow » : si le récit est celui d’un voyage lent, la lenteur règle la perception des choses et assure la singularité de l’être qui observe en brisant le rythme général (l’ordre établi). L’homme lent, en attardant son regard sur les choses de l’ordinaire que les autres (les hommes pressés) ne voient pas, fait la découverte intime des lieux et des sociétés qu’il traverse (histoire). En quelque sorte, le déplacement lent conduit parfois à un voyage dans le temps, les lieux et les époques.

-        La lenteur comme idéal de ceux qui aiment prendre leur temps, comme hantise de ceux qui veulent toujours aller plus vite : qu’il s’agisse d’écriture, de marche ou de manière d’être, le geste lent s’accompagne d’un questionnement sur l’identité, on pourra par exemple aborder la question de la place du moi.

 

 

 

L’article  comprendra entre 3 000 entre 4 000 mots, soit 6 à 8 pages, notes incluses. Des visuels publiés en noir et blanc peuvent être joints en complément si ceux-ci sont en règle avec la législation en vigueur concernant les droits d’auteur, les droits à l’image et les droits de diffusion. Les contributeurs sont priés d’insérer une courte notice biographique. Date limite de remise des articles : 15 janvier 2015.

 

Les articles sont à envoyer à l’adresse : j.paolucci@keulmadang.com

Ils seront soumis à un comité de lecture.

KEULAMADANG, revue de littérature coréenne, diffusion en librairie Le Seuil-Volumen