Essai
Nouvelle parution
Edward Bernays, Propaganda. Comment manipuler l'opinion en démocratie

Edward Bernays, Propaganda. Comment manipuler l'opinion en démocratie

Publié le par Marc Escola

Propaganda. Comment manipuler l'opinion en démocratie

trad. de l'anglais par Oristelle Bonis

LA DECOUVERTE (EDITIONS)

Paru le     : 11/10/2007


Isbn     : 978-2-355-22001-2

Ean 13 : 9782355220012

Prix éditeur      : 12,00 €

Un document édifiant où l'on apprend que la propagande politique au XXe siècle n'est pas née dans les régimes totalitaires, mais au coeur même de la démocratie libérale américaine.


Texte présenté par Normand Baillargeon, philosophe, professeur à l'université du Québec à Montréal, et auteur d'un Petit cours d'autodéfense intellectuelle paru chez Lux en 2007.

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Présentation par B. Josselin sur le site evene.fr:

Edward Bernays fut un homme très influent. Ce neveu de Freud demeure pourtant un illustre inconnu auprès du grand public. Pas de contradiction ici, loin s'en faut, car l'homme fait partie de ce "gouvernement de l'ombre", aujourd'hui "spin doctors" et autres conseillers en relation publique, qui régit toutes les activités humaines, du choix de nos lessives aux décisions de nos chefs d'Etat. A travers ses multiples exemples aux allures de complot, son oeuvre, Propaganda, est tout à la fois une théorie des relations publiques et le guide pratique de cette "ingénierie du consentement".

Explicitant avec une clarté étonnante les multiples techniques et ressorts psychologiques de la propagande (le cher oncle n'est jamais bien loin !), cette oeuvre écrite en 1928 apparaît aujourd'hui comme un témoignage édifiant et profondément actuel qui aurait toute sa place dans un cours de self-défense civique. Précieux, ce "manuel" l'est par son absence totale de langue de bois. A la manière d'un Patrick Le Lay des grands jours, Bernays revendique sans même rosir son mépris pour le "troupeau" et son goût pour l'autorité.

Si l'auteur choque aujourd'hui, il désarçonne aussi par tant de candeur et de ferveur pour ce qu'il chérit comme un progrès pour l'humanité. Il pousse surtout à réfléchir sur la réalisation de l'idéal démocratique tant la transparence et la consternante "bonne foi" de son argumentaire en trois temps paraît infaillible. Selon lui, la propagande n'est pas un vilain mot car l'action de dominer et manipuler les foules est inévitable, nécessaire pour "organiser le chaos" et même profitable pour "guider" la masse "égarée", ainsi soulagée de l'éreintante tâche de penser par soi-même. Bernays fonde tout son argument sur l'évacuation de l'individu et la fatalité du consentement populaire. Si Goebbels a trouvé en 'Propaganda' de quoi approfondir ses méthodes, peut-être l'ouvrage peut-il nous aider aujourd'hui à mieux discerner l'invisible et moins céder à l'endormissement.