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Écritures du XXIe siècle. Genèse, génération, généalogie (temps zéro, no 6)

Écritures du XXIe siècle. Genèse, génération, généalogie (temps zéro, no 6)

Publié le par René Audet

« Écritures du XXIe siècle. Genèse, génération, généalogie » (temps zéro, no 6)

Responsables du dossier : Claudia Amigo Pino, Irène Fenoglio et Veronica Galindez Jorge (ITEM / CNRS-ENS, Ulm)

Date de soumission des propositions d'articles : 25 novembre 2010
Date de soumission des articles : 15 janvier 2011

Résumé de la problématique du dossier :

L'objectif de ce dossier, qui s'intéresse à l'écriture de fiction en ce début de siècle, est de représenter, par le biais de quelques exemples, la façon dont se fabrique aujourd'hui la fiction et, plus concrètement, la façon dont l'écriture de création s'élabore et s'incarne comme texte au vu des traces qu'elle laisse sur le manuscrit ou qu'elle occulte dans les nouvelles technologies d'édition.

Les articles rassemblés dans ce dossier, dans une perspective de génétique textuelle, mettront en évidence l'écriture en acte. Ils proposeront des études de genèse à partir d'avant-textes (notes, brouillons, tout matériau portant des traces relatives à la genèse) ou des études mettant au jour la construction processuelle du texte (balisée en creux par ce que le texte devenu livre a retiré, laissé de côté, occulté ou bien effacé).

Cette entreprise peut se buter à deux difficultés majeures : le manque de distance critique propre au contemporain et l'effacement des avant-textes (soit par leur évacuation par les écrivains, soit par l'usage du traitement de texte).

Ces difficultés, non insurmontables, ont pour incidence que les modalités d'investigation de la genèse textuelle sont amenées à bouger, voire à se reconstituer, par rapport à la critique génétique établie au départ essentiellement sur les manuscrits du XIXe siècle. Ainsi, la méthode de constitution de corpus ne peut plus être la même (les documents de genèse ne sont pas répertoriés et conservés dans les bibliothèques). Par ailleurs, un manuscrit en traitement de texte offre moins de traces immédiatement visibles, mais ouvre certainement à d'autres réflexions sur le geste d'écriture et les opérations traditionnellement repérées : ajout, suppression, déplacement, remplacement.

Ces matérialités et modalités d'écriture nouvelles (écriture manuscrite sur sortie d'imprimante, usage du copier-coller, écriture directement numérique avec accumulation de fichiers, ouvroirs publics d'écriture, blogs et correspondance numérique en temps réel, etc.) sont-elles pour quelque chose dans certaines des caractéristiques mêmes de l'écriture du XXIe siècle ? Les supports génétiques de l'écriture d'aujourd'hui, divers et étonnants, interviennent-ils profondément dans l'établissement du texte final ?

Les articles de ce dossier entreront dans l'atelier d'écriture d'un certain nombre d'écrivains avec plus ou moins de proximité ; ils seront à même de montrer comment l'abord génétique d'une oeuvre, c'est-à-dire l'observation des notes, des brouillons qui engagent la fabrication du texte, permet de se trouver face à face avec un auteur vivant, hésitant, en train de lire son propre texte se faisant. Ils mobiliseront les conclusions des travaux actuels, aussi peu nombreux soient-ils, à propos de la génétique des textes contemporains, afin de les valider et d'approfondir ce champ encore trop peu exploré.

Trois notions pourront ainsi s'imposer et se nouer à travers les articles de ce dossier : genèse, génération et généalogie. La genèse, toujours multiforme et multiple, est une représentation que le chercheur ou le critique se fait de la génération d'une oeuvre, façon dont elle a été engendrée et produite dans sa continuité et dans sa clôture finale. Assez peu traitée pour elle-même, la question de la généalogie, qui appelle l'idée de filiation et la détermination de l'origine d'une oeuvre, soutient toute étude de genèse, même si prédomine la recherche des mouvements qui portent l'écriture d'une oeuvre.

Les propositions d'articles sont à transmettre à Irène Fenoglio (Irene.Fenoglio@ens.fr) pour le 25 novembre 2010 ; les textes seront à rendre le 15 janvier 2011.