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Ecritures camerounaises et intermédialité

Ecritures camerounaises et intermédialité

Publié le par Florian Pennanech (Source : Robert Fotsing Mangoua)

APPEL ACONTRIBUTION POUR UN OUVRAGE COLLECTIF

ÉCRITURESCAMEROUNAISES ET INTERMEDIALITÉ

Parallèlement à la question essentielle de l'autonomie deson champ (Pierre Fandio, La littératurecamerounaise dans le champ social, 2006), la littérature écrite par descamerounaises et des camerounais, dont la production n'a cessé d'augmenter dansles deux langues officielles (français et anglais) au fil du temps, faitl'objet de plusieurs études à travers articles, ouvrages et manifestationsscientifiques (entre autres, Romain Konka, Histoirede la littérature camerounaise, 1983, René Philombe, Le livre camerounais et son auteur, 1984, Marcellin Vounda (éd.), La littérature camerounaise depuis l'époquecoloniale, 2004, le colloque international sur la littérature camerounaise ‘Nouvellesperspectives sur la littérature camerounaise/New perspectives on Cameroon literature',université de Yaoundé 1, 15-17 avril 2009). Car outre l'interrogation sur leurcamerounité, les textes doivent être étudiés, comme tous les autres du monde,grâce aux outils universels d'approche des textes littéraires, étant entenduque la nationalité d'une littérature ne la soustrait pas à l'universalité maisindique le détour par lequel elle la rejoint et l'enrichit.

Ainsi, cet appel vise à étudier la littératurecamerounaise au prisme de l'intermédialité, entendue par Jürgen Ernst Müller (Colloque sur‘La Nouvelles sphère intermédiatique', Université de Montréal, 2003) comme« interactions médiatiques dans la production du sens », définitionpostérieure qu'on pouvait déjà entendre dans celle, antérieure, que donnaitJulia Kristeva de l'intertextualité : « le passage d'un système designes à un autre » (La révolutiondu langage poétique, 1967). Les deux termes apparaissent ainsicomplémentaires dans la mesure où l'intertextualité a souvent été réduite auxprocessus purement interlittéraires de production du sens alors que l'intermédialitéélargit les horizons vers les autres médias et permet de définir l'écriture littérairecomme mise en relation dans le texte de médias antérieurs ou contemporains.

Les auteurs camerounais de la première génération(Louis-Marie Pouka, Bernard Fonlon, René Philombe, Mongo Beti, Mbella SoneDipoko, Ferdinand Oyono…) ont été nourris à la culture traditionnelle africaineavec ses contes, ses chansons et ses mythes mais aussi à la culture occidentaleà travers les humanités gréco-latines, françaises et anglaises qui a constituépour eux un corpus de référence récurrent. Les textes de ceux de la nouvellegénération (Calixte Beyala, Bole Butake, Anne Tanyi Tang, Eugène Ebodé, BateBesong, Gaston-Paul Effa, Linus T. Asong, Patrice Nganang, George D. Nyamndi,Fernando d'Almeida, Angeline Solange Bonono, Margareth Afuh, Francis Nkeme…), sontinformés, nourris au bouillon médiatique et culturel ambiant. Ces auteurs sonteux-mêmes travaillés par la variété des paysages et produits culturels qui lestraversent autant qu'ils les traversent, dans leur migrance ou dans leursédentarité dans la mesure où aucun coin du monde n'échappe au bombardementmédiatique consécutif à la mondialisation. Si écrire c'est récrire les textesantérieurs ou contemporains comme l'affirme l'intertextualité, ou mettre enrelation des médias différents dans la production du sens selonl'intermédialité, il devient intéressant de s'interroger sur les modalités, lesformes et les significations de ces rencontres, sur les reconfigurationsesthétiques mutuelles des médias en présence, sur leurs fonctions diégétiqueset structurelles, sur leurs implications idéologiques… dans la poésie, lethéâtre, la nouvelle et le roman camerounais.

On pourra explorer les axes indicatifs suivants :

  • La présence d'autres arts dans les textes (photographie,peinture, musique, cinéma, sculpture…)
  • La présence d'objets artistiques ou d'instruments(masques, tableaux, photos, sculptures, disques, pinceau, flûte, tam-tam,appareil photographique…)
  • La présence d'autres textes (L'intertextualité)
  • La présence d'espaces de création (atelierd'artiste ou d'artisan, bureau de l'écrivain, laboratoire du photographe…)
  • La présence des mass-médias (télévision, radio,presse, internet)

Les propositions de contribution, en français ou enanglais, doivent être envoyées avant le 30 juillet 2009 à rmfotsing@yahoo.fr.

Les textes définitifs despropositions retenues devront être retournés à la même adresse avant le 31décembre 2009.

La publication de l'ouvrage estprévue pour mars-avril 2010

Responsable : 

RobertFotsing Mangoua

Groupede Recherche en Littérature Comparée

Universitéde Dschang