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Écriture et territoires d’écriture. Pratiques d’écriture : créer ailleurs et en mode intensif (Univ. du Québec à Rimouski)

Écriture et territoires d’écriture. Pratiques d’écriture : créer ailleurs et en mode intensif (Univ. du Québec à Rimouski)

« Les pays se touchent.

Les mers se mélangent.

Entre les mots il faut toujours laisser un espace. »

- Louise Warren, Notes et paysages, Montréal, Les éditions du remue-ménage, 1990, p. 70.

« Il y a des écrivains qui n’écrivent qu’en mouvement. Dans l’avion, dans une chambre d’hôtel, durant un bref passage dans une ville. Il leur faut cette sensation d’intemporalité, provoquée par la perte de territoire, pour trouver l’énergie d’écrire. D’autres doivent s’assoir sur la même chaise bancale qu’ils stabilisent en glissant un magazine sous une des pattes. Certains doivent avoir un chat sur leur genou; d’autres, être assis près d’une fenêtre. Bien sûr, il y a ceux qui, en hiver, filent au café du coin, pour s’installer près du calorifère. Dans toute cette variété, on remarque deux types forts : les nomades et les sédentaires ».

- Dany Laferrière, Journal d’un écrivain en pyjama, Montréal,

Mémoire d’encrier, coll. « Chronique », 2013, p. 94.

 

« Pratiques d’écriture : créer ailleurs et en mode intensif »

Journée d'étude dans le cadre du séminaire d'été "Écriture et territoires d'écriture", Université du Québec à Rimouski

Les liens entre écriture et territoire sont protéiformes. Ici, on pense au traditionnel récit de voyage, qui rend compte de diverses pérégrinations, décrit les lieux explorés et narre les rencontres avec l’autre. Là, aux textes ou aux carnets produits in situ dans des ateliers où l’on expérimente « l’exploration géopoétique de l’espace[1] ». Ailleurs, aux œuvres conçues en résidence d’artiste, contexte privilégié donnant accès à « un environnement et des moyens appropriés à la réalisation[2] » d’un projet qui, du reste, est souvent en lien avec les lieux mis à la disposition des résidents. Il s’agit là d’autant de pratiques qui entraînent à la fois un dépaysement et un mode intensif de création.

Nous nous proposons ici d’explorer différents aspects et impacts de telles conditions sur la production d’œuvres artistiques. Résolument ancrée dans une démarche de recherche-création, cette journée d’étude permettra d’amorcer une réflexion sur les enjeux de la création dans des contextes qui allient contraintes géographique et temporelle, de même que sur les possibles pratiques qui en découlent. En ce sens, les invités sont invités à puiser à leur expérience personnelle de création pour étayer ou exemplifier leurs propos.

 

Deux axes structureront donc notre réflexion.

D’un côté, le territoire d’écriture – pensé en lien avec les impacts de celui-ci sur le projet ou le processus de création; de l’autre, les impacts du mode intensif sur la pratique de la création. Les propositions combinant les deux axes sont également possibles.

Les interventions pourront s’inspirer librement des questions suivantes, sans toutefois s’y limiter :

Comment le fait de s’éloigner de son milieu habituel (voyages, résidences de création, camps d’écriture, université d’été en création) peut-il influencer l’œuvre à naître ? Quels peuvent être les impacts de la découverte d’un territoire nouveau sur le processus créateur ? Le fait d’être exposé à une autre langue ou à une autre culture peut-il enrichir l’œuvre, et comment ? Le territoire lui-même peut-il influencer l’œuvre dans son contenu comme dans sa forme ? À contrario, la distance géographique permet-elle un autre regard sur l’ici, voire sur son lieu d’origine ? Le fait de travailler en ayant une date de fin de séjour en tête change-t-il la routine d’écriture ou le mode de création de l’artiste ? Le fait de réunir des artistes dans un même lieu (festivals, camps, universités d’été, centres d’artistes) sur une courte période de temps peut-il s’avérer générateur de contenus et de formes ? En quoi la dynamique d’un groupe ou d’un collectif diffère-t-elle de celle de la création en solo ? L’effet de cette dynamique est-il le même si les différents artistes travaillent à des projets individuels ? Comment la rencontre et la proximité avec d’autres créateurs – qui peuvent privilégier une approche et une pratique différentes – peuvent-elles modifier le regard ou nourrir la réflexion sur la création ? Dans le quotidien, éprouve-t-on parfois le besoin de changer de lieux, d’aller créer ailleurs que dans ses espaces habituels de création : café, bibliothèques, bureau d’écriture, etc. ? De manière générale, comment le déplacement géographique peut-il devenir générateur de créativité ? Un déménagement ou un voyage peuvent-ils changer radicalement la façon de travailler d’un créateur ou la façon de concevoir une œuvre ? Quand on crée ailleurs, a-t-on tendance à recréer les habitudes ou les rituels d’écriture qu’on a chez soi et pourquoi ? Comment mode intensif et déplacement sont-ils liés dans la pratique créatrice ? Quels sont les enjeux de l’enseignement de la création, quand il s’inscrit dans un contexte alliant contrainte géographique et mode intensif, tel une université d’été ou un camp littéraire ?

 

RESPONSABLES : Camille Deslauriers et Joanie Lemieux

 

CONSIGNES :

Les propositions de communication seront à faire parvenir sous forme de fichier word à l’adresse :

Camille_deslauriers@uqar.ca

Elles comprendront 300-500 mots.

Il sera impératif de mentionner le nom, le prénom, l’institution et le laboratoire d’appartenance de l’auteur et de joindre une bio-bibliographie de 50 mots maximum.

Date limite de réception des soumissions : 24 avril 2018.

 

[1] Rachel Bouvet, « Ateliers nomades. Présentation », http://latraversee.uqam.ca/www.latraversee.uqam.ca/atelier/pr-sentation.html, page consultée le 27 février 2018.

[2] Conseil des arts et des lettres du Québec, « Studios et résidences », https://www.calq.gouv.qc.ca/aide/type/studios-et-ateliers-residence/, page consultée le 27 février 2018.