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Ecriture et chaos

Ecriture et chaos

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Emilie Lucas-Leclin)

Écriture et chaos

(Appel à communication du n°6 de la revue TRANS-)

Dans la pensée grecque, le Chaos, figure de la béance et de la faille, est décrit par Hésiode dans sa Théogonie comme ce qui précède et génère l'origine du monde et des Dieux. Il devient sous la plume d'Ovide une masse primordiale inorganisée et informe, synonyme de confusion originelle et de division. Sorte de « pré-univers monstrueux », le Chaos précède l'apparition du Cosmos, l'univers organisé où règnent la règle et l'ordre. A partir de cette définition classique, la notion de chaos s'est déplacée à travers des théories plus contemporaines qui l'intègrent au monde ordonné : la notion moderne de « Chaosmos » reflète une forme de continuité entre cosmos et chaos, ou, comme le définit Gilles Deleuze dans Différence et Répétition, « l'identité interne du monde et du chaos ».

La première figure, celle de la mythologie antique, confronte l'oeuvre littéraire à la question de l'informe : comment la forme littéraire peut-elle retranscrire l'expérience informe du chaos ? Comment intègre-t-elle la menace de ce qui la déforme au risque de la détruire ? Jusqu'où l'oeuvre peut-elle aller vers l'informe ? Est ce que le chaos, le désordre peuvent être, au-delà d'un « effet » littéraire, un principe d'écriture ? Et, si tel n'est pas le cas, quels sont les procédés qui restituent, dans l'oeuvre concertée, « l'apparence » du chaos ? Peut-on aller jusqu'à souscrire au paradoxe relevé par M. Avelot à propos de la littérature concentrationnaire, l'idée que bien souvent l'expérience de l'abominable et du chaos « s'écrit classique » ?

La figure moderne du chaos, à la frontière de la notion de complexité, semble tracer une autre voie, où la forme s'ouvre à des « séries divergentes », à l'aléatoire, à l'imprévisible. C'est, à l'extrême, l'« oeuvre-toile d'araignée » rattachée à la schizophrénie, voire à la folie, que Deleuze diagnostique dans « l'antilogos » proustien. Face au « fait moderne » du chaos, il deviendrait nécessaire d'inventer de nouvelles formes de représentation et de déchiffrement qui ne réduisent pas le chaos à travers une interprétation totalisante mais en suivent « le devenir ». Quelles sont les procédures par lesquelles la littérature figure les répercussions du chaos moderne sur une conscience individuelle ?

Nous évoquerons pour finir quelques domaines très larges (et non exclusifs) dans lesquels peut s'inscrire une réflexion sur l'écriture du chaos :

- chaos de l'Histoire ou de la mémoire

- chaos et trauma

- chaos et délire ou folie

- chaos et expériences de langage limites

Ce sujet, qui se veut largement ouvert, n'est exclusif d'aucun genre ni d'aucune période littéraire.

Les propositions de communication (3000 signes), accompagnées d'une brève bibliographie et d'une courte présentation du rédacteur, doivent être envoyées avant le 28 mars 2008 en fichier word ou rtf à l'adresse : lgcrevue@gmail.com. Les articles retenus seront à envoyer pour le 31 mai 2008. Nous rappelons que la revue TRANS- accepte les articles rédigés en français, anglais et espagnol.

Escritura y Caos

En el pensamiento griego, el Caos, figura de lo abierto y lo inconcluso, es descrito por Hesíodo en su Teogonía como aquello que precede y genera el origen del mundo y de los dioses. Más tarde, la pluma de Ovidio lo convierte en una masa primordial desorganizada e informe, sinónimo de la división y la confusión primigenias. Especie de “pre-universo monstruoso”, el Caos precede la aparición del Cosmos, el universo organizado donde reinan la regla y el orden. A partir de esta definición clásica, teorías más contemporáneas han incorporado la noción del Caos al mundo ordenado; la noción moderna de “Caosmos” refleja una forma de continuidad entre cosmos y caos, o, tal y como la define Deleuze en Diferencia y repetición, “la identidad interior del mundo y del caos”.

La primera figura de la mitología clásica, confronta la obra literaria al problema de lo informe: ¿Cómo puede la forma literaria reproducir la experiencia informe del Caos? ¿Cómo integra la amenaza de aquello que la deforma y amenaza con destruirla? ¿Hasta dónde puede adentrarse en lo informe? ¿Pueden acaso el caos y el desorden no ser simplemente un “efecto literario”, sino también un principio de escritura? De no ser así, ¿cuáles son los procedimientos que restituyen a la obra organizada la “apariencia” del Caos? ¿Podemos suscribir la paradoja planteada por M. Avelot a propósito de la literatura de los campos de concentración, a saber, que la literatura de lo abominable y del caos “se escribe de forma clásica”?

La figura moderna del caos, colindante con la noción de complejidad, parece esbozar otra vía, en la cual la obra se abre a las “series divergentes”, a lo aleatorio y lo imprevisible. Se trata, en último término, de la “obra en tela de araña”, unida a la esquizofrenia, o a la locura, que Deleuze identifica en el “anti-logos” proustiano. Frente al “hecho moderno” del Caos, se impondría entonces inventar nuevas formas de representación y de desciframiento que no simplificaran el Caos mediante una interpretación globalizadora, sino que se adaptaran a su peculiar devenir. ¿Cuáles son los medios con los cuales la literatura representa las repercusiones del caos moderno en una conciencia individual?

Citaremos, para terminar, algunos ámbitos muy vastos (y en modo alguno exclusivos) a los cuales puede aplicarse la reflexión sobre la escritura y el caos:

- Caos de la Historia y de la memoria.

- Caos y trauma

- Caos y delirio o locura

- Caos y experiencias límites con el lenguaje

Este tema, que aspira a ser lo más abierto posible, no se restringe a ningún género ni a ninguna época literaria.

Las propuestas de artículo (3000 signos), acompañadas de una breve bibliografía y de una corta presentación del autor, deberán ser enviadas antes del 28 de marzo, en formato word o rtf a la dirección: lgcrevue@gmail.com. La fecha límite de envío de los artículos completos que hayan sido seleccionados será el 31 de mayo. Recordamos que la revista Trans- acepta artículos en francés, inglés y español.