Édition
Nouvelle parution
Ecrits gnostiques, JP Mahé et PH Poirier (ed.)

Ecrits gnostiques, JP Mahé et PH Poirier (ed.)

Publié le par Maxime Abolgassemi

"Victimes du temps et des hommes, les textes gnostiques ne furent longtemps accessibles qu'à travers les citations ou les résumés des Pères de l'Église (IIe-IVe s.), acharnés à les combattre. Tout changea en 1945, lorsqu'on découvrit dans une jarre, à Nag Hammadi (Haute-Égypte), douze livres reliés en cuir et plusieurs feuillets d'un treizième, au total près de 1200 pages de papyrus. Il devint vite évident qu'on avait retrouvé, en traduction copte, toute une bibliothèque gnostique. On connaissait enfin la rédaction complète de plusieurs écrits discutés par les philosophes néoplatoniciens et les hérésiologues chrétiens, l'Évangile de vérité, attribué à Valentin, le Livre des secrets de Jean, résumé par Irénée, ou le célèbre Évangile de Thomas, qui contient une très ancienne collection des paroles de Jésus.  Ce volume offre la première traduction française intégrale des textes retrouvés à Nag Hammadi, complétés par ceux, en partie parallèles, du manuscrit de Berlin. Ces quarante-huit traités sont de genres très divers : apocalypses, évangiles et actes apocryphes, dialogues de révélation, homélies, rituels initiatiques, catéchèses ou exposés didactiques. Plusieurs courants sont identifiables. Les « séthiens » ne voient en ce monde matériel que l'oeuvre mauvaise d'un archonte ignorant et pervers, d'où l'homme doit être délivré par la gnose de l'Esprit invisible et le baptême des cinq sceaux ; les « valentiniens » tempèrent ce dualisme et justifient la création du monde par un plan salutaire du Premier Père ; d'autres milieux sont encore plus syncrétiques, comme celui d'où provient la Paraphrase de Sem, qui annonce le manichéisme. À ce noyau purement gnostique s'ajoutent plusieurs écrits gnomiques, ascétiques ou hermétiques, récupérés et réinterprétés par les adeptes de la gnose.   Polymorphe par essence, le gnosticisme n'a jamais constitué une religion institutionnelle disposant d'un dogme fixe et d'une organisation hiérarchisée. Les gnostiques rejettent toute autorité contraignante. À l'exposé abstrait, ils préfèrent le mythe. Les rituels qu'ils préconisent n'opèrent pas seulement par la forme, mais par la ferveur visionnaire. Loin d'être des hérésies chrétiennes, leurs doctrines s'enracinent dans des traditions qui remontent à divers courants attestés dans le judaïsme. Le rapprochement avec le christianisme n'est venu que plus tard et progressivement, lorsque des cercles gnostiques se sont épanouis à la périphérie ou même à l'intérieur des Églises chrétiennes locales, qui fonctionnaient alors comme des cellules autonomes. Qu'est-ce que la gnose dont ils se réclament ? C'est le pouvoir de recouvrer la gloire et la science du premier homme rayonnant de la ressemblance divine. La voie qui mène à cette connaissance primordiale passe tout à la fois par la tradition authentique des grands ancêtres, gratifiés de révélations secrètes, et par l'intuition spirituelle de chacun, qui permet de les retrouver et de s'identifier à eux. Exploration de la conscience et quête des livres disparus sont les deux faces indissociables d'une même remontée vers l'être. Se connaître soi-même, c'est aussi bien connaître Dieu et le chemin de l'ascension, inverse de la déchéance d'ici-bas." (présentation de l'éditeur)

Collection Bibliothèque de la Pléiade
1920 pages

65 € jusqu'au 31 mars 2008  et 72,50 € à partir du 1er avril 2008