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Écrire, traduire : interroger le monde à l'échelle du poème. Lectures croisées de Juan Gelman et de Herberto Helder

Écrire, traduire : interroger le monde à l'échelle du poème. Lectures croisées de Juan Gelman et de Herberto Helder

Publié le par Cécilia Galindo (Source : Inès Cazalas)

Littérature, histoire, politique

CERILAC Paris-Diderot -Sorbonne Paris Cité

Programme animé par Catherine Coquio

 

Écrire et penser avec l’histoire à l’échelle du « monde » ?

 

Séminaire public - Entrée libre

Mardi 14 avril – 16h-18h15

Écrire, traduire : interroger le monde à l'échelle du poème

Lectures croisées de Juan GELMAN et de Herberto HELDER

 

avec

 

Jean Portante

 

écrivain, traducteur de Juan Gelman

 

et

 

Daniel Rodrigues

 

enseignant-chercheur, spécialiste de l’œuvre de Herberto Helder

 

Qu'il fasse ou non résonner les coups de l'histoire, le poème nous sollicite. Parce qu'il travaille les langues, ébranle les ordres, conteste les frontières, le poème est un acte politique qui, par sa singularité même, reconfigure le monde et incendie les discours autoritaires ou standardisés qu’on prétendrait lui imposer. Gratuité de la poésie, dit-on ?

 

Responsables : inescazalas@gmail.com, marik.froidefond@gmail.com

 

tirar con piedras con pelitos con íntimos desechos furias libres y fiebres
milagros espantosos perros célebres vientos uñas rotas
pero tirar vivir contra cualquier quietud
contra otra vez la muerte he dicho

 

Juan Gelman, El amante mundial

 

 

lancer des pierres de petits chevaux des déchets intimes furies libres et fièvres

miracles épouvantables chiens célèbres vents ongles cassés

mais lancer vivre contre n'importe quelle quiétude

contre encore une fois la mort ai-je dit

Juan Gelman, L'Amant mondial

 

(Traduction de Jean Portante)

 

 

*

 

 

Abre-me todo a força da palavra encharcada, abre-me através

de abdómen e diafragma, os pulmões, os brônquios, traqueia, a glote,

palato, e dentes, língua,

o côncavo da boca : um canto,

a ventania do corpo.

 

Herberto Helder, Do mundo

 

 

La force de la parole submergée m'ouvre tout entier, m'ouvre
à travers abdomen et diaphragme, poumons, bronches, trachée, glotte,
palais, denture et langue
la cavité buccale : un chant,
le grand vent du corps.

 

Herberto Helder, Du monde

 

(Traduction de Magali Montagné & Max de Carvalho)