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Écrire la sculpture (XIXe-XXe siècles)

Écrire la sculpture (XIXe-XXe siècles)

Publié le par Pierre-Louis Fort (Source : Ivanne Rialland)

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Colloque

17-18 juin 2011

Écrire la sculpture (xix-xxesiècles)

Maison de la recherche

28 rue Serpente 75006


Si l'oeuvre sculpté de Giacometti a suscitéd'abondants commentaires, inspirant Breton, Sartre, Genet, Bonnefoy ou encoreDupin, les écrivains n'ont en général que peu écrit sur la sculpture, alorsque, depuis le XIXe siècle, poète et peintre font figure d'alliéssubstantiels, pour reprendre la célèbreexpression de Char. L'on peut d'abord arguer que ce relatif dédain correspond àcelui du public, la part congrue réservée à la sculpture dans les comptesrendus des Salons reflétant alors une réalité du goût et du champ artistique.Mais au-delà, il faut s'interroger sur ce qui, dans la sculpture, peut limiterl'accès à la parole et, au contraire, ce qui fait écrire sur les sculptureséchappant au silence critique. La matérialité et l'échappement à l'ordretemporel qu'est celui du discours semblent ainsi repousser l'écrit. Art spatialcontre art temporel : c'est bien là l'opposition posée par Lessing, et lasculpture représente un défi plus grand encore pour l'écrivain que la toilepeinte dont l'affinité avec la page est évidente, de même que le geste del'écrivain et celui du peintre se rejoignent. La critique de la sculpture,qu'elle soit le fait de critiques d'art professionnels ou d'écrivains, doitd'abord temporaliser la sculpture, la déployer par la description ou lanarration, déclinant ses aspects ou racontant la fable dont elle fige unmoment. De façon frappante, le critique tend, par exemple, à replacer lasculpture dans son contexte, que ce soit celui de l'atelier ou de sonexposition : en situant la sculpture, le critique ouvre un espace à sondiscours, qui peut dérouler l'histoire de sa création ou fantasmer une mise enmouvement de la statue.

C'est cette mise en discours de la sculptureque nous aimerions interroger, en nous concentrant sur le xixe et xxe siècles. Il s'agira de sedemander, dans une perspective interdisciplinaire conjoignant ─ sans exclusive ─littérature, histoire, histoire de l'art, sociologie de l'art et linguistique,ce qui limite ou favorise le discours sur la sculpture, en articulation tantavec le champ de l'art que celui de la critique d'art et l'histoire du goût,d'analyser ses lieux, au sens institutionnel comme au sens rhétorique,d'étudier ses modalités et sa place dans la production critique. On pourra sepencher, par exemple, sur la réception critique d'un sculpteur, d'un genre oud'un moment de la sculpture, sur les écrits sur la sculpture d'un critiqued'art, d'un historien de l'art ou d'un écrivain, sur la place de la sculpturedans une revue d'art, ou, de façon transverse, sur des procédés d'écriturecaractéristiques de l'écrit sur la sculpture.

Les propositions (500 mots environ) devront êtreenvoyées à Ivanne Rialland (ivanne.rialland@free.fr)avant le 15 juin 2010,accompagnées d'une brève biobibliographie.