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Écrire et publier en Afrique francophone. Enjeux et perspectives  

Écrire et publier en Afrique francophone. Enjeux et perspectives

Publié le par Vincent Ferré (Source : Abdoulaye Imorou)

Écrire et publier en Afrique francophone

Enjeux et perspectives

Colloque international

University of KwaZulu-Natal, Pietermaritzburg, Afrique du Sud

17-19 mars 2014

 

Le monde littéraire africain francophone est marqué par un phénomène qui mérite la plus grande attention. Il s’agit de la multiplication de maisons éditions africaines installées sur le continent. Des maisons comme Odem (Les Éditions Odette MAGANGA) à Libreville, Afrédit à Yaoundé ou encore Jimsaan à Saint-Louis du Sénégal viennent prêter main forte à leurs ainées que sont, par exemple, Les éditions CLÉ, les Nouvelles éditions ivoiriennes (NEI) et les Nouvelles éditions africaines du Sénégal (NEAS). Parallèlement, on assiste à une émergence d’auteurs locaux au point que les maisons d’éditions sont submergées par le nombre de manuscrits reçus.

Ce phénomène témoigne de l’importance que prend l’Afrique continentale dans un champ littéraire africain jusque là expatrié : auteurs installés en Occident, publication dans les maisons parisiennes, public supposé être principalement occidental. De fait la littérature africaine qui se réalisait essentiellement à l’extérieur s’installe de plus en plus sur le continent.

 

Ce colloque invite à prendre acte de ce processus de relocalisation, à interroger les enjeux qui le motivent et mesurer les perspectives qu’il est susceptible d’ouvrir.

Les contributions pourront se pencher sur l’état des lieux de l’édition africaine et sur les politiques qu’elle adopte en vue d’être concurrentielle : partenariats entre maisons africaines et avec les maisons étrangères, édition numérique, vente par Internet, traductions, rééditions, organisation de rencontres littéraires, capacité à retenir les auteurs afin de ne pas servir de simple tremplin vers l’édition occidentale…

Elles pourront, en outre, se demander dans quelle mesure le développement d’une littérature continentale est susceptible ou non de transformer les habitudes du lectorat africain. Ce dernier s’élargit-il ? Quels sont ses horizons d’attente et comment se manifestent-ils ?

Ce dernier point invite à poser la question de la nature des textes. Les auteurs locaux investissent-ils sensiblement les mêmes genres, styles et thématiques que ceux de la diaspora ? Les maisons africaines s’ouvrent-elles à des genres non canoniques comme le polar, la littérature de jeunesse, la littérature rose, la bande dessinée voire la pulp fiction ? De nouveaux genres apparaissent-ils ? À un autre niveau, les publications dans les langues africaines se développent-elles ?

Il s’agira également de ne pas perdre de vue le fait que cette émergence des auteurs locaux intervient dans un contexte marqué, d’une part, par l’autonomisation du champ littéraire africain et, d’autre part, par la mondialisation, la pensée postcoloniale et les logiques transcontinentales. À cet égard, il peut être intéressant de se demander si la nouvelle donne n’est pas de nature à transformer en profondeur les logiques du champ littéraire et les modalités de son autonomisation. En l’occurrence, comment les auteurs locaux se positionnent-ils ? Quelles stratégies de légitimation et de visibilité adoptent-ils ? Adhèrent-ils aux principes de la littérature-monde, aux rhétoriques de l’hybridité ? Jouent-ils la carte du local voire de l’authenticité en vue de se démarquer et de sortir de l’ombre des géants que sont, par exemple, Alain Mabanckou et Abdourahman A. Waberi. À l’inverse, dans quelle mesure ce phénomène informe-t-il les postures de ces derniers ? On pense par exemple aux retours réels (Tierno Monénembo)  ou symboliques (Alain Mabanckou à travers la publication de Demain j’aurais vingt ans et de Lumières de Pointe-Noire et de la coprésidence du festival Étonnants voyageurs à Brazzaville) sur le continent.

 

Ces quelques pistes sont, bien entendu, loin d’être exhaustives tant ce phénomène est susceptible de remodeler à différents niveaux les visages de la littérature africaine francophone.

Le colloque est organisé par le French Department de l’University of KwaZulu-Natal, campus de Pietermaritzburg en partenariat avec le CALS (Centre for African Literary Studies), the University of KwaZulu-Natal Press, l’AFSSA (Association for Francophone Studies in Southern Africa) et le festival Time of the Writer. Une sélection d’articles sera publiée dans un numéro spécial de la revue de l’AFSSA, French Studies in Southern Africa.

Organisateurs :

Abdoulaye Imorou

Philip Awezaye

 

Comité d’organisation :

Abdoulaye Imorou

Bernard De Meyer

Philip Awezaye

Orphée Goré

David Olatunde Fiki-George

 

Dates limites

Les propositions (titre provisoire accompagné d’un résumé d’une dizaine de lignes) sont à envoyer avant le 31 octobre 2013 à Abdoulaye Imorou (Imorou@ukzn.ac.za). Elles seront examinées avant le 15 novembre.

  • Adresse :
    University of KwaZulu-Natal