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Écrire, éditer, lire à l’ère numérique : design et innovation dans la chaîne du livre

Écrire, éditer, lire à l’ère numérique : design et innovation dans la chaîne du livre

Publié le par Sabrina Roh (Source : Marie-Julie Catoir-Brisson)

Appel à communications

Colloque #ECRiDiL 2016

12 et 13 avril 2016

Université de Nîmes et Carré d’Art Bibliothèques, Nîmes

Écrire, éditer, lire à l’ère numérique : design et innovation dans la chaîne du livre

Colloque de recherche en design et sciences de l’information et de la communication

sous la direction de Stéphane Vial et Marie-Julie Catoir-Brisson (Université de Nîmes)

En partenariat avec les éditions Actes Sud

Dans l’espace francophone de recherche, les humanités numériques (Digital Humanities) sont en plein essor, comme en témoignent les efforts de structuration de la communauté , le développement des formations francophones et francophiles , les publications récentes  ou le débat actuel sur le libre accès aux publications scientifiques. Elles forment une communauté de pratiques et de valeurs, proche du libre accès, qu’il faut comprendre et questionner. À l’heure de la « grande conversion numérique » (Doueihi, 2008), s’il est de plus en plus admis que les humanités numériques ne sont pas une discipline (Berra, 2012), il est intéressant de les présenter comme une préoccupation qui traverse tous les champs disciplinaires. Cette préoccupation, c’est celle de « la fabrique numériquement appareillée du savoir, incluant sa production (la recherche), sa transmission (l’enseignement) et sa diffusion (la publication) » (Vial, 2015).

Ce colloque s’inscrit dans le troisième volet, celui de la diffusion et de la publication, et souhaite interroger la chaîne du livre à partir de la culture de l’innovation par le design et dans l’esprit de l’innovation sociale et numérique (digital social innovation) . Il s’agit d’appréhender sans les séparer les trois usages fondamentaux de la chaîne du livre (écrire, éditer, lire) dans une perspective systémique et intégrative qui s’inspire du modèle émergent des innovations globales (full stack innovation) .

Il est largement admis aujourd’hui que le design est une activité de conception créative orientée-usagers (Norman, 1988) et centrée­-humain (Krippendorff, 2005). Au carrefour des sciences humaines et sociales, il permet de penser et d’agir les transformations techniques mais aussi sociales, culturelles et communicationnelles induites par le numérique. Dès lors, appréhender les humanités numériques par le design, c’est les envisager sous l’angle des « usages plutôt que des outils » (Vial, 2015) en vue de s’attacher moins à la mise en données (datafication) qu’à la mise en expérience du monde, par le numérique. Comment la lecture, l’écriture, l’édition, sont-elles mises en expérience à l’ère numérique ? Comment peut-on penser et faire le design de ces expériences dans une perspective d’innovation sociale et numérique ?

Outre son ancrage en design et innovation sociale, le colloque s’inscrit également dans la continuité des travaux en sciences de l’information et de la communication sur la textualité numérique, les concepts d’écrits d’écran (Souchier, 1996) et d’énonciation éditoriale (Souchier et Jeanneret, 2005), la lecture numérique (Bonaccorci, 2012) ou encore la littératie numérique et la translittératie (Le Deuff, 2014). De même, les recherches sur les écrans multiples désormais à la disposition des usagers pourront être convoquées : les interfaces numériques modélisent la relation aux contenus médiatiques qui circulent d’un écran à l’autre, et nécessitent de prendre en compte à la fois les compétences transmédiatiques des usagers et les médiations multiples qui interviennent dans la relation aux interfaces (Catoir et Lancien, 2012).

L’objectif scientifique du colloque est donc double : d’une part, repenser les enjeux, les modèles et les usages d’écriture, d’édition et de lecture en termes d’innovation sociale et intégrative ; d’autre part, contribuer aux humanités numériques par la recherche en design et en sciences de l’information et de la communication. Dans ce but, les propositions de communication pourront s’insérer dans l’un trois des axes ci-dessous.

Axe 1 — Écrire

L’écriture est-elle une « technique du corps » (Mauss) ? Quels sont les mécanismes et les enjeux du geste technique d’écrire ? En quoi et jusqu’à quel point l’écriture, en tant qu’activité de pensée créatrice, est-elle indissociable d’un instrument ? Quelle est la part de l’instrument dans la créativité scripturale ou littéraire ? En quoi, au-delà du support, l’acte d’écrire lui-même est-il affecté par le numérique, que ce soit par « l’éditorialisation de l’auteur » (Vitali-Rosati) ou les pratiques d’écriture algorithmique ? Quelles sont les spécificités et potentialités du support numérique pour de nouvelles écritures (Bouchardon, 2014) ? En quoi consiste la « mécanique du texte » (Crouzet, 2015) ?

Axe 2 — Éditer

Qu’est-ce que « publier » dans une société numérique ? Comment le numérique transforme-t-il l’idée, l’acte et les modalités de « rendre public » un contenu culturel ? Avons-nous besoin des mêmes intermédiaires qu’autrefois ? Qu’est-ce qu’un éditeur ? Quels modèles full stack pour l’édition de demain, que ce soit dans l’édition générale, l’édition jeunesse ou l’édition scientifique ? Quels modèles économiques pour l’édition à l’ère numérique (Benhamou, 2014) ? Quel rôle pour les plateformes éditoriales en ligne ? La librairie peut-elle continuer à être un entrepôt de livres ouvert au public ? Doit-elle devenir un tiers-lieu connecté dont le livre papier ne serait qu’un élément parmi d’autres ?

Axe 3 — Lire

Quel(s) modèle(s) théorique(s) pour l’acte de lire ? Quelle(s) différence(s) entre la lecture numérique et la lecture papier ? Comment s’organise le passage quotidien de l’un à l’autre et quelles en sont les conséquences ? Qui sont les lecteurs et quels sont leurs besoins ? Dans quelle mesure les interfaces numériques refaçonnent-elles les activités d’écriture et de lecture à l’écran (Le Marec, Jeanneret, Souchier, 2003) ? Va-t-on vers une fusion des deux, comme le laisse entendre la notion d’« écrilecture » (Barbosa, 1992) ? Où en notre acculturation à la lecture sur écran ? Quels nouveaux dispositifs de lecture est-il pertinent d’inventer ?

Mots clés : écriture, édition, lecture, cultures numériques, humanités numériques, design, innovation

Modalités et format des soumissions

Les propositions de communication sont destinées à faire l’objet d’une présentation brève et rythmée de 15 minutes, dans le cadre d’une session thématique correspondant à l’un des trois axes. Pour soumettre votre proposition, merci de nous la faire parvenir à l’adresse colloque.ecridil@gmail.com, en 2 fichiers PDF distincts :

titre, résumé d’environ 2000 signes hors références, bibliographie

courte présentation des auteurs : nom, prénom, profession, affiliation, e-mail

Calendrier

  • Date limite d’envoi des propositions : 15 février 2016

  • Retours aux auteurs : 15 mars 2016

  • Déroulement du colloque : 12 et 13 avril 2016

Comité d’organisation

Stéphane Vial (Université de Nîmes), responsable scientifique du colloque

Marie-Julie Catoir-Brisson (Université de Nîmes), responsable scientifique du colloque

Alexandre Simonet (Carré d’Art Bibliothèques)

Caroline Very-Mathieu (Carré d’Art Bibliothèques)

Gilles Colleu (Actes Sud)

Marine Royer (Université de Nîmes)

Thomas Watkin (Université de Nîmes)

Comité scientifique

Serge Bouchardon (Université de Technologie de Compiègne)

Marin Dacos (Centre pour l’édition électronique ouverte)

Bernard Darras (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

Michela Deni (Université de Nîmes)

Milad Doueihi (Sorbonne Universités)

Jean-Paul Fourmentraux (Aix Marseille Université)

Thierry Lancien (Université Bordeaux-Montaigne)

Nicolas Nova (Haute École d’Art et de Design — Genève)

Michael E. Sinatra (Université de Montréal)

Marcello Vitali-Rosati (Université de Montréal)

Partenaires

Carré d’Art Bibliothèques

Ville de Nîmes

Actes Sud

 

Références citées