Essai
Nouvelle parution
E. Breuil, Clair de terre d'André Breton (Foliothèque)

E. Breuil, Clair de terre d'André Breton (Foliothèque)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Eddie Breuil)

Eddie Breuil commente

Claire de terre d'André Breton (essai et dossier)

Paris: Gallimard, coll. "Foliothèque" n°165, 2009, 224 p.

  • Isbn 13 (ean): 9782070358335
  • 9, 60€



Présentation de l'éditeur:


« Le recueil Clair de terre,qui regroupe des textes écrits à près de vingt ans d'intervalle etcomposé sans l'aval de l'auteur, conserve-t-il une cohérence ? Unrecueil n'est-il qu'une réunion de textes ? Les recueils poétiquesd'André Breton proposent non une réunion de textes homogènes (àl'exception de L'Air de l'eau, dont les poèmes forment un toutindissociable, tout qui ne sera jamais remis en question dans lessuccessives rééditions) mais une succession de textes publiés souventavec des intentions très différentes. Le recueil est conçu moins commeune concrétisation artistique que comme un acte éditorial, une manièrede fixer, de rendre publics des instants de vie poétiques. Il est aussiun retour en arrière donnant à voir le chemin que le poète a déjàparcouru. »
Eddie Breuil.

Prière d'insérer:

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La poésie doit être faite par tous. Telle est l'injonctionqui découle de la lecture de Clair de terre,publication fatalement rattachée (à cause des impératifs éditoriaux) au nom d'AndréBreton, alors qu'elle tend à être anonyme ; du moins, faudrait-il considérerAlain Jouffroy comme co-auteur. La voix de Clair de terren'est pas celle de Breton : le poète ne veut pas être un écrivain maisl'auditeur d'une voix autre. Celle-ci s'exprime par l'écriture automatique, lerécit de rêve ou de toute autre manière, et il la transmet au lecteur.

Car le lyrisme de la poésie surréaliste, et plusparticulièrement de celle d'André Breton, est un dépassement du « je », une brûluredu sujet : s'exprimant dans un désir de renaissance généreuse, il gagne enuniversalité. Le « je » présent s'oublie au profit d'un « je » à venir (définidans "Les attitudes spectrales") comme figure messianique, qui a àaccomplir un chemin vers l'exploration et le partage du mystère de vivre.

La poésie de Breton cherche à magnifier, à rendreexplicites les aspects merveilleux de la vie. Car le merveilleux n'est pasconfiné dans une surréalité, il est bel et bien présent à l'intérieur de lavie, mais rendu imperceptible par des murs que les hommes et leur morale ontdressés, se rendant aveugles. Il n'est pas besoin de chercher ailleurs le clairde lune, quand il suffit d'apercevoir ici le clair de terre. »
Eddie Breuil