Essai
Nouvelle parution
E. Ayache, L'Ecriture postérieure

E. Ayache, L'Ecriture postérieure

Publié le par Camille Esmein (Source : Editeur (livre reçu))

 

Compte-rendu sur Acta Fabula : « La thèse du lecteur : l’écriture d’après la lecture » par Elena Georgieva.

 

Elie Ayache
L'Ecriture postérieure

Editions Complicités
Collection "Compagnie de Maurice Blanchot"
Paris, octobre 2006.
Isbn: 2-35120-005-5
23 € - 213 pages



Présentation envoyée par l'auteur:

Elie Ayache affirme que pour bien lire certains textes (surtout les textes difficiles, non linéaires, qui interrogent le sens lui-même en même temps temps qu'il font sens : typiquement, les textes de philosophie), il faut les "écrire". (Voilà le sens de l'écriture postérieure, celle qui revient donc au lecteur.)
Dans la préface du Tractatus Logico-Philosophicus, Wittgenstein prétend que ne peut comprendre son livre que le lecteur qui a déjà eu des pensées similaires à celles qui y sont exprimées. Une autre manière de dire que, pour lire ce livre avec compréhension, il faut l'écrire.
"Pierre Ménard, auteur du don Quichotte" est un autre cas littéraire analysé par Elie Ayache, celui où la recommandation de l'écriture-pour-la-lecture est comprise littéralement.
Maurice Blanchot, lecteur de Joseph Joubert, occupe la deuxième moitié de L'Ecriture postérieure. A travers la lecture de Blanchot, on y démontre que Joubert recherchait les "conditions initiales" pour produire une "écriture postérieure" (supérieure, donc, à la "pensée des raisonneurs" et à l'écriture qui ne fait que transcrire cette pensée) mais qui n'aurait pas d'antérieur.
Enfin, on peut lire le livre d'Elie Ayache comme une méditation sur la postériorité/antériorité de l'écriture/lecture (ce que cela veut dire de citer un autre auteur, et d'écrire à travers lui), et en cela le livre lui-même se confond avec son objet. Car les auteurs qui y sont cités (Eli Friedlander, Thora Ilin Bayer, Sylvia Molloy, pour les plus récents, Maurice Blanchot, Hans-Georg Gadamer, pour les plus classiques) sont eux-mêmes d'éminents lecteurs (de Wittgenstein, Cassirer, Borges, Joubert, Heidegger).

Présentation de l'éditeur:
Livre philosophique d'un non-philosophe, livre philosophique sans philosophie, oserait-on dire, tant les interrogations auxquelles nous sommes confrontés ne font pas système, mais questionnent l'idée même d'un possible philosophique, cherchant à repenser les oeuvres lues : Wittgenstein, Joseph Joubert, Maurice Blanchot. Davantage qu'une oeuvre philosophique, cette oeuvre est bien le récit d'une naissance, d'une oeuvre en train de se construire devant nous, avec ses questionnements, ses doutes, ses errances, mais toujours avec une rigueur scientifique, analytique.
L'impératif du travail de Élie Ayache est de maintenir la coexistence du lecteur et de l'auteur, être tout à la fois lecteur et auteur d'une même oeuvre. Asister en soi, par l'épreuve de l'écriture, à la naissance d'une écriture philosophique qui dénoue le philosophème.
L'écriture postérieure enjoint le lecteur à faire pour lui-même le parcours de Elie Ayache et, comme l'exprime à merveille Michel Bitbol dans sa postface, cette exigente lecture est une véritable jubilation.







Livre en attente de rédacteur pour compte rendu dans Acta fabula.