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Du9.org a vingt ans : articles

Du9.org a vingt ans : articles

Publié le par Nicolas Geneix

Du9.org a vingt ans : articles

Quelques extraits de quelques articles disponibles sur le site, mai-juin 2017.

X. Guilbert : Vues éphémères mai 2017

"l faut croire que du9 ne voulait pas mourir, et décision avait été prise, ce jour-là, de faire renaître le site, non plus dans sa version « webzine » mensuelle (où comptait tout autant d’évoquer l’existence de certaines bandes dessinées que d’en commenter le contenu), mais dans une version plus moderne, timidement 2.0 et résolument hebdomadaire. Plus de place pour les images, des textes souvent plus (trop ?) longs aussi, l’apparition de rubriques récurrentes — la mue s’opéra en douceur. (...)"

L.L. de Mars : Critique et création

"Pourquoi écrit-on la critique de bandes dessinées ? Quel mouvement nous invite à les prendre pour objet théorique ? Est-ce plus ou moins légitime, plus ou moins nécessaire ou simplement possible quand on en crée soi-même ? Quel est le cadre éditorial le plus ajusté à un espace critique et théorique pour cette discipline, pour les livres qu’elle fait naître ? Quelle temporalité, quelle ampleur rédactionnelle, quelles méthodes de travail, quelle fidélité au rythme du siècle disposeront le meilleur rapport aux œuvres, la meilleure lecture des formes de création — création critique elle-même comprise ?

Ces questions sont d’emblée mal posées, sans doute, si on ne précise pas avant toute autre chose, comme une prémisse méthodique, qu’écrire sur des bandes dessinées (ce que la critique fait, ce qu’implique notionnellement la théorie) ce n’est pas tout-à fait écrire sur LA bande dessinée. LA bande dessinée, comme série congruente d’objets, ça n’existe pas. LA bande dessinée, une fois acceptée l’idée qu’il s’agit d’une discipline potentiellement artistique — liée par certaines de ses productions à la question art — n’est pas une notion qu’on peut embrasser sérieusement dans toutes ses productions comme un ensemble déterminable réel. Moins encore pris dans leur histoire, déjà longue. Peut-être pas plus à travers les œuvres qu’à travers les modalités de création qu’elles concourent inlassablement à changer, à déplacer, à brouiller ; à vrai dire, pas plus que LA peinture (qui n’est liée à l’art — art est un problème et non une catégorie de l’observation — que par des œuvres mais qui, en substance, recouvre un champ d’activités de l’image beaucoup plus vaste et changeant), ou LA musique (qui n’est liée à l’art — art est une activité et non un ensemble de réifications et de fonctions — que par des œuvres, mais qui, en substance, recouvre un champ d’activités sonores beaucoup plus vaste et changeant). Historiquement, épistémiquement, socialement.
Cette précision pour en finir, peut-être, un jour, avec le recours assommant et inconséquent au paradigme art. Notamment comme comparaison polaire à une autre chose dans le but que cette autre chose, d’une manière ou d’une autre, se soumette à sa catégorie illusoire, hiérarchisante ; pour que cette autre chose — prise dans les modalités incluantes ou excluantes produites par l’art établi en catégorie — soit tenue dans la position d’être et de rester une autre chose, voire de rester cette autre-chose-là. (...)"