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Du continu : du son au sens. Quel(s) objet(s) ?

Du continu : du son au sens. Quel(s) objet(s) ?

Publié le par Jean-Louis Jeannelle

Association pour la Recherche Cognitive (ARCo)

UMR 7114 Paris X-CNRS (MoDyCo)

Coordonnée par Driss Ablali & Mathieu Valette

Contacts : ablali@u-paris10.fr & mathieu.valette@free.

Université Paris X-Nanterre
200, AV. de la République
92001 NANTERRE
RER A, Nanterre Université, (Dir. Saint-Germain en Laye).

 

Il sagit dévaluer la part croissante que prend, dans le domaine des sciences du langage, la réflexion sur le continu, recueillie au travers de nombreuses questions que nous avons adressées à des chercheurs appartenant à des disciplines différentes. La fascination pour le continu est telle que chaque tentative den reconstituer la généalogie remonte aux formes premières de la philosophie. Le problème semble à tous égards central : par son ancienneté, puisque sa formulation remonte à la philosophie grecque, depuis Pythagore, les Eléates et Aristote ; par sa permanence, puisquil na jamais cessé doccuper le haut du pavé de disciplines aussi différentes que la philosophie, les mathématiques, la logique, la physique, la psychologie, la linguistique et, aujourdhui, les recherches cognitives ; par son actualité, puisquil est depuis quelques années, au centre des préoccupations de nombreux linguistes. Il ne sagira pas, dans cet opus, de traiter de lancienneté ou de la permanence de la problématique du continu, aussi importantes soient-elles, mais plutôt de son actualité en sciences du langage dans lanalyse du son, du sens et de la signification. Si le continu touche à plusieurs problèmes fondamentaux dans différentes théories, aucune ne saurait prétendre à lhégémonie ; aucune ne semble pouvoir à elle seul dévoiler toutes les facettes du continu.

 

Lenjeu de cette rencontre est de comparer les approches du problème à partir des matériaux fournis par les différents champs des sciences du langage. Les disciplines, interrogées sous cette bannière, inscrivent la continuité au centre de leurs préoccupations. Cest lindice que la question du continu ne relève pas dun domaine de recherche bien particulier. De la phonétique à la sémantique via la sémiotique, du son au texte en passant par la phrase, lempan est fort large. Mais de quel continu sagit-il ? Sagit-il dun même objet ? Couvre-t-il les mêmes problématiques ? A quoi soppose-t-il ? Est-il de nature mentale, cognitive textuelle ou interprétative ? Y a-t-il un rapport entre lapparition du continu et la montée en puissance des problématiques dites cognitives ? Ou ne sagit-il que dune simple coïncidence, un simple cas de polysémie ?

 

En attendant quil puisse être procédé à une confrontation disciplinaire et interdisciplinaire beaucoup plus large et exhaustive, cette confrontation, limitée à quelques disciplines, voudrait contribuer à raviver linvestigation sur le continu avec la conviction quil recèle quelque chose dessentiel concernant les sciences du langage. Cette journée entend offrir un instantané de réflexions sur les relations, en ce tournant de siècle, entre langage et continu. Ainsi unifiées par le point de vue épistémologique que les auteurs ont accepté dadopter, les contributions envisagent divers aspects de ces relations.

 

Driss Ablali, après un survol épistémologique du concept de continu, enraciné chez Guillaume, essaye de répondre à la question du recours ou non à lanalyse du continu pour létude du texte, en choisissant deux disciplines contemporaines : la sémiotique greimassienne et la sémantique interprétative de F. Rastier. Lobjectif est de montrer pourquoi la sémiotique maintient un espace originel non linguistique dans lexplication du texte, au moment où la sémantique interprétative rejette dans létude des textes toute tentative dexpliquer le « connaissable par l'inconnu ».

Pierre Cadiot et Yves-Marie Visetti proposent dans un premier temps un panorama philosophique de la problématique continuiste ; puis, ils adoptent un point de vue phénoménologique et lillustrent en présentant un modèle qui a celui-ci comme fondement : la théorie des formes sémantiques. Jean-Jacques Franckel rapporte la question de la continuité / discontinuité entre les valeurs dune unité lexicale à celle de son identité, et sappuie sur un modèle de lidentité lexicale en termes de forme schématique ; il entend ainsi montrer comment celle-ci se déploie sur plusieurs plans susceptibles de déboucher sur des valeurs tantôt discontinues, tantôt continues.

Wolfgang Wildgen sintéresse, quant à lui, à la question de lorigine du langage et de la transition entre la cognition animale et la cognition humaine dans la perspective topologico-dynamique de René Thom ; il procède pour cela à lanalyse critique des différents modèles quelle a récemment inspirés.

En sappuyant sur deux unités lexicales, jouer et sec, Bernard Victorri soumet au lecteur un modèle qui représente le sens à laide despaces sémantiques continus, mais qui utilise des outils discrets, tels que la théorie des graphes, pour construire ces espaces sémantiques. Il présente dans cet optique un logiciel qui permet den automatiser la construction. De son côté,

Enfin, le phonologue Bernard Laks se propose de montrer comment la question continuiste s'est trouvée engagée dans les débats qui ont questionné la frontière entre la phonétique et la phonologie, la première relevant a priori du continu et la seconde ressortissant du discontinu. Il étaye son propos en abordant le débat récent en théorie de l'optimalité sur les fondements phonétiques d'une phonologie des contraintes.

 

9H-9H30 :                 Mathieu Valette (Paris X)  : Ouverture
9H30-10H15 :            Driss Ablali (Paris X) : Le continu et la question du texte
10H15-11H15 :           Pierre Cadiot (Paris VIII) & Yves-Marie Visetti (CNRS-Lattice) :  Le continu et le sens

11H20-11H40 : Pause café

11H45-12H30 :           Jean-Jacques Franckel (Paris X) : Continuité et polysémie

12h30-14h30 - Pause déjeuner

14H30-15H15 :         Wolfgang Wildgen (Brême) : Le problème du continu/discontinu dans la sémiophysique de René Thom et lévolution des langues
15H15-16H00 :         Bernard Victorri (CNRS-Lattice) : Continu et discret en sémantique lexicale

16H15-16H30 : Pause café

16H30-17H15 :           Bernard Laks (Paris X) : Continu et discontinu en phonologie