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Le Printemps Arabe à travers la perspective francophone. Les interventions littéraraires comme discours transculturel?

Le Printemps Arabe à travers la perspective francophone. Les interventions littéraraires comme discours transculturel?

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Julia Blandfort Universität Regensburg/Allemagne)

Appel à contribution:

HeLix – Dossiers zur romanischen Literaturwissenschaft

Le printemps arabe à travers la perspective francophone

Les interventions littéraires comme discours transculturel?

 

Ce dossier va regrouper un ensemble d’articles  portant sur les travaux d’auteurs francophones traitant du « Printemps arabe ». Il sera question d’étudier si la transposition littéraire des profonds bouleversements dans le monde arabe, telle que conçue avec Amin Maalouf comme un signe de « dérèglement du monde » (Maalouf, 2009), fait émerger une littérature caractérisée par des aspects transaréales, polylogues et transculturels, telle que présentée par Ottmar Ette dans son livre TransArea paru en 2011.

Face aux mouvements populaires arabes qui ne suivent pas de porte-paroles charismatiques nous nous intéresserons spécialement aux intellectuels et à leurs tentatives de donner de l’importance à leur rôle dans la préparation des révoltes. Ceux-ci sont fortement influencés par le modèle français d’intervention intellectuelle. Une analyse de la perspective francophone paraît donc spécialement intéressante. L’intérêt principal sera donc la question suivante : quelles stratégies littéraires sont introduites par les auteurs comme entre autre Tahar Ben Jelloun dans Par le feu (2011), Bernard-Henri Lévy dans La guerre sans l’aimer (2011), Jonathan Littell dans Carnets de Homs (2012) ou Lina Ben Mhenni dans Tunisian girl. Blogueuse pour un printemps arabe (2011).

Le dossier se comprend comme un cadre dans lequel la transformation sociopolitique du monde arabe est mise en contact avec le débat théorique concernant les réseaux de savoir transaréal. Les questions suivantes pourront guider les analyses littéraires et culturelles :

  • Sous quel rapport sont mis en avant les différents domaines de savoir des sociétés arabes et françaises ? (contrastif, exemplaire, intégratif ?) Dans ce contexte, la divergence entre les éléments factuels et fictionnels joue-t-elle un rôle ?
  • Retrouve-t-on un regard (implicitement) eurocentrique, une perspective globale ou un point de vue spécifiquement tunisien, syrien etc... ?
  • Dans quelle mesure peut-on classer ces textes dans la tradition française ? Le lien à l’ex-colonisateur symbolise-t-il un point de référence positif comme le laisse supposer le slogan « Dégage », qui a accompagné la Révolution du jasmin en Tunisie ?
  • Discerne-t-on un discours national, international ou panarabe ?
  • Les rôles de l’intellectuel ou de l’intervention intellectuelle sont-ils révisés de manière critique ou redéfinies ?
  • L’analyse des relations internes vs externes des différents sphères spatiales (Orient ?, Occidents ?, l’espace panarabe ? etc.) peut-elle être utile?
  • La semi-oralité des nouveaux médias sert-elle à redécouvrir et/ou à réintégrer les structures traditionnelles orales dans les textes?
  • Retrouve-t-on l’impression carnavalesque dans le sens de Bakhtine qui accompagnait les manifestations au moins au début ?
  • Comment les motifs ancrés dans la poétique arabe comme la rue étant un espace d’échange et d’action se présentent-ils ? Sont-ils métaphoriquement réinterprétés ou remplacés par le pouvoir d’unification des « places Tahrir » ?
  • Le feu ou l’immolation développent-ils une dimension métaphorique ?
  • Peut-on parler d’une écriture féminine de la révolution ?

Modalités de publication

Vous pouvez envoyer vos propositions jusqu’au 7 janvier 2014 à l’adresse suivante : Julia.Blandfort@sprachlit.uni-regensburg.de. Toutefois celles-ci ne devront pas comporter plus de 300 caractères. Seront prises en compte les propositions d’études littéraires et culturelles mais également les interviews et traductions littéraires avec commentaire philologique.