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Le "néo-"

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Le Pied)

Revue Le Pied

Depuis plusieurs années, Le Pied permet aux étudiants en littérature de connaître une première expérience de publication en matière de création littéraire. Cette année, la revue élargit ses horizons dans le but de publier des textes critiques tout en mettant en valeur l’important travail de recherche qui se fait à l’Université de Montréal. Trois fois par année, un dossier thématique sera lancé conjointement au volet création de la revue Le Pied.

Pour marquer l’inauguration de ce nouveau projet, l’équipe éditoriale monte un dossier sur le « néo- ». « Néo- », du grec ancien néos (νέος), signifie « nouveau ». Or, en histoire littéraire, le préfixe « néo- » est régulièrement employé pour caractériser des œuvres qui revisitent des tendances du passé. Suivi du nom d’un courant, « néo- » marque la reprise d’une forme esthétique ou d’une thématique. Dans ce contexte, « néo- » dépasse la notion de nouveauté et suggère aussi un retour ou une continuité. Qu’il s’agisse du néoréalisme auquel on associe parfois l’œuvre de Houellebecq ou, plus récemment, du néoterroir québécois, il est toujours question d’associer des œuvres

du présent à des mouvements antérieurs.

Les réflexions sur le « néo- » peuvent prendre plusieurs formes. Nous invitons les

collaborateurs à se pencher sur le sujet en s’inspirant des axes de réflexion proposés

dans cette liste non exhaustive:

1- Le “néo-” comme relation au temps et à la mémoire:

Le « néo- » est signe d’un retour, mais aussi d’un renouvellement. En littérature, que signifie le préfixe « néo- »? Comment une œuvre reprend ou renouvelle-t-elle une forme du passé? Que choisit-elle de réactualiser, de recontextualiser ou de modifier? La question de la reprise est intimement liée à celle de la mémoire. Une œuvre « néo- » est une œuvre qui partage des préoccupations avec des œuvres du passé, qui renoue avec une pratique antérieure. Il serait intéressant d’analyser l’œuvre d’un auteur ou d’un groupe d’auteurs à la lumière d’une catégorie « néo- », en réfléchissant à ce qui est

repris, modifié ou rejeté des courants littéraires du passé.

2- Le “néo-” comme thème:

La redondance de ce préfixe n’est pas un phénomène propre à la critique littéraire. Il est abondamment employé en philosophie, en histoire de l’art ou encore en politique pour désigner certaines écoles de pensée ou certaines tendances esthétiques. Par exemple, on retrouve des formules telles que néoplatonisme, néolibéralisme, néoimpressionnisme, etc. Quelle place ces courants occupent-ils dans le discours littéraire? Comment s’articulent-ils? La littérature permet-elle de les justifier ou de les

légitimer? Ou permet-elle, au contraire, de les remettre en question?

3- Questionner la notion de “néo-”:

Le préfixe « néo- » pourrait être accolé à n’importe quel nom de courant. Son usage est pertinent quand on tente de caractériser de nouvelles formes, mais à plusieurs égards, il peut s’avérer restrictif. De nombreux auteurs contemporains sont d’ailleurs associés à des courants du passé sans nécessairement s’en réclamer. Quelles sont les possibilités et les limites de la catégorie « néo- »? Il serait intéressant de problématiser l’usage du préfixe « néo- » à partir d’un courant ou d’une œuvre particulière. De même, qu’en est-il du concept même de nouveauté auquel le préfixe renvoie? À l’ère dite postmoderne, la

nouveauté peut-elle toujours être considérée comme une préoccupation littéraire?

Modalités

Les collaborateurs sont invités à réfléchir aux formes que peuvent prendre le « néo- » en littérature. Les textes proposés ne doivent pas dépasser 3000 mots. Ils devront être soumis, au plus tard, le 15 octobre 2015 à l’adresse suivante: redaction@lepied.littfra.com (avec comme objet « soumission texte critique »). Ils seront évalués par un comité scientifique composé de professeurs du département et d’étudiants des cycles supérieurs. Les textes choisis seront publiés en ligne, sur le site de la revue.