L’unité de recherche « Langue, discours, société » organise son IIè colloque international interdisciplinaire à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Kairouan (Tunisie) les 19, 20 et 21 Février 2014. Il portera sur :
« Discours et Pouvoir »
Quels que soient les premiers balbutiements du discours, il reste fort tributaire d’un pouvoir quelconque, autoréflexif, social, moral, matériel, explicite ou latent. Par ailleurs, la nature même du pouvoir peut induire le fait qu’il ne se forme et ne peut se manifester dans toute sa force que par le biais d’un discours spécifique, apte à lui garantir une large diffusion et un impact plus marquant. De ce fait, la relation entre pouvoir et discours est des plus complexes. Il est même malaisé dans certains contextes d’établir entre eux une ligne frontalière et de distinguer lequel des deux exerce une influence sur l’autre : le discours a-t-il les aptitudes et les mécanismes nécessaires pour collaborer à la mise en place du pouvoir?
En tant qu’acte social, le discours est capable d’exercer un pouvoir considérable qui dépasse les limites d’un simple champ d’expression. Ses prérogatives sont plus larges. Il jouit de la performance de pouvoir influencer et d’être influencé. Cette performance est liée aux compétences langagières (ou extralinguistiques) et stratégiques du locuteur qui peut se servir du discours pour agir sur les autres. Or, tout discours obéit à son propre pouvoir et se module selon l’impact des facteurs internes et externes qui limitent ou étendent le champ de ce pouvoir. Le Discours peut ainsi être le carrefour où des facteurs intrinsèques et des facteurs d’ordre politique, social, religieux et scientifique s’entrecroisent et gravent leurs sillons.
L’aptitude du discours à assimiler ces influences l’outille pour devenir une arme à double tranchant. Soit le discours se soumet à l’étoffe du pouvoir, adopte ses courbes et se fait son chantre. Il participe de ce fait à une nouvelle mise en forme qui hypertrophie son étendue. Soit il se place à contre-courant du pouvoir, visant à le rectifier ou bien à l’annihiler complètement. C’est ce qui alimente son propre pouvoir. D’où le recours parfois à la censure ou aux tentatives de la main mise ou bien l’emploi de la méthode douce pour attirer le discours dans ses filets et mettre en place les fondements d’une nouvelle conscience et de nouvelles stratégies argumentatives qui déboucheront nécessairement à une osmose, réelle ou factice, entre le discours et le pouvoir. Ce genre de pratiques touche essentiellement le discours médiatique.
Mais n’obéissant qu’à leurs propres lois, certains discours puisent dans leur créativité la force de résister au pouvoir et une source inépuisable de régénération qui fait en sorte qu’ils ne subissent pas l’impact du temps et qu’ils s’adressent à l’Homme, sans tenir compte des implications du pouvoir.
Les axes du colloque s’articulent autour des relations entre discours et pouvoir. Les centres d’intérêt proposés:
-Le discours du pouvoir
-Le pouvoir du discours
-Le discours entre les séductions de la liberté et les contraintes du pouvoir
-Les manifestations du pouvoir dans le discours.
-Les dates à retenir :
Envoi des propositions avant le 20 octobre 2013 à l’adresse suivante : lds.flshk.colloques@gmail.com
Notification d’acceptation préliminaire aux auteurs : 10 novembre 2013
Envoi des articles avant le 20 Novembre 2013
Notification d’acceptation définitive aux auteurs après soumission des articles à un comité scientifique : 15 Décembre 2013
(Lien de l’argumentaire en langue arabe http://diae.net/13116)
-Conditions de participation :
-Les articles doivent respecter la problématique du colloque et être conformes à ses centres d’intérêt.
-Les articles proposés ne doivent pas avoir fait l’objet d’une publication ni avoir été présentés lors d’une autre manifestation scientifique.
-Les auteurs sont priés de fournir une succincte notice biographique. (8 à 10 lignes)
-Les auteurs s’engagent à apporter les modifications suggérées par le comité scientifique.
-L’hébergement des participants est pris en charge par L’unité de recherche « Langue, discours, société ». L’unité s’engage aussi à publier les actes du colloque.