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Dimensions biographiques du discours philosophique

Dimensions biographiques du discours philosophique

Publié le par Alexandre Gefen (Source : dominique maingueneau)

Dimensions biographiques du discours philosophique

Journée d'étude organisée par le « Groupe de Recherche sur l'Analyse du Discours Philosophique » (Université Paris XII, équipe du CEDITEC)
Université de Créteil, le 2 juin 2006, UFR de Lettres, bâtiment i2, salle 222
Ligne n° 8, Métro « Créteil Université », sortie à droite, 5 mn de marche, après la passerelle 1er bâtiment à gauche.


Les textes philosophiques ont la réputation d'effacer toute dimension biographique. Pourtant, les philosophes ont une vie. Comment distinguer, dans la vie d'un philosophe, ce qui est à l'intérieur et ce qui est à l'extérieur de la philosophie ?
Tantôt les approches traditionnelles dissocient « vie » et « oeuvre » : « La vie de l'auteur ne compte pas, seule l'oeuvre a un intérêt » ; ou au contraire : « La philosophie est une manière de vivre ». Tantôt elles réduisent l'une à l'autre, comme Nietzsche qui fait de toute oeuvre philosophique l'expression d'un corps.
Une des voies privilégiées pour sortir des oppositions réductrices du type intérieur/extérieur, auteur/texte… consiste à étudier les textes à portée autobiographique (récits de vie, autobiographies intellectuelles, carnets et journaux, préfaces…), comme cette littérature secondaire qui met en scène la vie de l'auteur en fonction d'impératifs de transmission ou d'utilisation dans des pratiques didactiques (vies des philosophes illustres, dictionnaires, manuels, images, reportages ou films concernant la vie publique, fictions sur la vie du philosophe).
On peut ainsi poser quelques questions :
- Que substituer à l'opposition binaire auteur/oeuvre, vie/texte ? Comment relier la personne de l'auteur au sens biographique, l'instance qui soutient le texte, le parcours de l'institution philosophique ?
- Quand un texte réclame-t-il une instance subjective pour construire son unité ? Quelle instance gère l'oeuvre comme totalité ? Comment s'élabore l'espace de constitution d'une identité philosophique ?
- Comment la doctrine gère-t-elle son propre rapport à la contingence d'une vie ou d'une situation ? Est-ce la vie qui s'écrit dans le texte, ou le texte philosophique qui prend forme de vie ? Quelles sont les modalités d'émergence du biographique dans les textes philosophiques ?
- Quels usages la philosophie fait-elle de la biographie ? A quelle fin les philosophes font-ils appel à des anecdotes ou à des récits à portée autobiographique dans leurs textes ?
- Quels sont les genres spécialement voués à la dimension biographique ou autobiographique ? Comment les manuels présentent-ils les vies des philosophes ? Y-a-t-il des éléments fixes, des évolutions historiques ?


9h30-10h45 : F. Cossutta (CEDITEC-Paris XII) : L'autobiographique à l'oeuvre dans les discours philosophiques : de S. Kierkegaard à S. Cavell.
10h45-11h : B. Clément (Directeur de l'Assemblée collégiale du Collège International de Philosophie) : Les philosophes ont-ils une correspondance privée ? A partir de La carte postale, de Socrate à Freud et au-delà, de J. Derrida.
11-11h15 : Pause
11h15-12h : J.-F. Bordron (Université de Limoges) : Maine de Biran : le journal intime comme pratique philosophique.
12h-12h45 : P. Delormas (CEDITEC-Paris XII), Les Confessions disent elles quelque chose de Rousseau ?
12h45-14h30 repas
14h30-15h15 : D. Maingueneau (CEDITEC-Paris XII) : Biographie et analyse des discours constituants : quelques réflexions.
15h15-16h : D. Ribard (EHESS, Paris) : Vies de philosophes et situation de la philosophie à l'époque moderne.