Questions de société
Des universités exigent un moratoire pour la mastérisation des concours.

Des universités exigent un moratoire pour la mastérisation des concours.

Publié le par Alexandre Gefen

A la suite de Lyon3, Paris 3 et Paris 4, de nombreuses universités adoptent des motions pour exiger un moratoire dans l'application de la réforme des concours de recrutement et de la formation des professeurs des écoles, des collèges et des lycées. Et certains départements font d'ores et déjà savoir qu'ils refuseront de rendre les maquettes des nouveaux Masters à la date imposée (fin décembre).


Motion adoptée à l'unanimité par le Conseil d'Administration de l'Université Bordeaux3 (22 octobre)

Le Conseil d'Administration de l'Université Bordeaux 3, réuni en séance plénièrele 22 octobre 2008, déplore solennellement les conditions dans lesquelles est mise en oeuvre la réforme de la formation des professeurs des écoles, des collèges et des lycées.Il proteste contre un calendrier qui oblige l'Université à prévoir pour 2009-2010, dans la précipitation, l'application d'une réforme des concours dont le contenu n'est connu que depuis le 17 octobre dernier.Il s'oppose à toute réforme ayant pour effet de réduire dans les concours la part des savoirs disciplinaires en vue d'un allègement des épreuves qui ne feraqu'abaisser le niveau de formation des futurs enseignants.Il demande que ce projet de réforme fasse l'objet d'un moratoire et que les ministres de l'Éducation Nationale et de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche s'engagent sur la tenue de concours de recrutement des enseignants se déroulant pour l'année 2009-2010 selon les modalités en vigueur pour l'année 2008-2009. Il demande enfin l'ouverture immédiate d'une négociation avec l'ensemble des acteurs du système éducatif, sans préalable.À Pessac, le 22 octobre 2008.

• Le Conseil d'administration de de l'UFR Lettres et Langues
de l'Université de Poitiers réuni le 23 octobre 2008 a voté à
l'unanimité la motion suivante:


Le Conseil d'administration de l'UFR Lettres et Langues de
l'Université Poitiers, réuni en séance plénière le 23 octobre 2008,
déplore les conditions dans lesquelles est mise en oeuvre la réforme
de la formation des professeurs des écoles, des collèges et des
lycées.
Il proteste contre un calendrier qui oblige l'Université à
prévoir pour 2009-2010, dans la précipitation, l'application d'une
réforme des concours dont le contenu n'a été porté à notre
connaissance que depuis le 17 octobre .
Il exprime son désaccord avec toute réforme ayant pour effet
de réduire dans les concours la part des savoirs disciplinaires.
Il demande que ce projet de réforme fasse l'objet d'un
moratoire d'une année et que les ministres de l'Éducation Nationale
et de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche s'engagent sur la
tenue de concours de recrutement des enseignants pour 2009-2010. Ces
concours devraient se dérouler selon les modalités en vigueur pour
l'année 2008-2009. Il demande enfin l'ouverture immédiate d'une
négociation avec l'ensemble des acteurs du système éducatif, sans
préalable.
À Poitiers, le 23 octobre 2008.

Cette motion est transmise au Conseil d'Administration de
l'Université de Poitiers.

Motion votée à l'unanimité par le conseil de l'UFR Langues et communication
de l'Université de Bourgogne le mardi 21 octobre 2008 relative à la réforme
du CAPES


Tout d'abord, les enseignants présents ont tenu à affirmer qu'ils ne sont
pas hostiles à l'idée d'une réforme du mode de recrutement des enseignants,
dont ils connaissent bien les limites mais aussi les points positifs.
Ensuite, ils ont tenu à réaffirmer leur attachement à certaines exigences
qui leur paraissent incontournables dès lors qu'il s'agit de proposer des
changements du mode de recrutement. Notamment, les enseignants présents ont
voulu souligner la nécessité de faire des réformes qui respectent l'importance
de la formation disciplinaire, la rigueur et l'équité du mode de
recrutement, l'engagement des enseignants dans la sélection des candidats.
Enfin, il paraît indispensable que toute évolution du mode de recrutement
prenne en compte aussi les difficultés et les efforts auxquels sont
confrontés les étudiants qui préparent un concours, et que l'on protège donc
la valeur et la spécificité d'une profession bien particulière.
L'analyse des éléments contenus dans la maquette qui illustre le projet du
Ministères, a fait apparaître un certain nombre de points, qui ont focalisé
les débats et sur lesquels les enseignants souhaitent que le dialogue s'engage.
1) D'une manière générale, les enseignants s'interrogent sur le calendrier
qui se précise. En effet, les maquettes des nouveaux Masters doivent
apparemment être communiquées au Ministère pour le mois de janvier prochain.
Compte tenu des délais techniques nécessaires à l'approbation de ces
maquettes par les instances universitaires, il resterait aux départements
moins d'un mois pour finaliser ces projets de Master. Un tel délai, à une
période de l'année déjà bien chargée, rend quasiment impossible un travail
sérieux, dans un climat de dialogue.
Ce calendrier est d'autant plus irréaliste, que la réforme des Masters que l'on
demande aux enseignants de réaliser est de taille, et qu'elle entraînerait
aussi d'importantes modifications des maquettes des Licences.
Enfin, si cette réforme doit être engagée dès la rentrée 2009, cela veut
dire que les étudiants qui souhaitent préparer le concours en 2010 ne
connaîtront pas le contenu de leur formation avant plusieurs mois et ne
pourront donc pas organiser leur prochaine année d'études dans de bonnes
conditions.
2) La place réservée à l'évaluation des compétences dans la discipline
choisie, a suscité aussi beaucoup d'interrogations. Dans la maquette
ministérielle, seules deux épreuves sur cinq sont clairement réservées à
cette évaluation, et la nature de ces épreuves demeure très floue, puisque l'une
d'entre elles peut inclure des questions portant sur l'épistémologie ou
l'histoire
de la discipline ; or, l'on peut savoir fort bien parler d'une langue
vivante sans la maîtriser. Qui plus est, ces épreuves sont écrites ce qui
pose évidemment un problème pour le recrutement d'un enseignant de langue :
la proposition de prévoir un « entretien avec le jury en langue étrangère »,
aux contours très flous, n'est pas satisfaisante puisque un « entretien » n'est
pas une épreuve qui permettrait une évaluation rigoureuse.
3) Par ailleurs, la remise en question de la notion de programme, remplacée
par une formule évoquant les notions enseignées dans le secondaire, suscite
beaucoup de perplexités. Pourra-t-on demander à des étudiants qui se
destinent à l'enseignement, de suivre sérieusement des cours de discipline
lorsque le poids de cette discipline dans le concours sera extrêmement
réduit ? Et comment les faire travailler sur des aspects de cette discipline
qui risquent d'être exclus a priori des épreuves d'évaluation ?
Enfin, la composition du jury et, plus généralement, des remarques qui
indiquent la volonté de séparer la préparation au concours (confiée à des
enseignants) du recrutement (où les enseignants auraient un rôle de plus en
plus réduit), nourrissent bien des inquiétudes : les enseignants ne
prétendent pas avoir le monopole du recrutement, mais ils estiment que l'on
ne saurait préserver la spécificité et la valeur de la profession si le
recrutement était confié à d'autres, qui se détermineraient d'ailleurs sur
la base de critères bien souvent étrangers à la pratique du métier.
4) Ces questions suscitent une interrogation plus générale au sujet de l'image
des futurs enseignants que cette réforme semble dessiner. En effet, l'expérience
nous montre que l'autorité d'un enseignant est certes le résultat de ses
compétences pédagogiques, mais elle est aussi et avant tout le résultat de
son savoir, de sa culture. Un enseignant qui en saurait, dans une discipline
donnée, « juste assez » pour réussir une épreuve écrite sans programme
spécifique, risquerait de révéler assez rapidement à ses élèves les limites
de ses connaissances et de ses compétences.
De plus, l'affaiblissement du niveau de formation disciplinaire ne pourrait
que menacer la « biodiversité culturelle » du corps enseignant : il est
important que chaque enseignant soit, avant tout, bien formé dans la matière
qui lui est spécifique.
Enfin, on comprend bien le souhait du Ministère qui veut qu'un enseignant
connaisse les instructions ministérielles et qu'il ait une bonne formation
pédagogique pour qu'il puisse « tenir sa classe » : mais si cela se fait au
détriment de l'épaisseur culturelle de l'enseignant, c'est son rôle de «
formateur » qui est remis en question, pour être remplacé par celui «
d'animateur
 », ce qui ne serait sans conséquences graves pour l'école et pour la
société dans son ensemble.
Nous demandons en effet comment l'on peut espérer de façon réaliste que des
enseignants de Langues évalués par un tel concours pourront transformer les
générations futures en élèves bilingues, comme l'a récemment annoncé le
Ministre de l'Education Nationale.

5) Un autre point qui nourrit les interrogations des enseignants, est le
niveau d'études exigé avant de se présenter au concours. Actuellement, on
est recruté à Bac + 4 (licence plus année de préparation), mais dans la
nouvelle maquette il faudrait attendre la cinquième année d'études, l'obtention
du Master 2 avant d'être recrutés, ce qui rallongerait la période de
précarité pour les candidats et renforcerait les inégalités. Cela pourrait
se justifier si, au concours, le niveau des compétences dans la discipline
était plus élevé, mais allonger la durée des études universitaires lorsqu'on
réduit l'importance de la discipline (et donc de ces études) lors du
recrutement, est évidemment paradoxal. En effet, le texte précise que le
niveau disciplinaire du concours sera celui du L3.
Par ailleurs, le candidat admis au concours se retrouverait assez rapidement
confronté à une charge d'enseignement de titulaire, et perdrait le bénéfice
de l'année de stage, qui lui permet d'apprendre son métier d'enseignant tout
en ayant du temps disponible pour la réflexion et le travail de préparation
des cours.
L'absence d'informations précises suscite aussi beaucoup de questions chez
les enseignants et les étudiants. Par exemple, que doit faire un étudiant,
reçu au concours mais qui souhaite aussi préparer l'Agrégation ? Tant qu'il
ne fait pas son Master 2, il n'est pas recruté, mais préparer à la fois
l'Agrégation,
un Master 2, et débuter dans l'enseignement avec un emploi du temps de
titulaire, cela paraît bien difficile.
Enfin, la question de la « bidisciplinarité », souvent évoquée mais jamais
précisée est aussi source d'interrogations et devrait être précisée.

Les enseignants souhaitent que toutes ces questions, et quelques autres,
puissent être abordées dans un climat de travail sérieux et serein, dans le
respect des prérogatives des tous les acteurs de ce processus délicat qu'est
la formation et le recrutement d'un enseignant. C'est pourquoi, tout en
réitérant la disponibilité à participer à une réforme, les enseignants de l'UFR
de Langues et Communication demandent qu'une véritable négociation s'engage
avec un calendrier réaliste.

Communiqué de l'université Stendhal - Grenoble 3

L'Assemblée Générale des personnels de l'université Stendhal,
réunie ce jeudi 23 octobre 2008, a voté à l'unanimité la motion suivante :



L'Assemblée demande un moratoire sur l'élaboration des nouveaux masters d'enseignement. Elle demande le maintien des concours d'enseignement en l'état pour 2010, afin de permettre à l'université de consacrer le temps nécessaire à l'élaboration de nouvelles maquettes en collaboration avec l'ensemble des universités du site et de l'académie.
L'importance d'une réforme sur la préparation et les modalités de recrutement des enseignants demande mieux que des maquettes élaborées à la hâte et sans les réflexions et concertations nécessaires, telles que le calendrier actuel les impose.

Motion adoptée par le département d'histoire de l'Université François-Rabelais de Tours, le 23 octobre 2008, à l'unanimité moins un refus de vote:

Le conseil du département d'histoire, réuni le 23 octobre 2008, a examiné les documents de cadrage de la mastérisation des concours, à savoir la Charte relative aux principes directeurs de la réforme du recrutement et de la formation des enseignants (du 11 septembre 2008), la Lettre de cadrage sur les nouveaux concours de recrutement de professeurs (du 13 octobre 2008) et la Circulaire sur la campagne d'habilitation de diplômes de Master pour les étudiants se destinant aux métiers de l'enseignement (du 17 octobre 2008).

Il considère que le calendrier imposé par ces textes est inapplicable et réclame un moratoire.

Sur le fond, il souligne le manque de cohérence globale du projet. Il ne voit pas comment articuler en une même année la formation à la recherche et la préparation au concours, qui sont deux des objectifs affichés dans les textes. Il s'alarme du fait que l'alignement des programmes des concours sur ceux du secondaire et des classes post- baccalauréat du lycée ne peut qu'aboutir à enlever à l'université le libre choix des programmes enseignés en Master. Il relève une série de problèmes pratiques posés par la réforme : passage de l'ancien au nouveau système, intégration du stage à la formation de Master, étudiants collés en Master mais reçus au concours, et vice-versa, manque d'informations sur les moyens financiers et humains pour mettre en oeuvre la mastérisation.

Dans ces conditions et dans l'intérêt des étudiants, le département ne sera pas en mesure de rendre de nouvelles maquettes de Master pour la fin décembre.

Le Conseil d'Administration de l'Université de Caen Basse-Normandie, réuni en séance plénière le 23 octobre 2008, déplore solennellement les conditions dans lesquelles est mise en oeuvre la réforme des concours de recrutement et de la formation des enseignants.
Il proteste avec force contre un calendrier qui oblige les universités à prévoir, dans la précipitation, l'application d'une réforme des concours dont le contenu n'est toujours pas officiel à ce jour et qui induit une large refonte de l'offre de formation en master, rendant impossible toute réflexion et concertation sérieuses pour une mise en oeuvre à la rentrée 2009. Une régulation disciplinaire évaluant l'impact potentiel de cette réforme sur l'ensemble des masters et une régulation nationale, seule à même de garantir un niveau d'exigence commun, sont nécessaires.
Il s'oppose à toute réforme qui aurait pour effet de réduire fortement, dans la formation et les concours, le niveau d'exigence disciplinaire qui conduirait à abaisser le niveau de formation des futurs enseignants, ce qui est en contradiction totale avec l'objectif affiché par la « mastérisation ». Il proteste contre la suppression de l'année de stage en situation à l'issue des concours, la formation pédagogique devant accompagner la pratique.
Il affirme son attachement à l'existence de concours nationaux.
Pour l'ensemble de ces raisons, il demande instamment au Ministère que cette réforme fasse l'objet d'un moratoire.

Motion votée à l'unanimité des présents par le Département d'Etudes des Pays Anglophones (UFR 5) et le Département d'Etudes Littéraires Anglaises (UFR 4)

Le Département d'Etudes des Pays Anglophones (UFR 5) et le Département d'Etudes Littéraires Anglaises (UFR 4) de l'Université de Paris 8, réunis le 23 octobre 2008, déplorent les conditions dans lesquelles est mise en oeuvre la réforme de la formation et du recrutement des professeurs.
Ils protestent contre un calendrier qui oblige l'université à prévoir en un mois et demi la mise en oeuvre d'une réforme des concours qui vient tout juste d'être rendue publique et dont les modalités concrètes ne sont pas encore connues.
Ils s'inquiètent d'une réforme qui réduit dans les concours la part des savoirs disciplinaires et ne fera qu'abaisser le niveau de formation des futurs enseignants, en contradiction totale avec l'objectif affiché de la « masterisation ».
Ils demandent des éclaircissements quant à l'idée de concours déclinés en « épreuves régionales ».

- Le Département d'Anglais de l'Université François-Rabelais (Tours) a
voté hier, à l'unanimité des exprimés, la motion suivante :

"Dans le contexte général de réforme du système universitaire, le
Département d'Anglais de l'Université François-Rabelais souligne qu'il
est favorable à une refonte du recrutement des enseignants du
secondaire. Toutefois, il est globalement hostile à la réforme proposée
des concours de recrutement, qui vide de tout contenu disciplinaire la
formation des enseignants d'anglais, comme, à terme, une bonne partie de
la Licence.
Le Département d'Anglais s'associe à la motion votée à l'unanimité par
le Conseil d'U.F.R. Langues et communication de l'Université de
Bourgogne le 21 octobre 2008 et demande à ce que les propositions des
enseignants-chercheurs dans leur ensemble soient au centre de toute
réforme."


Motion du département d'Etudes Germaniques de l'Université de Provence (20/10/2008)

Le département d'Etudes Germaniques de l'Université de Provence, réuni le 20 octobre 2008, exprime sa vive inquiétude devant l'orientation et les conditions de mise en ¦uvre de la réforme des concours, notamment du Capes.

Il rappelle son attachement à :

- des savoirs disciplinaires de qualité, fondés sur la parfaite maîtrise écrite et orale de la langue étudiée et sur la connaissance approfondie de la culture du pays concerné (productions culturelles et faits de société replacés dans leur contexte) ;

- un séjour prolongé dans un établissement d'enseignement de ce pays.

Il s'inquiète de ce que le projet actuel ne laisse pas aux étudiants le temps suffisant pour rédiger un mémoire professionnel étoffé, qui serait une véritable réflexion sur la didactisation de contenus disciplinaires précis. L'élaboration de ce dernier ne saurait en effet avoir lieu en Master 2, où les étudiants seront occupés par la préparation du concours.

Il souhaite donc que les futurs Masters d'enseignement donnent toute leur place aux savoirs disciplinaires et à la solide culture générale nécessaire à tout futur enseignant, alliés à l'indispensable formation professionnelle.

En raison de toutes les questions qui restent en suspens et de l'importance de l'enjeu (ne s'agit-il pas d'améliorer le niveau de formation des futurs professeurs ?), il demande un moratoire qui permette la véritable maturation du projet de réforme des concours, en concertation réelle avec celles et ceux qui sont appelés à la mettre en oeuvre.


MOTION DU DEPARTEMENT D'ETUDES ROMANES

DE L'UNIVERSITE DE ROUEN


Les enseignants hispanistes, lusistes, catalanistes et italianistes du
département d'Etudes romanes de l'Université de Rouen déplorent les
conditions dans lesquelles est mise en ¦uvre la réforme de la
formation des enseignants et des concours de recrutement, sans pour
autant être hostiles à une réforme qu'ils considèrent nécessaire.

Après avoir examiné les textes officiels de cadrage (la Charte
relative aux principes directeurs de la réforme du recrutement et de
la formation des enseignants, le texte sur les nouveaux concours de
recrutement des professeurs et la circulaire sur la Campagne
d'habilitation de diplôme de master pour les étudiants se destinant
aux métiers de l'enseignement), ils s'opposent radicalement au
calendrier imposé qui oblige les universités à « bricoler » en
quelques semaines des maquettes concernant l'avenir de l'éducation
nationale et requérant une étape beaucoup plus approfondie de
discussions et de concertations au niveau intra et
inter-universitaire. Ils rappellent que les masters actuels de
l'Université de Rouen viennent tout juste d'être habilités. Ils
demandent donc solennellement que cette réforme fasse l'objet d'un
moratoire et que le président de l'Université de Rouen, entouré de ses
conseils (CA, CEVU, CS, mais aussi CG des différentes composantes),
soutienne cette motion.

Ils affirment également leur volonté que les concours de recrutement
soient maintenus sous leur forme actuelle pour la session 2010.

En particulier, ils s'opposent à toute réforme qui aurait pour effet
de réduire fortement, dans la formation et les concours, le contenu
disciplinaire, ce qui ne ferait qu'abaisser le niveau de formation des
futurs enseignants et entraînerait des incidences désastreuses sur le
contenu de la licence.

Dans la conception d'un master ou d'un parcours de master «
enseignement », ils souhaitent veiller à l'existence de passerelles
vers d'autres formations en cas d'échec au concours.

Concernant les nouvelles épreuves prévues pour le CAPES :

– ils considèrent que les stages proposés dans le cadre des «
"aller-retour" entre terrain et formation » (Circulaire sur la
Campagne d'habilitation des diplômes de master) ne permettent pas de
donner lieu à des épreuves orales telles qu'elles sont énoncées.

– ils exigent que soit évalué, lors de l'oral, le niveau du candidat
en langue vivante dans le cadre des CAPES correspondants.

Au sujet de l'agrégation, ils considèrent que la préparation d'un
programme en deux ans est incompatible avec celle d'un master et
qu'une année spécifique de préparation au concours est donc
indispensable.

Enfin, ils réaffirment leur attachement à une évaluation nationale des
contenus disciplinaires lors des concours, afin de préserver l'égalité
de tous les candidats sur l'ensemble du territoire.

Motion votée à l'unanimité par le Conseil de Département du lundi 27
octobre 2008