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Des supports aux genres en culture médiatique

Des supports aux genres en culture médiatique

Publié le par Audrey Lasserre

En novembre 2001, la LPCM (association des chercheurs en littérature populaire et culture médiatique) organisait à l'Université de Cergy un colloque autour de la question des supports en culture populaire. Pour ces objets de grande diffusion, il est indéniable que le formatage, la trame photographique, le rythme des diffusions, l'insertion dans une collection sont autant de facteurs qui contribuent à organiser l'acte de lecture, de vision. La contrainte du support est sans doute la moins identifiée par le consommateur, mais une des plus contraignantes, surtout dans des secteurs où les logiques de consommation sérielle sont aussi prégnantes.

Tout autant que le support, il est une autre contrainte, plus unanimement reconnue, mais souvent mal analysée, celle du genre. L'on sait combien la littérature populaire a été considérée comme une littérature de genre, combien les films de genre constituent l'ordinaire de la production cinématographique, combien les séries télévisées, par exemple, réinvestissent les genres classiques du policier, de la science-fiction, du mélodrame. Le genre, factice ou non, semble l'incontournable horizon d'attente des productions populaires.

La question du genre demeure centrale dans les études linguistiques, littéraires, cinématographiques et médiatiques. Retour systématique et inévitable à Aristote, travaux fondateurs d'A. Jolles, recherches des linguistes comme Bronckart et Adam sur les types textuels, redéfinition du genre dans la théorie littéraire avec Genette ou Schaefer, importance des catégories génériques dans les théories de la réception, mise en avant des genres dans la didactique de la littérature (Canvat), réflexions sur les genres télévisuels... : le genre fait son grand retour, à moins qu'il n'ait jamais disparu derrière les machines textuelles.

Il est donc temps que les analystes des productions populaires reviennent sur cette catégorie et son rôle fondateur dans le champ.

Y a-t-il des genres spécifiques des productions populaires, comme le mélodrame ? Quels seraient-ils ? Des productions populaires existent-elles hors des catégories génériques peu légitimées ? Les productions populaires investissent-elles tous les genres, ou en évitent-elles certains ? Quel lien y a-t-il entre support et genre ? Les contraintes génériques sont-elles inscrites dans les contrats d'auteurs, dans les arguments des collections, dans le paratexte ? Peut-on identifier quelques genres fondateurs, issus du registre d'expression vulgaire d'Aristote, et qui se déclineraient à l'envi dans la culture de masse, en se transformant au gré des supports ? La contrainte générique est-elle immuable ou permet-elle des variations, des transformations du genre ? Le critère du narratif n'est-il pas plus pertinent que celui du genre pour saisir les productions populaires ? Y a-t-il un lien entre le genre et les personnages prototypiques populaires ? Les productions audiovisuelles inventent-elles de nouveaux genres populaires (les télénovelas...) ?

Voici quelques-unes des questions qui seront débattues dans le prochain séminaire de recherche organisé par la LPCM à l'Université de Limoges en avril 2003 (très certainement les jeudi 3 et vendredi 4). La rencontre de deux jours sera organisée autour de quelques invités qui présenteront des exposés de synthèse, rétrospectifs mais aussi problématiques. En outre, quelques intervenants sont invités à proposer des contributions plus ouvertes, pour autant qu'elles portent sur le thème proposé, et non sur la présentation d'un cas particulier. Invitation est donc lancée aux réflexions autour des trois termes : genre, populaire, médiatique.

Note: Nous attirons votre attention sur le fait que la date de remise des propositions n'est pas précisée dans l'annonce. Les dates indiquées sont  par défaut celles du séminaire.