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Des récits agoniques

Des récits agoniques

Publié le par Marielle Macé (Source : Jean-François Hamel)

Appel de communications


DES RÉCITS AGONIQUES :
LA NARRATIVITÉ COMME ACTE DE COMBAT, DE RÉSISTANCE OU DOPPOSITION


Colloque organisé par Dominique Garand (FIGURA/UQÀM) et Jean-François Hamel (FIGURA/UQÀM) dans le cadre du 72e Congrès de lAcfas


Ce colloque vise à tracer les voies dune réflexion générale sur les rapports entre lagôn (entendu comme combat mettant aux prises le sujet avec ce qui le menace, le heurte, le contraint ou lasservit) et la narrativité. Que le discours argumentatif comporte une dimension agonistique, il est facile de ladmettre ; dailleurs, les travaux ne manquent pas sur le sujet et pratiquement tous les ouvrages consacrés au discours polémique (ou pamphlétaire) se préoccupent en premier lieu des procédés argumentatifs à laide desquels sopère la dénonciation ou la disqualification de lautre. Plus rares sont les travaux consacrés à lagôn narratif. Notre colloque se veut donc une occasion douvrir la question et den explorer les différentes facettes.


Deux perspectives soffrent demblée : 1) la narrativité se déployant comme une agonistique, un art du combat ; 2) lagonique comme dimension inhérente au processus narratif. Dans le premier cas, il sagira de voir comment le récit peut sélaborer en fonction de stratégies textuelles manifestant une intention combative. Cest le cas, par exemple, de certains types de fictions comme le roman à thèse, structurés de manière duelle et polémique. Cest le cas également de certains discours en principe « non fictionnels » mais dont le dispositif argumentatif, conformément à la doctrine rhétorique classique, intègre un moment narratif (exemplum, hypotypose, parabole, etc.). La seconde perspective ouvre sur un chemin beaucoup moins fréquenté et, donc, plus risqué. On postulerait par là que lagôn, loin de nêtre quun motif stratégique parmi dautres, se situerait au fondement du processus délaboration de la narrativité. La mise en récit serait un lieu de tension entre les différentes instances de production du sens : dans le désordre, le sujet de lénonciation et le sujet de lénoncé, le langage et la sensation, la forme et linforme, lauteur et le lecteur (ou, si lon préfère : la production et lhorizon dattente), la représentation et lirreprésentable, les formes consacrées et la parole non légitimée, le passé, le présent et le futur, les différents régimes dhistoricité, etc. Dans le même ordre didée, on peut postuler que la voix narrative se fait agonique lorsquelle est le point de rencontre entre récits concurrents, à la fois incontournables et inconciliables, qui sollicitent le sujet et le déchirent de leurs injonctions contradictoires. Dans cette perspective, le discours narratif, cessant dêtre une simple médiation entre le discours idéologique (vision du monde, conception de lhistoire) et la représentation, se donne à lire comme élaboration de linsatisfaction, de linassouvissement dun sujet en situation dagonie.


Le colloque aura lieu le jeudi 13 mai 2004 à lUniversité du Québec à Montréal. Les communications, dune durée maximale de 25 minutes, pourront porter sur un corpus littéraire ou cinématographique, voire même essayistique, la seule contrainte à respecter étant la présence dans le corpus choisi déléments narratifs qui formeront lobjet central de lanalyse. Il est à noter que linscription au congrès est obligatoire pour tous les conférenciers.


Les propositions de communication (1500 caractères max.) doivent parvenir aux organisateurs avant le lundi 16 février 2004. Veuillez envoyer votre proposition en pièce jointe à lune des adresses suivantes : garand.dominique@uqam.ca ou jfhamel@mac.com.