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Appels à contributions
Démesures canadiennes (mesure et démesure en tant que catégories littéraire)

Démesures canadiennes (mesure et démesure en tant que catégories littéraire)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Association polonaise d'études canadiennes)

(Dé)mesures canadiennes

TransCanadiana : Revue polonaise d'études canadiennes, numéro 5/2012
Éditeurs invités : Tomasz Sikora et Michał Krzykawski


« [La] définition de l'être et de l'excès ne peut philosophiquement se fonder, en ce sens que l'excès excède le fondement : l'excès est cela même par quoi l'être est d'abord, avant toutes choses, hors de toutes limites. » Georges Bataille

La loi de notre temps est celle de la mesure. De plus en plus nombreux sont les domaines de la vie qui sont paramétrés, mesurés et standarisés. La psychométrie, la sociométrie et la biométrie ne cessent d'envahir notre vie et elles servent de référence, pour le meilleur et pour le pire, pour toute sorte de responsables qui veulent justifier leurs décisions ou les modalités de leurs actions.

La loi de notre temps est celle de la démesure. Comme le remarque Zygmunt Bauman, la démesure est inhérente à la « modernité liquide » et elle devient la norme interne du capitalisme consumériste. Personne ne peut contester le fait que nous assistons aujourd'hui à une montée remarquable de représentations culturelles qui sont manifestement excessives, transgressives et « monstrueuses » d'une façon ou d'une autre.

Comment peut-on penser le Canada par rapport à cette interaction complexe entre l'exigence (moderne) de la mesure et le goût (postmoderne) pour la démesure ? Apparemment fidèle à la vertu de la modération, la culture canadienne n'est pourtant pas étrangère à toute sorte de représentations intenses qui dépassent même les limites du représentable, du propre ou du mesurable. En effet, le concept de canadianité semble nous jeter vers un espace vertigineux qui se donne à (re)lire comme un suspense entre modération et excès, interdit et transgression, image et imagination, unité et pluralité, homogénéité et hétérogénéité, identité et hybridité. Ces oppositions ne sont-elles pas au coeur du multiculturalisme canadien qui ne cesse de se (re)définir afin de (re)découvrir ses multiples facettes ?

Nous invitons les chercheurs et chercheuses représentant des disciplines différents à soumettre des propositions d'articles qui aborderont, sans pourtant s'y limiter, les problèmes suivants :

• la notion de « canadianité » en tant qu'une notion potentiellement normative (par exemple : distribution des « matières canadiennes » dans les textes culturelles ou projets académiques, promotion directe ou indirecte des « valeurs canadiennes », etc.)
• la mesure et la démesure en tant que catégories littéraires et esthétiques (par exemple : paramètres des formes littéraires et des genres, (ir)régularité, excès stylistique, stylométrie, esthétique anti-normative, etc.)
• les mesures prises face aux loyalismes nationaux et locaux (« question québécoise », séparatismes, réponses canadiennes face à la mondialisation etc.)
• les mesures québécoises : le récit national au Québec et les minorités visibles
• la politique du multiculturalisme comme une stratégie de gestion de la différence culturelle, raciale et ethnique.
• la délimitation du temps et de l'espace (périodisation historique, délimitation des frontières d'état, mappage, revendications de terres, etc.)
• Les normes corporelles, du genre et du sexe et leurs écarts dans la culture canadienne (par exemple le « Canadian Gothic » et dans la vie sociale
• Différents modes de construction de la subjectivité et l'expérience de soi face aux espaces vertigineux du Nouveau Monde et les grands mythes de l'Amérique
• La rigueur du climat et auto-représentations du Canada
• La modération comme principe ou vertu politique
• Les mesures prises face aux inégalités sociales, modalités de rendre la justice

Les résumés d'articles de 350-400 mots et les propositions de comptes rendus contenant les références bibliographiques complètes, ainsi qu'un résumé d'environ 150 mots, sont à envoyer aux éditeurs avant le 15 novembre 2011. Prière de joindre aux propositions une courte notice biographique. Après la sélection des projets, une réponse sera adressée vers la fin novembre aux collègues qui auront répondu à cet appel. La date de soumission des articles définitifs est prévue pour le 31 décembre 2011. Les articles ne devront pas dépasser 20 pages à double interligne. Les résumés, les comptes rendus (4 pages maximum) et les articles devront être rédigés en français ou en anglais.

Résumés en français sont à envoyer à
Michał Krzykawski (PhD) at: michal.krzykawski@us.edu.pl
Résumés en anglais sont à envoyer à
Tomasz Sikora (PhD) at: tsikora@ap.krakow.pl

 

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Measure and Excess

TransCanadiana: Polish Journal of Canadian Studies, n° 5/2012
Guest-edited by Tomasz Sikora and Michał Krzykawski
Call for contributions

“[The] definition of being and of excess cannot repose upon a philosophical basis, excess surpassing any foundational basis: excess is no other than that whereby the being is firstly and above all else conveyed beyond all circumscribing restrictions.” Georges Bataille


Ours is a time of the rule of measure. More and more spheres of life are being parametrized, measured, standardized; areas such as psychometrics, sociometrics, and biometrics are increasingly invading our lives and used, for better or worse, by experts and policy-makers to justify their decisions and courses of action.

Ours is a time of the rule of excess. Zygmunt Bauman, among others, sees excess as the defining feature of "liquid modernity," or indeed the internal norm of consumer capitalism. One cannot deny we are witnessing an exponentially growing number of cultural representations which are excessive, transgressive, and "monstrous" in one way or another.

How does Canada relate to this complex interplay between the (modernist) compulsion to measure and the (postmodern) urge to go beyond any measure? Ostensibly dedicated to the virtue of moderation, Canadian culture is also producing intense contestations over the boundaries of the "proper," the "orderly" and the "presentable." Indeed, the very concept of Canadianness could be seen as a vertiginous space that might be (re)read as a dialectic suspense between moderation and excess, restriction and transgression, image and imagination, unity and plurality, homogeneity and heterogeneity, identity and hybridity. Do not these opposing notions seem to be at the heart of the Canadian model of multiculturalism that continues to be redefined with a view to (re)discovering its multiple dimensions?

We invite contributions from a wide range of disciplines that would relate to the notions of measure (constraint, norm, confinement) and excess in the Canadian context. Possible areas of investigation include, but are not limited to:

• the notion of "Canadianness" as a potentially normative one (e.g. measuring "Canadian content" in cultural texts or academic projects, promoting overt or covert "standards of Canadianness," etc.)
• measure and excess as a literary and aesthetic category (e.g. the parameters of literary forms and genres, (ir)regularity, stylistic excesses, stylometry, anti-normative kinds of aesthetics, etc.)
• measuring national and local loyalties (the "Quebecois question," separatisms, Canada's responses to globalization, etc.)
• measuring “la Québécité”: the national discourse in Québec vs visible minorities
• the policy of multiculturalism as a strategy of parametrizing cultural, racial and ethnic difference
• measuring and demarcating times and spaces (historical periodization, drawing state boundaries, mapping, land claims, etc.)
• corporeal, gender and sexual norms and excesses in Canada's cultural expression (e.g. the "Canadian Gothic") and social life
• modes of shaping subjectivity and experience of the Self vis-à-vis the vast lands of the New World and the great myths of America
• the excessive severity of the climate in Canada's (self-)representations
• moderation as a political virtue / principle
• measuring social inequalities, meting out justice

Brief article abstracts of c. 350-400 words as well as review proposals of c. 150 words with complete bibliographical details should be e-mailed to the editors by November 15, 2011. After the selection process is completed, and not later than the end of November 2011, the editors will invite authors to submit completed articles (max. 20 pages, double spaced) or reviews and summaries (max 4 pages, double spaced) by December 31, 2011. Both abstracts, articles and reviews should be written in English or in French.

Submissions in English should be emailed to:
Tomasz Sikora (PhD) at: tsikora@ap.krakow.pl
Submissions in French should be emailed to:
Michał Krzykawski (PhD) at: michal.krzykawski@us.edu.pl



Sur TransCanadiana
TransCanadiana est la première, en Pologne, revue académique à comité de lecture, qui est entièrement consacré aux études interdisciplinaires sur le Canada. Publiée par l'Association polonaise d'études canadiennes, la revue sert d'espace pour des échanges intellectuels et culturels afin de développer les études canadiennes en Pologne. Les éditeurs de la revue sont pourtant ouverts aux contributions des chercheurs et chercheuses du monde entier.

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L'histoire des études canadiennes en Pologne a commencé au début des années 90 grâce à un groupe de chercheurs et chercheuses passionés de Canada. C'est leur enthousiasme qui a permis la fondation, en 1998, de l'Association polonaise d'études canadiennes. Dès ses débuts, l'Association a pris pour objectif de promouvoir les études canadiennes en Pologne, Aujourd'hui, elle compte plus de 120 membres dont des universitaires, doctorants et étudiants en Master.


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TransCanadiana is the first Polish peer-reviewed journal on interdisciplinary Canada-oriented research edited by the Polish Association for Canadian Studies. Its primary goal is to create the space for intellectual and cultural exchange and to further the development of Canadian Studies in Poland. However, the editors of the journal welcome contributors from all over the world.

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