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Décrire la violence (Revue Tracés)

Décrire la violence (Revue Tracés)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Revue Tracés)

Appel à contribution Tracés n° 19 – Décrire la violence


Violences extrêmes, politiques, insurrectionnelles, révolutionnaires, domestiques, physiques,
symboliques, verbales, morales… Il n'existe aucun consensus définitionnel en philosophie et
encore moins dans les sciences sociales sur les limites et la portée de la notion de violence.
Elle renvoie plutôt à un champ d'expériences qui reste à spécifier. Longtemps pensée dans la
philosophie politique classique comme l'envers du droit (Arendt, 1969), ou à l'inverse comme
praxis révolutionnaire (Fanon, 1961), la violence hante la définition et les frontières de la
légitimité. À l'opposé, les sciences sociales, dans leur travail critique sur la violence, se sont
concentrées depuis les années 70 sur la recherche d'une définition non normative, refusant de
la réduire à un phénomène obscur à lui-même et purement irrationnel1 (Graham et Gurr,
1979). Pourtant, l'un des apports de l'anthropologie est d'avoir montré que la violence n'est
pas identifiable à la façon d'objets matériels ou d'états déterminés, en d'autres termes, elle ne
s'observe pas, mais sa spécification résulte de procédures ouvertes de qualification
(Lenclud, 1984) : l'explication de la violence est donc toujours déjà ancrée dans un travail de
catégorisation. C'est ce constat simple qui a guidé le choix, pour le titre de ce numéro, de la
description, car ce sont les dispositifs, les sources, les méthodes, les formats utilisés pour
construire l'objet « violence » dans les discours des sciences humaines et sociales que nous
voudrions mettre au centre des questionnements.

Face au foisonnement et aux oppositions théoriques dans le champ des études sur la
violence (Scheper-Hugues et Bourgois, 2004), le numéro de Tracés n'entend pas défendre une
ligne théorique exclusive, mais bien plutôt inciter les contributeurs à discuter de la pertinence
de modèles descriptifs et explicatifs en rapport à des terrains déterminés et des techniques de
recherche explicitées. Poser la question en termes de description permettra – c'est le pari de
ce numéro – de reposer certains problèmes (celui des causes, des facteurs de la violence, mais
aussi de ses effets sur les corps, individuels et politiques), voire d'en faire émerger de
nouveaux, hors des oppositions paradigmatiques discutées en sciences sociales depuis un
demi-siècle2.

1. Terrains et formes de violences

Force est de constater – même s'il s'agit d'un lieu commun – que les violences sont
multiples et hétérogènes : délinquance, terrorisme, viols, vols, déprédations, insultes, sont
autant de formes de violences étudiées par différents champs des sciences sociales. En
apparence, ces violences sont incommensurables : la violence verbale ne nous dit rien de la
torture, de la même façon que le meurtre conjugal des violences politiques. Et le danger
consisterait à les amalgamer. Pourtant, comparer, « c'est différencier » et c'« est l'une des
rares possibilités offertes aux sciences sociales pour “tester” leurs hypothèses, à défaut de
pouvoir les soumettre à un protocole expérimental.» (Sémelin, 2005, p. 18). Dans les études

sur la violence tout particulièrement, il semble que la comparaison soit une démarche
complexe mais décisive : les débats épistémologiques sur la catégorie de massacre en sont la
preuve (El Kenz, 2005). C'est la comparaison entre les violences extrêmes de la Shoah, du
Rwanda et de la Bosnie, qui conduit par exemple Jacques Sémelin à la construction de la
catégorie de « massacre », plus opératoire que celle controversée de « génocide ». Or, ce
débat n'est pas interne à l'histoire mais a des développements conséquents en droit et en
anthropologie notamment (Assayag, 2007). L'appréhension transversale de la violence par
différentes disciplines occasionne donc des importations d'outils et de méthodes : les
recherches menées en sociologie sur les violences au travail qui se sont nourries des
développements récents de la psychodynamique (Dejours, 2005) et de la philosophie sociale
(théories de la reconnaissance) en sont un bon exemple3. D'autres terrains se sont élaborés à
l'interface de la sphère académique et de la sphère militante, par exemple celui qui analyse les
violences faites aux femmes, le mouvement féministe ayant grandement contribué à la mise
au jour et à la pénalisation de certaines formes de violences (violences conjugales, mariages
forcés, etc.). Et il n'est sans doute pas anodin que le développement en histoire des questions
de genre ait coïncidé avec un renouveau des études sur la criminalité féminine, qui a
longtemps souffert d'un silence historiographique, reproduisant certains stéréotypes genrés
sur la prétendue « nature » non violente des femmes (Perrot, 1975). Ces quelques exemples
soulignent l'importance des croisements disciplinaires et/ou méthodologiques dans le champ
des études sur la violence. Quels sont les champs où ces « hybridations » sont les plus
opératoires ? Quelles sont les formes de violence qui souffrent au contraire de recherches trop
sectorisées ? Quels sont les problèmes que posent les « importations d'outils » conceptuels et
méthodologiques ? Autant de questions que nous souhaiterions voir aborder en lien avec la
description de violences situées.

2. Le parti pris descriptif

Qualifier une recherche de « simplement descriptive » peut avoir une dimension péjorative
impliquant l'absence d'ambition théorique. Pourtant, la description constitue une étape
indispensable de la recherche en sciences sociales. Dès lors, quels sont les critères à retenir
pour décrire la violence ? Et qu'est-ce qui, à proprement parler, fait l'objet d'une description :
des motifs, des actions, des interactions, des conflits, des souffrances ? En outre, peut-on
décrire des violences qui ne s'attestent pas dans le corps (violences morales (Braud, 2004),
violences symboliques (Bourdieu, 1991)) ? À ces questions qui touchent au contenu de la
description, il faut ajouter celles corrélées à la recherche de validité, de neutralité, de
complétude, caractéristiques d'une description objective (Ackerman, 1985, p. 122) : si la
description du sociologue ou du politiste s'ancre dans l'expérience des acteurs, de quelle
manière le fait-elle ? Autrement dit, il s'agit de savoir quel rapport – de continuité ou de
rupture – avec le monde social la catégorisation scientifiquement construite entretient ;
question classique de l'épistémologie des sciences sociales mais qui revêt une grande acuité
dans les études sur la violence. Doit-on, par exemple, considérer comme violente toute
situation perçue comme violente par les acteurs sociaux ? Ou bien doit-on qualifier les
situations et actions violentes en se référant à une définition externe aux pratiques situées des
acteurs ? Enfin, la violence ne fait que très rarement l'objet d'une observation directe, ce qui
ne manque pas d'engager des questionnements méthodologiques et éthiques dans la
perspective d'une ethnographie de la violence (Naepels, 2006, p. 491).

Sources de description de la violence
Précisons que les descriptions peuvent prendre différentes formes qui n'auront
d'ailleurs pas les mêmes fonctions heuristiques ou explicatives. Elles sont donc à envisager en
lien avec la question des sources, qui peuvent être discursives, testimoniales, iconographiques,
ou encore statistiques. Les témoignages par exemple, en proposant des narrations
singularisées, offrent la possibilité de construire des descriptions qualitatives d'expériences ou
de faits de violence. Mais cela n'exclut pas de pouvoir produire à partir de cette matière
singulière des formalisations d'événements violents : la question sera ici de savoir comment
s'opère la « montée en généralité ». Car la somme des témoignages d'acteurs ayant vécu un
même épisode violent ne fournit pas nécessairement un tableau homogène et cohérent. Cet
écart est patent à la lecture des deux ouvrages de Jean Hatzfeld (2001, 2003) sur le génocide
rwandais, les témoignages des bourreaux, à l'opposé de ceux des victimes, étant plus
préoccupés par l'euphémisation et la justification des violences, que par le compte rendu des
souffrances infligées4.

Les sources judiciaires et policières, les enquêtes de victimation5 offrent quant à elles
la possibilité de descriptions statistiques, et donc quantitatives, des violences (Lagrange et al.,
1999, 2003). Ces sources posent à leur tour des questions décisives : le chiffre noir en premier
lieu, qui renvoie à l'invisibilité statistique des violences non enregistrées ; en deuxième lieu le
choix des indicateurs sélectionnés pour la mesure de la violence ; enfin le formatage des
sources par ceux qui en détiennent le monopole (soit de l'exercice, soit de la qualification).
La dernière revêt une importance toute particulière quand elle est associée aux qualifications
publiques et collectives de ce qui est considéré comme une violence illégitime (Dewerpe,
2006).

Formats de description
Enfin, la question des sources appelle celle des formats de description, supports sur
lesquels se déploie l'activité descriptive. Ici nous aimerions ouvrir la discussion aux
disciplines artistiques et questionner notamment des formes non discursives de représentation
de la violence. Y a-t-il des dispositifs non textuels de description de la violence ? La
description, qui suppose un rapport de reproduction du réel, est-elle une catégorie pertinente
pour parler de ces dispositifs ? Le cinéma apparaît à première vue comme un support
privilégié (Cassavetes, Haneke, Un Prophète de Jacques Audiard en sont de bons exemples).
La danse (chorégraphies de Meg Stuart, de Boris Charmatz) ouvre également des perspectives
où la matérialité du corps devient support de représentation de la violence. Cependant, il faut
garder en mémoire deux écueils liés à la narration de la violence (Das et Kleinman, 2000, p. 282) :

celui de l'euphémisation ou de l'aseptisation d'une part et celui de la spectacularisation de l'autre,

écueils qui pourront justement être réinterrogés à la lumière du
travail esthétique. Par ailleurs, la question de la narration de la violence peut être abordée de
multiples façons dans le champ littéraire à l'image de la scénarisation magistrale qu'en offre
William T. Vollmann (2009) dans son Livre des violences. Enfin, les musées qui
commémorent les violences extrêmes constituent des lieux privilégiés où s'élabore une
narration inédite dont les enjeux sont multiples (Assayag, 2007) : offrir un espace de parole
publique pour que les violences soient dites, rendre justice aux victimes par la désignation des
bourreaux, délivrer un message de vigilance. Les rapports entre muséographie et description
des violences nous semblent être de ce point de vue une problématique riche à explorer.

La focale sur la description n'a donc pas vocation à écarter toute réflexion sur les
modèles explicatifs de la violence mais plutôt à essayer d'en reformuler les obstacles ou
apories épistémiques. Nous espérons de la sorte inciter les auteurs à questionner les modalités
d'accès aux phénomènes violents à travers la description de terrains originaux et encourager à
mettre au clair le rôle de la description, non seulement dans l'explication mais aussi dans la
catégorisation et la qualification de la ou des violences.

3. Description et qualification

La notion de violence fait les frais d'une accusation récurrente de « normativisme ».
Wittgenstein à sa manière résume les enjeux de ce débat : « La violence est-elle un concept
descriptif, ce qui légitimerait son usage dans les sciences sociales ? La qualification d'un fait
comme “ violence ” constitue-t-elle une proposition scientifique, véridictionnelle,
éventuellement soumise à corroboration, critique, infirmation ou réfutation […] ou est-elle
plutôt “ un jugement éthique ” ? » (Wittgenstein, 1971, p. 145). Il nous semble important de
mettre au centre de ce numéro la question de la normativité présumée du concept, c'est-à-dire
de sa prétendue dimension évaluative (dans un sens éthico-moral). Qualifier une situation de
violente, c'est implicitement la dénoncer et appeler à un changement de cet état de chose, ou à
une réparation. L'apport des théories marxistes sur la question de la violence est de ce point
de vue décisive : elles ont permis de contester la vision unilatérale de la violence comme
anomie et désordre, en montrant qu'elle était aussi structurellement produite par les appareils
d'État (Althusser, 1994), et qu'elle pouvait se renverser en puissance émancipatrice, en
violence révolutionnaire. Etienne Balibar (2001) analyse la complexité des usages de cette
notion dans la théorie matérialiste, qui reposent en allemand sur une ambigüité (Gewalt
signifie à la fois violence, force et pouvoir) et met à jour le paradoxe que le marxisme
entretient avec cette notion.

Souligner la violence d'une situation ou d'un événement a indéniablement des effets
politiques, le plus souvent de délégitimation. Or, ces effets sont corrélés à l'usage de sous-
catégories qui portent elles aussi des enjeux de qualification : parler des évènements de
Clichy-sous-Bois de 2005 en termes d'« émeutes », ou bien de « violences urbaines » ou
encore de « violences sociales » n'aura pas la même signification. Comme le montrent les
travaux récents sur la question (Kokoreff, 2008), certains énoncés ont pour vocation de
« dépolitiser » les actes de violence, de les réduire à des actes de délinquance appelant une
répression sévère6. Pour autant, donner un sens politique à des violences collectives sans que
les acteurs revendiquent publiquement des significations protestataires n'est pas sans poser un
certain nombre de problèmes. Quels sont les effets de légitimation ou de délégitimation
impliqués par le travail même du chercheur ? Doit-il prévoir, anticiper ces effets ? Une
manière d'affronter ce problème en le décentrant consiste à analyser les conditions de
production des discours sur les violences et violences extrêmes : selon Didier Fassin et Patrice
Bourdelais (2005, p. 9), elles s'inscrivent dans une économie morale qui se caractérise par un
déplacement des figures de l'intolérable. Mais à côté de l'intolérable de certaines violences,
c'est l'invisibilité sociale et politique qui en caractérise d'autres : la théorie de la
reconnaissance (inspirée d'Axel Honneth) permet de formaliser des types de violences
sociales ordinaires (pratiques liées à des formes de racisme, de sexisme institutionnalisés) à
partir de la détermination de différents « dénis de reconnaissance » (Renault, 2004, p. 194).
Cette théorie pourrait trouver des applications empiriques dans l'étude des violences au travail
à travers la catégorie controversée de harcèlement, ou des violences contre les prisonniers,
contre les malades mentaux dans les institutions pénitentiaires et psychiatriques.

Enfin, les enjeux de qualification, loin d'être seulement internes aux discours produits
par les sciences sociales, sont aussi au coeur des usages sociaux de la notion de violence.
« Dire » la violence et la raconter peut revêtir une fonction pacificatrice : c'est en tout cas la
vocation des commissions vérité et réconciliation. À propos de celle mise en place en Afrique
du Sud à la fin de l'apartheid, Barbara Cassin explique que les récits de violence par les
perpetrators ont un pouvoir instituant (2004, p. 52) : ils ont pour conséquence de les
réhumaniser et de les rendre justes aux yeux de la communauté – leur confession publique
étant la seule possibilité d'accéder à une demande d'amnistie. On voit donc bien, à travers ces
exemples, à quel point les enjeux épistémologiques et politiques appellent un questionnement
conjoint.

Notes

1 En sciences politiques par exemple, à la suite des mouvements contre la guerre du Vietnam et du « Civil Rights
Movement », des historiens et des sociologues à l'image de Charles Tilly, tentent de penser la violence à partir
d'une définition objective censée rompre avec la définition dominante –celle du pouvoir. Ils veulent notammentmontrer que la violence n'estpas seulement du côté des protestataires, mais qu'elle est aussiproduite par l'État.
La recrudescence des études sur les violences collectives qui a suivi (Tilly, 2003) est marquée par une nouvelle
appréhension de la violence, non plus comme réaction purement émotionnelle, mais comme ressource de
l'action.
2 Ces oppositions sont résumées par Harry Eckstein (2002) en deux grandes catégories : d'un côté les théories de
l'inhérence (par exemple les théories de l'acteur rationnel) et de l'autre les théories de la contingence (par
exemple les théories du contrat social). Deux conceptions anthropologiques de l'homo politicus seraient sousjacentes
à ces théories, selon qu'il est mu par la recherche du pouvoir ou par la recherche de la paix

3 Ces recherches sur des violences pouvant aller du harcèlement au suicide, appellent une comparaison avec les
violences contestataires qui font partie de nouveau, du répertoire d'action des travailleurs en grève.

4 C'est un constat similaire que fait l'historienne Raphaëlle Branche (2001, p. 290-291) à propos des viols de
femmes algériennes : ils ne sont reconnus (dans les entretiens menés avec d'anciens soldats), que de manière
détournée comme faisant partie de la réalité des pratiques de guerre.
5 Ces types d'approches statistiques de la violence sont relativement récents, ils permettent de rendre visibles des
violences qui sont peu (ou pas) publicisées en raison, par exemple, des faibles taux de dépôt de plaintes.
L'ENVEFF (Jaspard, 2003) sur les violences faites aux femmes en est un parfait exemple. Elle a déclenché des
polémiques sur la manière dont les chercheuses ont construit leur indicateur global de violences (Iacub et Le
Bras, 2003) : elles auraient concaténé des indicateurs sur des types de violences impliquant des degrés trop
divers, du viol à la simple insulte.

6 Autre champ de recherche où sont à l'oeuvre des requalifications politiques des violences : celui des Subaltern
Studies (Diouf, 1999) qui opèrent une relecture de la partition de l'Inde en redonnant une place active aux
masses paysannes.



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Nous le rappelons à chaque numéro : l'appel à contribution n'a en aucun cas valeur
d'obligation. Il a simplement vocation à suggérer aux rédacteurs potentiels quelques pistes
générales de réflexion, à leur rappeler également que la revue Tracés attend un propos
analytique et argumenté.
Nous avons choisi de distinguer deux rubriques au sein des articles : une rubrique « analyses »
et une rubrique « enquête ». Cette distinction a pour but de clarifier la démarche de l'article,
étant entendu que la présentation de l'argumentation et les exigences de recevabilité ne sont
pas les mêmes quand il s'agit d'un article seulement théorique ou quand il s'agit d'un article
provenant d'une étude empirique.

« Analyses »

Cette rubrique regroupe des articles théoriques articulés autour d'un problème général,
directement relié au thème du numéro. Les contributions doivent donc absolument
comprendre une bibliographie appuyant la thèse centrale et permettant de justifier un ancrage
théorique clairement annoncé. Devront de plus apparaître dans la proposition, de façon
explicite, la thèse défendue et son lien direct avec le thème, les étapes de l'argumentation et
un positionnement par rapport au traitement du même thème dans d'autres disciplines. Ces
articles peuvent aussi bien être des commentaires de l'oeuvre d'un auteur en particulier, que
des travaux d'histoire de « seconde main », par exemple.

« Enquêtes »

Cette rubrique attend des contributions empiriques. Il est donc impératif de préciser le terrain
qui fonde l'argumentation. Par exemple, dans un article d'histoire appuyé sur des sources, il
est nécessaire de présenter le corpus. La méthode employée, à la fois pour recueillir et
interpréter les données, devra aussi être justifiée. Par exemple, qu'apporte une méthode
qualitative au traitement du problème, par rapport à une méthode quantitative ? Le choix
d'une méthode va souvent de pair avec un ancrage théorique. L'articulation entre ces deux
dimensions devra aussi apparaître. Ces contraintes ne doivent pas conduire à un simple
exposé monographique. La contribution devra clairement rattacher le terrain au thème du
numéro, en annonçant la thèse générale que permet d'énoncer le travail empirique.

« Notes »

Nous retenons au moins trois types de contributions : les recensions de parutions récentes, des
notes critiques sur un ouvrage en particulier ou sur une controverse scientifique, la mise en
lumière de travaux méconnus en France. Les recensions d'ouvrages publiés hors de France
sont naturellement bienvenues.

« Entretiens »

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directement avec le comité de rédaction (redactraces@ens-lsh.fr).
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Les rédacteurs devront envoyer leur contribution (30 000 signes pour les articles, et jusqu'à
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