Questions de société
Déclaration de l'AG SHS de l'Académie de Créteil (14/1).

Déclaration de l'AG SHS de l'Académie de Créteil (14/1).

Publié le par Marc Escola (Source : SLU)

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DECLARATIOND'ALERTE

 

D'UNE REFORMEAPPAREMMENT TECHNIQUE

A LA CASSE DEL'EDUCATION NATIONALE

 

(Lire ci-dessous le compte rendu de l'AG)

 

Les enseignants des universités et de l'IUFM de l'Académiede Créteil (maths, lettres, espagnol, italien, anglais, histoire, géographie,sciences économiques), réunis le mercredi 14 janvier à Paris 8,

 

1. s'opposent à la réforme des concours de recrutements desprofesseurs des écoles, et des lycées et collèges, telle qu'elle est présentéeactuellement par le ministère Darcos, et à la réforme de leur préparation,présentée par le ministère Pécresse.

 

2. considèrent ces réformes techniquement inapplicables enl'état, notamment du fait des incohérences existant entre les deux ministères.Ils les identifient comme un moyen d'affaiblir la fonction enseignante. La diplomationde la préparation est en effet la porte ouverte au recrutement sur statutprécaire d'étudiants ayant échoué aux concours. Il s'agit d'une modalité clairede destruction d'un système éducatif actuellement basé sur un recrutementjuste, par concours, de personnels qualifiés et évalués sur des épreuvessérieuses, modulées en fonction des disciplines et qu'il est question dedévoyer en simple entretien d'embauche. La réforme projetée par le ministèreprovoquera à coup sûr une baisse de la qualité de l'enseignement.

 

3. Les universitaires refusent de collaborer à ce processus,réforme dissimulée des lycées, et appellent leurs collègues enseignants dupremier et second degré et de l'université, les étudiants, les parentsd'élèves, les collégiens et lycéens à se mobiliser contre cette nouvelledestruction d'un Service Public, à l'heure où la dérégulation et laprivatisation massive de fonctions d'Etat fondamentales font la preuve de leurdanger.

 

4. Refusant de cautionner la précarisation des personnelsenseignants, par la délivrance d'un diplôme de master enseignement, lesuniversitaires sous-signés demandent donc des garanties sur les procédures derecrutement dans l'Education Nationale, le retrait du projet en l'état et saréécriture.

 

5. Ils s'engagent à poursuivre la veille, les propositionset l'action sur cette réforme, par le biais d'un comité de suivi et decoordination. 

 

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Se sont réunis mercredi 14 janvier à Paris 8 (amphi X) desenseignants (de l'université et de l'enseignement secondaire), des personnelsadministratifs et des étudiants des universités Paris 8, Paris 12, Paris 13,Marne-la Vallée et de l'Iufm de Créteil (Paris 12) représentant des disciplinesconcernées par la réforme (et la masterisation) des concoursd'enseignement : Anglais, Économie, Espagnol, Italien, Géographie,Histoire, Littérature, Mathématiques.

Il s'agissait avec cette Assemblée générale Académique deconclure toute une série de réunions qui s'étaient tenues secteur par secteur, formationpar formation, ou établissement par établissement, et de tenter de définir uneposition commune sur la question de la réforme des concours de recrutement desenseignants du secondaire.

 Le petit nombrede participants (une cinquantaine en tout, qui n'ont pas tous pu assister à latotalité de la réunion) a été compensé, partiellement du moins, par la qualitédu débat et des contacts auxquels cette assemblée a donné lieu.

 

1) Cette réunion est la première qui ait été à la foisacadémique et ouverte en principe à toutes les disciplines. Il faut ajouter quemême si les professeurs du secondaire y étaient très peu nombreux, il est trèsimportant qu'ils aient été représentés, comme d'ailleurs les personnelsadministratifs et les étudiants.

 

2) L'assemblée générale du 14 janvier a également permis deséchanges d'information, des prises de contact, des projets d'action. Il étaitimportant que se rencontrent, se parlent et se concertent des personnelsreprésentant des disciplines diverses, des formations, des établissementsdivers.

 

3) Un point précis et actualisé a pu être fait sur lasituation propre à chaque établissement. Il est apparu que la détermination(des collègues, des formations, des présidences) est loin d'être la mêmepartout

 

-      à Marne-le-Vallée, l'opposition au projet de réformeest forte, concertée, déterminée même s'il est vrai qu'elle n'est pas globale(les physiciens par exemple sont assez nettement en retrait) ;

-      à Paris 12, où les départements de Lettres et deLangues notamment refusent de rendre les maquettes, l'opposition au projetpeine à se coordonner. La position de la Présidente, qui jusqu'à une daterécente défendait la réforme de façon inconditionnelle, n'est évidemment pasétrangère à cette difficulté ;

-      à l'Iufm (Institut désormais autonome à l'intérieur deParis 12) qui semble à Stéphanie Treillet « le maillon faible de lamobilisation », des maquettes ont déjà été élaborées et l'opposition à laréforme est loin d'être majoritaire. Les participants à l'assemblée générale ontsouhaité que Didier Mendibil, qui avait été chargé par le Président de l'Ifum, DidierGeiger, et la Présidente de Paris 12, Simone Bonnafous de coordonner laréflexion SHS sur ce projet, fasse le lien entre les différentes disciplines etformations à l'Ifum ;

-      à Paris 13, l'opposition à la réforme est résolue,surtout en lettres, mais elle est très loin d'être majoritaire ;l'assemblée générale a souhaité que se mette en place une concertation Paris 8- Paris 13 dans toutes les disciplines où la préparation au Capes est commune(Lettres, Histoire, entre autres), de façon à pouvoir faire état de positionscommunes dans les conseils centraux ;

-      à Paris 8, il semble que le grand nombre de réunionssectorielles et le soutien de la présidence aient contribué à une mobilisationrelativement importante ; Denis Bertrand, Directeur de l'UFR 4 (histoire,lettres, socio, études féminines, littérature anglaise) a proposé de jeter lesbases d'une concertation entre directeurs d'UFR de l'Académie ;

-      les collègues (du secondaire et des personnels IATOSS de Paris8) du syndicat Sud Éducation Créteil ont insisté sur l'urgence qu'il yavait à mobiliser aussi les enseignants du secondaire. L'assemblée leur a ditespérer beaucoup de leur initiative.

-      enfin Jean-Louis Fournel, parlant au nom de Sauvonsl'Université, a encouragé toutes les actions visant à mobiliser aussi lesétudiants, notant qu'il n'était pas si fréquent que les enseignants ne soientpas à la remorque de mouvements dont ils n'avaient pas eu l'initiative.

 

Les participants à l'assemblée du 14 janvier ont constatéque plusieurs points importants restaient pendants – que plusieurs chantiersdevaient de toute urgence être ouverts ; et ils considèrent que ladécision d'ouvrir ces chantiers est l'un des apports les plus importants de leurréunion :

-      la question du concours de Professeurs d'Ecole, qu'occultetrop souvent celle du concours des professeurs de Collège et de Lycées dontelle est pourtant distincte ;

-      la question du devenir des Iufm et de leur nécessairecoordination avec les universités ;

-      la question de la coordination des Ufr« homologues » dans l'Académie de Créteil (mais à dire vrai danstoutes les Académies) ;

-      l'objectif d'une coordination des actions, voire de l'adoptiond'une position commune des 5 présidents d'établissements universitaires del'Académie (les 4 universités et l'Iufm de Créteil)

 

Sur les deux premiers points, la présence à l'Assemblée dece 14 janvier de collègues du secondaire et de collègues de l'Iufm et de Paris12 est prometteuse ; l'assemblée leur a dit sa confiance et son espoirqu'ils jettent les bases d'une coordination.

Sur le 3ème point, la proposition de DenisBertrand, qui a rencontré une approbation générale, devra absolument donnerlieu à une concertation décidée et déboucher rapidement sur des décisions oupropositions d'actions qui seront rendues publiques.

Sur le dernier point Bruno Clément a dit son intentiond'entamer la réflexion avec Pascal Binczak, le président de Paris 8, etd'envisager avec lui le moyens de faire avancer cette question dans unedirection comparable à celle prise par les Présidents d'université de Paris intramuros.

 

Les participants ont conclu la réunion par le rappelsolennel de ce qui les unit :

 

leur souhait d'une réforme desconcours que tous, à un titre ou à une autre, appellent depuis longtemps deleurs voeux et pour laquelle ils ont des propositions concrètes et précisesqu'ils feront connaître dès qu'une concertation véritable sera engagée ;

 

leur refus ferme et décidé de laréforme de la formation et du recrutement des enseignants du secondaire telledu moins que les deux ministères concernés cherchent à l'imposer ;

 

leur opposition à toute tentativequi consisterait, dans le cadre de la réflexion et de la préparation d'une réformequ'ils jugent nécessaire, à placer dans une situation systématique de concurrenceles établissements, les formations, les individus même ;

 

ils ont appelé tous les collèguesà refuser de collaborer à ce projet de réforme que n'a précédé aucuneconcertation réelle ; à ne pas transmettre de nouvelles maquettes demaster ; à ne pas prévoir dans les maquettes déjà existantes des« parcours » professionnels (ce qui équivaudrait à avaliser laréforme) ;

 

ils ont appelé à la formationd'une cellule de réflexion et de propositions également chargée de lacoordination de toutes les actions à venir ;

 

ils ont dit leur détermination àrefuser d'engager toute négociation, de faire connaître toute proposition si n'estpas accepté par les 2 ministères le principe d'un moratoire d'un an.