DE LA RECEPTION A LA RECRITURE :
APPROCHES TEXTUELLES
Université Mohammed Premier,
Faculté Pluridisciplinaire de Nador
Date de la journée d'étude : 12 mai 2011
Cette journée d'études entend ouvrir le débat sur la manière dont les universitaires, les critiques et les écrivains peuvent repenser, ré-appréhender et analyser le texte (oral et écrit), de l'acte de réception à l'acte de la création.
Les travaux contemporains sur la récriture essaient de voir dans l'auteur second un lecteur sujet, réducteur du texte (oral ou écrit) premier. Précisément, dans les années 70-80 du XXe siècle, la relation lecteur / texte est remise en question. L'esthétique de la réception a revu la notion de l'oeuvre, et développé ainsi d'autres modalités d'analyse des textes.
La récriture est-elle alors une création seconde, vouée à rester dépendante de la première ? En se donnant pour tâche de récrire telle oeuvre classique, le second texte n'est-il, par conséquent, qu'un discours moderne qui se développe comme réception de la tradition ? Georges Steiner rappelle dans son essai, Réelles présences (1991), que la récriture, en tant qu'hypertexte, est à la fois une interprétation du texte-source (hypotexte), et un commentaire précis (métatexte). Cette nouvelle conception des textes va non seulement refonder la littérature, mais repensera l'à venir du texte. L'auteur est alors commentateur et créateur. Un auteur qui entend récrire un chef-d'oeuvre se fait critique-créateur. En interrogeant le passé, il va investir le texte à venir d'une vision plus globale, plus finie, plus moderne. L'auteur se définit avant tout comme un grand lecteur des textes de la tradition (les classiques, les oeuvres consacrées), et il a une vision de critique précise de cette littérature consacrée.
En vue de préciser le travail de seconde main (critique et créateur), nous proposons un sujet qui pourrait dévoiler les règles de récriture d'un texte, à partir de deux perspectives différentes :
*analyse de textes ;
*la réception en tant que acte double : réflexion sur l'art et re-création.
Les points à débattre sont alors : l'écriture, la récriture, le texte récrit, l'autorité de l'auteur, la réception, la notion du récepteur-créateur, les mécanismes de la double appréhension du texte et de la création de sens propres au texte…
Force est de rappeler que toute oeuvre est à lire comme inachevée, et il revient au lecteur de continuer son écriture. Le lecteur occupe alors la place de l'auteur, il multiplie le texte en un autre texte inachevé. L'acte de lire est différent de la lecture : il est en soi une conception de l'écriture à venir. La textualité s'ouvre, alors, au regard du lisant, et le lecteur entend continuer son inscription de rupture dans les structures du texte.
Cette journée va être un hommage à l'écrivain marocain Ali Massou, et sera couronnée par une publication universitaire.
Comité Scientifique et Organisateur : (enseignants, doctorants à la Faculté Pluridsiciplinaire de Nador, Université Mohammed Premier)
Hassan Banhakeia,
Mustapha Ben-Abbas,
Mustapha El Adak,
Omar El Yahyaoui,
Abdelhafid Kaddouri,
Mohammed Zerouali,
Chadli Abdellaoui,
Younes Ez-zouaine,
El Hossaien Farhad,
Sanae Yachou,
Abdelmottaleb Zizaoui.
Compte tenu de la nature spécifique de l'activité, les chercheurs intéressés peuvent adresser des propositions de participation sous diverses formes : projets de communication, articles en vue de publication, avant le 9 avril 2011.
Les personnes qui souhaiteraient assister à la journée peuvent se faire connaître en s'adressant à Hassan Banhakeia, banhakeia@hotmail.com