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Événements & colloques

"De la correspondance au journal de bord" (séminaire "Correspondances et Genèse")

Publié le par Marielle Macé (Source : F. Leriche)

45, rue d'Ulm – 75005 Paris

Séminaire général de l'ITEM

Lundi 11 Février 2008, 17h - 19h, Salle des Actes

Anne MARY

Bibliothèque Nationale de France

« Gabriel Marcel entre théâtre et philosophie :
de la correspondance au "journal de bord",
une oeuvre construite sur le mode dialogique ».

La correspondance de Gabriel Marcel n'a rien d'une « grande » correspondance. Ses lettres témoignent parfois de son inquiétude fréquente, de certains questionnements philosophiques, mais le plus souvent, et notamment dans sa correspondance avec sa tante Marguerite Marcel, qui sera étudiée ici, il se contente de raconter son quotidien par le menu. Ce quotidien inclut la genèse de ses pièces et, si la philosophie est peu abordée, le théâtre fait régulièrement l'objet de mentions intéressant le chercheur tentant d'étudier les avancées de l'écriture. Marguerite Marcel, de son côté, donne son opinion, propose des modifications, et représente « l'avis extérieur », la première lectrice, celle à qui l'on soumet son texte et dont on attend les conseils. Son écriture apparaît d'ailleurs dans les manuscrits du premier recueil de pièces publiées de Marcel, Le Seuil invisible (1914). Sans parler d'écritures à quatre mains, il faut toutefois souligner la place importante occupée, bien que dans l'ombre, par cette femme, et le rôle de ce dialogue épistolaire dans la genèse des premiers drames.

D'autre part, les brouillons dramatiques et philosophiques de Gabriel Marcel montrent l'importance, pour sa création, de la pratique des notes et du journal : journal qui constitue la forme définitive de la philosophie (Journal Métaphysique, Etre et Avoir), mais qui intervient également dans l'écriture dramatique, au fil de la rédaction, particulièrement après la mort de Marguerite Marcel en 1940, peut-être afin de remplacer le dialogue interrompu avec cette dernière.

Le parallèle entre la correspondance familiale (sorte de journal de la vie quotidienne adressé à un tiers) et les notes personnelles paraît ainsi envisageable, d'autant plus qu'il se place sur le plan du dialogue, thème si cher au philosophe : dialogue avec autrui par l'intermédiaire des lettres, avec soi-même par l'écriture du journal.

La correspondance, dans cet ensemble, apparaît au chercheur comme un mode de dialogue parmi d'autres, et comme un élément de première importance pour la genèse de l'oeuvre : les lettres viennent combler certains vides des notes personnelles et des avant-textes.

Coordination.

Françoise Leriche (francoise.leriche@wanadoo.fr)

Alain Pagès (pagesal2@wanadoo.fr)

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