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David Lynch et les arts. David Lynch, artistic interactions

David Lynch et les arts. David Lynch, artistic interactions

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Emmanuel Plasseraud)

Appel à communication - Colloque décembre 2017

Unité de recherche CLARE

(Culture, Littérature, Arts, Représentations, Esthétiques),

Centre ARTES

(Atelier de Recherches Transdisciplinaires en Esthétiques et Sociétés)

David Lynch et les arts

            Depuis son premier long-métrage, Eraserhead (1977), David Lynch s’est imposé dans le paysage cinématographique comme l’un des réalisateurs contemporains les plus novateurs et les plus intrigants. Mais, à la reconnaissance de cette activité dans le domaine cinématographique, s’est peu à peu ajoutée la découverte de l’exploration entreprise par Lynch d’autres domaines artistiques, commencée avant même la réalisation filmique dans le cadre de ses études d’Arts plastiques, et menée en parallèle et souvent en interconnexion avec son travail de réalisateur de films de fiction : peinture, dessin, musique, sound design, photographie, réalisation de séries télévisées ou de vidéo-clips, céramique, lithographies, bande dessinée, web-documentaire, etc. Lynch n’ayant plus réalisé de long-métrage de fiction depuis Inland Empire, en 2006, ces différentes activités ont peut-être retenu l’attention plus encore ces dernières années. Pensons notamment en France à l’exposition « The air is on fire », consacrée à son travail plastique et de design sonore à la Fondation Cartier, en mars 2007.

 

            Il nous paraît donc important aujourd’hui, puisque l’accès aux divers travaux artistiques de David Lynch est devenu plus aisé, de proposer comme champ de réflexion autour de son œuvre la question de son rapport aux arts. Cela ouvre des perspectives de réflexion multiples, que nous proposons aux chercheurs et participants du colloque d’envisager selon six axes principaux :

  • Le repérage et l’analyse des diverses activités artistiques de Lynch. Face au processus permanent de création qui caractérise la production artistique lynchienne, il apparaît nécessaire de faire régulièrement un état des lieux afin de suivre l’évolution de cette œuvre multiforme et multimédiatique, et notamment les créations les plus contemporaines de l’auteur.
  • La place des arts dans les œuvres filmiques de Lynch. Etudiant en arts plastiques avant de devenir cinéaste, David Lynch s’est souvent inspiré de peintres (Francis Bacon, Edward Hopper) ou de mouvements picturaux (le cubisme, par exemple), qui informent plastiquement ses films. Son goût pour la musique rock, d’Elvis Presley au Heavy Metal, est aussi une source d’inspiration déterminante (Blue Velvet, Sailor et Lula, Lost Highway), de même que son intérêt pour le design. Le cinéma lui-même offre enfin des ressources intertextuelles importantes, notamment lorsque ses films s’inscrivent dans le cadre de genres comme le film noir, le road-movie ou la science-fiction, ou jouent avec la notoriété de certaines actrices ou stars (Isabella Rossellini, David Bowie).
  • Les collaborations artistiques de Lynch. Dans le domaine musical, mais aussi par exemple dans ses lithographies et ses créations de design sonore, Lynch s’associe avec des artistes avec lesquels il travaille régulièrement, comme Angelo Badalamenti ou Trent Reznor. Quelle part prennent ces artistes dans le processus de création de Lynch ? S’ils sont au service de son œuvre filmique quand il s’agit de films de fiction, qu’en est-il par exemple lorsque celui-ci réalise un vidéo-clip pour le groupe Nine Inch Nails ? Autre aspect, Lynch a également mis son talent au service d’entreprises purement commerciales, en réalisant des publicités ou encore une vitrine pour les Galeries Lafayette en 2009. Comment évaluer ces productions au regard de ses créations artistiques ?
  • L’intermédialité idiosyncrasique lynchienne. Si l’on peut parler d’un univers lynchien, c’est parce que d’un média à l’autre, des figures caractéristiques font retour. Il serait donc intéressant d’analyser le jeu de renvois, d’échos et de résonances entre ces figures d’un média à l’autre (le trou, la tête effacée, le grouillement organique, l’électricité, le choc sensoriel, le labyrinthe, etc.).
  • La réception contrastée des différentes activités artistiques de Lynch dans leurs champs propres. Si l’œuvre filmique de Lynch a accédé à une légitimité critique relativement indiscutable, qu’en est-il de la réception de son travail dans les domaines de la musique, des arts plastiques, de la série télévisée, du vidéo-clip ou de la photographie ? À cette question peut s’ajouter celle de la place donnée à Lynch dans le champs des arts (est-il un artiste devenu célèbre grâce à l’une de ses nombreuses activités, ou plutôt un réalisateur de films dont la notoriété lui a permis d’exhiber des œuvres dans d’autres domaines artistiques, qui restent mineures relativement à ses productions cinématographiques ?)
  • L’influence de l’univers lynchien sur les artistes contemporains. Plusieurs plasticiens s’inspirent aujourd’hui de l’univers lynchien (regroupés récemment par exemple par la galerie Spoke Art à San Francisco), mais on peut aussi penser aux créateurs de MAO (musique assistée par ordinateur), ou encore à l’utilisation récurrente des nappes sonores industrielles dans les films d’horreur ou fantastiques, en partie héritée de ce que Lynch avait commencé à expérimenter lui-même dans Eraserhead.

 

Les propositions de communication (en français ou en anglais), accompagnées d’un résumé de 250-350 mots, sont à envoyer avant le 13 février 2017 à :

david.lynch.arts@gmail.com

 

Les communications seront d’une durée de 20 mn.

 

Comité scientifique : Jean-François Baillon, Pierre Beylot, Emmanuel Plasseraud, Clément Puget.

 

Bibliographie indicative

 

David Lynch, The Air is on fire, Fondation Cartier / éditions Xavier Barral, 455 p.

Astic Guy, Le Purgatoire des sens, Paris, Dreamland éditeur, 2000, 141 p.

Astic Guy, Twin Peaks, les laboratoires de David Lynch, Pertuis, Rouge Profond, 2005, 143 p.

Aubron Hervé, Mulholland drive de David Lynch, Paris, yellow now, 2006, 127 p.

Chion Michel, David Lynch, Paris, Cahiers du Cinéma, 2001, 288 p.

Dufour Eric, David Lynch : matière, temps et image, Paris, Vrin, 2008, 122 p.

Foubert Jean, L’Art audiovisuel de David Lynch, Paris, L’Harmattan, 2009, 255 p.

Jousse Thierry, David Lynch, Paris, Cahiers du Cinéma, 2012, 103 p.

Kermadec Roland, Lynchland 1, Paris, Editions Objectif Cinéma, 2004, 96 p.

Mac Taggart Allister, The Film paintings of David Lynch, Bristol, Intellect Ltd, 2010, 203 p.

Rodley Chris, Entretiens, Paris, Cahiers du Cinéma, 2003, 284 p.

Thiellement Pacôme, La Main gauche de David Lynch, Paris, PUF, 2010, 125 p.

Zizek Slavoj, Lacrimae rerum, essai sur Kieslowski, Hitchcock, Tarkovski et Lynch, Paris, Editions Amsterdam, 2005.

 

 

Call for Papers – David Lynch Conference, December 2017

Laboratories

 CLARE

(Culture, Littérature, Arts, Représentations, Esthétiques),

ARTES

(Atelier de Recherches Transdisciplinaires en Esthétiques et Sociétés)

 

David Lynch, Artistic Interactions

 

Ever since his first feature film Eraserhead (1977), David Lynch has stood out in contemporary cinema as one of the most innovative and challenging filmmakers. However, after receiving wide recognition in this field, he gradually explored other media, some of which he had worked in as part of his art studies and developed in parallel and often in interaction with his work as director of feature films: painting, drawing, music, sound design, photography, television series, webdocumentaries, etc. With Lynch no longer directing feature films since Inland Empire in 2006, his various activities have drawn increasing attention in recent years. In France, the exhibition « The air is on fire », held at the Cartier Foundation in March 2007, highlighted his work as a plastician and sound designer.

 

At a time when it is easier to have access to Lynch’s diverse artworks, it seems particularly relevant to invite reflection on the relationship between his work and other arts and media. This opens up a wide array of venues of investigation, that participants may consider from six major angles:

  • The cataloguing and analysis of Lynch’s various artistic practices. Confronted with the ongoing creative process that characterises the Lynchian artistic production, it seems necessary to take stock of his multifarious work in order to study the evolution of this multiform and multimedial work, including the author’s most contemporary creations.
  • The place of the arts in Lynch’s cinematic works. Being an arts student before he became a filmmaker, Lynch has often taken inspiration from painters (Francis Bacon, Edward Hopper) or from aesthetic movements (cubism and surrealism, for instance). His taste for rock music, from Elvis Presley to Heavy Metal, is also an important source of inspiration (Blue Velvet, Wild at Heart, Lost Highway), as well as his interest in design. Lastly, cinema itself offers important intertextual resources, like when his films take part in the history of genres like film noir, road movies or science fiction, or play with the fame of certain actresses or stars (Isabella Rossellini, David Bowie).
  • Lynch’s artistic collaborations. In the field of music, but also for instance with his lithographs and his work in sound design, Lynch collaborates with other artists like Angelo Badalamenti and Trent Reznor on a regular basis. What part do these artists take in Lynch’s creative process? If they feed into Lynch’s cinematic work, what is the director’s role when he makes videos for bands like Nine Inch Nails? Furthermore, Lynch has also worked for commercial companies, directing advertisements and devising a shop window for the Galeries Lafayette in 2009. How can we assess such productions within his global work?
  • Lynch’s idiosyncratic intermediality. If fans and scholars alike talk about a Lynchian universe, recognizable figures recur regardless of the medium. Analysing the play of references, echos and resonances among these figures from one media to the next (the hole, the erased head, the organic wriggling, electricity, the shock of the senses, the labyrinth, etc.) is thus of particular interest.
  • The contrasted reception of Lynch’s various artistic practices in their own respective fields. If Lynch’s cinematic work has achieved a relatively unchallenged critical legitimacy, what about the reception of his work in other media (music, the arts, television series, music videos, photography)? Moreover, what is the place given to David Lynch in the arts—has his work as a painter gained recognition in itself, or because of his fame as a filmmaker?
  • The influence of the Lynchian universe on contemporary artists. Many contemporary artists find inspiration in Lynch’s universe (some were recently shown at the Spoke Art gallery at San Franciso, for instance), but we can also think of Computer Music composers or of the recurrent use of layers of industrial sound in horror or fantastic films, partly inherited from what Lynch himself experimented in Eraserhead.

 

Abstracts, 250-350-words long in French or English, should be sent by 13th February, 2017 to:

david.lynch.arts@gmail.com

 

Communications will last 20 mn.

 

Scientific commitee : Jean-François Baillon, Pierre Beylot, Emmanuel Plasseraud, Clément Puget.

 

 

 

Selective Bibliography

 

David Lynch, The Air is on fire, Fondation Cartier / éditions Xavier Barral, 455 p.

Astic Guy, Le Purgatoire des sens, Paris, Dreamland éditeur, 2000, 141 p.

Astic Guy, Twin Peaks, les laboratoires de David Lynch, Pertuis, Rouge Profond, 2005, 143 p.

Aubron Hervé, Mulholland drive de David Lynch, Paris, yellow now, 2006, 127 p.

Chion Michel, David Lynch, Paris, Cahiers du Cinéma, 2001, 288 p.

Dufour Eric, David Lynch : matière, temps et image, Paris, Vrin, 2008, 122 p.

Foubert Jean, L’Art audiovisuel de David Lynch, Paris, L’Harmattan, 2009, 255 p.

Jousse Thierry, David Lynch, Paris, Cahiers du Cinéma, 2012, 103 p.

Kermadec Roland, Lynchland 1, Paris, Editions Objectif Cinéma, 2004, 96 p.

Mac Taggart Allister, The Film paintings of David Lynch, Bristol, Intellect Ltd, 2010, 203 p.

Rodley Chris, Entretiens, Paris, Cahiers du Cinéma, 2003, 284 p.

Thiellement Pacôme, La Main gauche de David Lynch, Paris, PUF, 2010, 125 p.

Zizek Slavoj, Lacrimae rerum, essai sur Kieslowski, Hitchcock, Tarkovski et Lynch, Paris, Editions Amsterdam, 2005.