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Appels à contributions
Dans le vif de l’analyse de film: Du regard à l’écriture: les gestes de l’analyste (Paris, Amiens)

Dans le vif de l’analyse de film: Du regard à l’écriture: les gestes de l’analyste (Paris, Amiens)

Publié le par Marie Minger (Source : Organisation du colloque)

Appel à contribution

Dans le vif de l’analyse de film
Du regard à l’écriture: les gestes de l’analyste

Du 12 au 15 octobre 2016

(English below)

 

12-13 octobre, Universités Paris III et Paris Ouest: Analyser, interpréter, inventer
14-15 octobre, Université Picardie Jules Verne, UFR des Arts: Écrire l'analyse de film

 

Quels sont les objets de l’analyse de film, son horizon, son trajet, ses gestes? Quel savoir l’analyse produit-elle sur le film mais aussi, plus largement, sur le cinéma? Analyser, c’est proposer un éclairage singulier sur un film, expliciter des phénomènes, des événements visuels et sonores tissés par un réseau complexe de références et de sens dont l’analyste peut avoir l’intuition ou qu’il éclairera au fil de son enquête, toujours à l’écoute des hypothèses suscitées. Ainsi, analyser, c’est interpréter, au-delà de la biographie de l’artiste ou de la genèse de l’œuvre dont l’analyse n’est d’ailleurs pas nécessairement tributaire. L’analyste invente (au sens archéologique du terme, c’est-à-dire découvre et produit en même temps) les conditions et les moyens de sa recherche, ne la limite pas toujours au seul film, au seul cinéma, et peut mobiliser des outils, savoirs, démarches et résultats relevant d’approches disciplinaires variées (philosophie, esthétique et histoire des arts, histoire sociale, culturelle, religieuse, anthropologie…). L’analyse n’est jamais un chemin à suivre: elle est plutôt un chemin à frayer (exit l’idée d’une grille ou d’une méthode unique) à partir du film, voire d’une séquence, d’une forme, d’un motif… d’un objet qu’elle constitue plutôt que d’une question préalable qui déborderait l’œuvre, la transformant en un réservoir d’exemples au service de théories préexistantes.

L’analyse déplie et travaille le film: loin d’en donner une simple exégèse – forcément réductrice –, elle témoigne de ce qui la fonde: une rencontre avec l’œuvre. L’écriture participe de cette rencontre. Elle révèle le film et, dans le même mouvement, le reconfigure. Elle prend le parti, et le risque, d’une mise en jeu toujours inédite de la relation esthétique.

Écrire une analyse de film nécessite de se départir de la facilité de l’énoncé démonstratif, de résister à l’attrait de la synthèse thématique, de se méfier des formulations convenues, tout en mettant en évidence les forces du littéraire. L’analyse, dans le vif du film, expérimente – de manière souvent discontinue – la langue, cherche l’efficacité du mot pour ajuster, tenter de voir juste.

L’écriture de l’analyse tresse des descriptions, des chemins interprétatifs, des répétitions ouvertes, des hypothèses esthétiques, des questions d'ordre épistémologique, et ce en convoquant le film – dans une relation de frontalité et d’attention distante. Dès lors, engageant la puissance du regard, l’analyse peut devenir un geste esthétique, empreint de «littérarité», et conduit par la fonction poétique du langage: mots, phrases, ponctuations, jouant de la présence des images et des sons, ouvrent à la pensée même de l’œuvre.

Axes:

– Comment constituer son objet?
– Comment inventer les moyens et conditions pratiques de l’analyse?
– Quel usage faire de l'intuition? Comment convertir l'intuition en proposition de compréhension du film?
– Quelles sont les limites du geste interprétatif? Qu'interprète-t-on, au juste, du (ou dans le) film? Dans quels cadres épistémiques ou champs de savoir l'interprétation peut-elle s'ancrer?
– Dans quelle mesure l’analyse est-elle tributaire de l’histoire? Et de quelle histoire s’agit-il: histoire du cinéma? De l’art? Des techniques? De la culture?
– Comment articuler éléments théoriques et éléments descriptifs?
– Dans quelle mesure l’analyse contribue-t-elle à construire une théorie? Est-ce d’ailleurs sa visée?
– La part littéraire de l’analyse a-t-elle valeur théorique?
– Comment l’écriture peut-elle parfois révéler l’invisible du film?
– Comment la résistance de l’œuvre suscite-t-elle (le désir de) l’écriture?
– L’analyse, une question de style?
– Questions d’énonciation: quelle est la posture de l’analyste?
– L’écriture, «acte de révélation» du film.
– Analyse d’analystes, analyse d’analyses.

 

Les propositions (titre et résumé de 500-600 mots) ainsi qu'une courte bio-bibliographie de 125 mots environ (nom, institution et publications importantes) doivent être envoyées pour le 1er mars 2016 au plus tard à l'adresse suivante: colloqueanalyse@gmail.com.

Les réponses du comité scientifique seront adressées au plus tard le 1er juin.

Durée des interventions: chaque intervention ne devra pas excéder 35 minutes afin de laisser du temps pour la discussion.

Comité scientifique:
Fabienne Costa
Térésa Faucon
Hervé Joubert-Laurencin
Loïg Le Bihan
Barbara Le Maître
Anne Lété
Suzanne Liandrat-Guigues
Jessie Martin
Corinne Maury
José Moure
Emmanuel Siety
Natacha Thiéry

Comité d’organisation: Fabienne Costa, Térésa Faucon, Barbara Le Maître, Jessie Martin, Corinne Maury, Natacha Thiéry

Avec le soutien de:
CRAE
(Centre de recherche en Arts et en Esthétique), Université de Picardie – Jules-Verne
CEAC (Centre d’Études des Arts Contemporains), Université de Lille
HAR (Histoire des Arts et des Représentations), Université Paris Ouest-Nanterre La Défense
IRCAV (Institut de Recherche sur le Cinéma et l’Audiovisuel), Université Sorbonne Nouvelle-Paris III
PLH-ELH (Patrimoine, Littérature, Histoire), Université Toulouse – Jean Jaurès

 

***

 

Getting to the heart of film analysis
From the gaze to the page: the analyst at work

12-15 October 2016

 

12-13 October, Université Paris III and Université Paris Ouest: Analyzing, interpreting, inventing
14-15 October, Université Picardie Julies Verne, Arts department: Writing film analysis

 

What are the proper concerns of film analysis? What are its scope, its path, its stages? What does the analysis really tell us about the film, and, more broadly, about cinema? To analyze is to provide a unique perspective on a film, to elucidate its various elements, the images and sounds woven together by a complex network of references and meanings, which the analyst senses or illuminates during the course of her inquiry, always attuned to the interpretative possibilities. To analyze then, is to interpret, beyond the filmmaker’s biography or the genesis of the film, which may have little or no significance for analysis. The analyst “invents” (in the archeological sense of the term, that is, simultaneously discovers and creates) the means and the conditions of the quest for meaning, without limiting it to a single film, or to a single form of cinema, and drawing on tools, knowledge, approaches and results from a range of disciplines (philosophy, aesthetics, art history, social, cultural and religious history, anthropology…). Analysis is not a pre-existing path (there is no defined theoretical framework or single method), but rather a path that has to be carved out in response to the film, or even to a sequence, a form, a theme, that is, to an object that analysis identifies rather than a predetermined question which would eclipse the film, reducing it to a repository of examples harnessed to an established theory.  

Analysis unravels and remolds the film. Far from offering a simple interpretation – inevitably reductive –, analysis testifies to what set it in motion: an encounter with the work. Writing is part of this encounter. It reveals the film and simultaneously alters it. It adopts the approach, and therefore carries the risk, of constantly reconfiguring the aesthetic relationship.     

Writing film analysis forces us to leave the comfort of demonstrative assertions, to resist the temptation of thematic synthesis, to be wary of conventional formulae, whilst still giving words their due. Analysis gets to the heart of the film when it experiments with language – not necessarily systematically – seeking out the words to most effectively capture the analyst’s perception.

Writing in analysis weaves together descriptions, interpretative paths, open repetitions, aesthetic hypotheses and epistemological issues, in a relationship that is at once engaged and distant. When it thus draws on the power of the gaze, analysis can become an aesthetic practice, imbued with “literariness” and driven by the poetic function of language: words, sentences, punctuation, which play on the presence of image and sound, create a space for the work to emerge.

Possible themes:

– Defining the object of analysis
– Creating the means and conditions for analysis
– The role of intuition/transforming intuition into understanding
– The limits of interpretation/identifying the real object of interpretation/choosing the appropriate epistemological or theoretical framework
– The use analysis makes of history and which history (cinematic, artistic, technological or cultural)?
– The articulation of theoretical and descriptive elements
– How does analysis contribute to the creation of theory? Is this its goal?
– The theoretical dimension of language in analysis
– How does writing reveal the invisible in film?
– Writing as a response to interpretative resistance
– Analysis and style
– Point of view and the analyst’s stance
– The role of writing in “revealing” the film
– Critiquing analysts and analysis

 

Deadline: Proposals (title and 500-600 word abstract) should be sent by 1 March 2016 to colloqueanalyse@gmail.com, along with a 125 word bio-bibliography (name, institution affiliation and important publications).

Notifications of acceptance will be given by the beginning of June.

Duration of the talks: Each talk should not exceed 35 minutes so as to allow time for discussions.

 

Scientific committee:
Fabienne Costa
Térésa Faucon
Hervé Joubert-Laurencin
Loïg Le Bihan
Barbara Le Maître
Anne Lété
Suzanne Liandrat-Guigues
Jessie Martin
Corinne Maury
José Moure
Emmanuel Siety
Natacha Thiéry

Organizing committee:
Fabienne Costa, Térésa Faucon, Barbara Le Maître, Jessie Martin, Corinne Maury, Natacha Thiéry

With the support of:
CRAE (Centre de recherche en Arts et en Esthétique), Université de Picardie – Jules-Verne
CEAC (Centre d’Études des Arts Contemporains), Université de Lille
HAR (Histoire des Arts et des Représentations), Université Paris Ouest-Nanterre La Défense
IRCAV (Institut de Recherche sur le Cinéma et l’Audiovisuel), Université Sorbonne Nouvelle-Paris III
PLH-ELH (Patrimoine, Littérature, Histoire), Université Toulouse – Jean Jaurès