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Côté cour(s). Théâtre jeune public et éducation atistique et culturelle (Dijon)

Côté cour(s). Théâtre jeune public et éducation atistique et culturelle (Dijon)

Publié le par Marc Escola (Source : Martine Jacques)

Côté cour(s). Théâtre jeune public et éducation atistique et culturelle. État des lieux et avancées de la recherche

 Dijon, 1er, 2 et 3 juin 2016

 

Colloque organisé par le Laboratoire Centre Pluridisciplinaire Textes et Culture EA4178

avec le soutien du Pôle recherche de l’ESPE de Bourgogne.

 

Ce colloque universitaire aura lieu dans le cadre des Assises Nationales de l’E.A.C (éducation artistique et culturelle) organisées en clôture de La Belle Saison avec l’enfance et la jeunesse, initiée depuis l’été 2014 par le ministère de la Culture et de la Communication. Cette opération s’est donné pour finalité de « découvrir toutes les richesses de la création pour l’enfance et la jeunesse ». Côté Cour(s) se propose en particulier d’apporter à cet objectif une contribution de type universitaire. Le colloque pour cela bénéficiera d’un accueil exceptionnel au sein de La Minoterie, pôle de création jeune public et d’éducation artistique installé à Dijon dans une ancienne halle totalement réhabilitée, spécifiquement conçue pour l’accueil des professionnels et du public. Sur ce même lieu, d’autres manifestations auront lieu en concomitance  durant ces trois journées.  

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Tous les spécialistes s’accordent à reconnaître que, depuis une vingtaine d’années, le théâtre jeune public a fait florès. La multiplication des textes publiés, leur variété, leur originalité ont relancé avec vigueur cette forme d’écriture. Marie Bernanoce, qui introduira le colloque universitaire, a clairement établi dans ses travaux la vitalité de cette forme ainsi que les progrès de la recherche en ce domaine encore neuf dont elle est elle-même un pilier. Plusieurs colloques en attestent, tout comme la prise en compte progressive dans le champ des études universitaires de ce corpus. À cela on peut ajouter une réflexion autour des pratiques pédagogiques à mettre en place, qui commence à prendre forme, au sein des ESPE.

Pourtant cette (re)connaissance progressive mérite d’être approfondie et questionnée. Il nous semble que « pour découvrir les richesses d’une création », il est certes nécessaire de montrer « ces richesses », d’en rendre compte, d’en témoigner mais aussi de fonder, comme pour tout objet d’étude universitaire, des paradigmes réflexifs qui permettent de les inscrire dans une réflexion théorique littéraire, sociologique, artistique plus générale. C’est pourquoi notre colloque portera sur trois axes principaux  qui pourront faire l’objet de regards croisés.

  • Un premier axe historique et didactique : les études théâtrales et/ou anthropologiques ainsi que la plupart des grands maîtres contemporains ont analysé et valorisé les pratiques théâtrales exogènes, qu’il s’agisse des grandes traditions asiatiques ou des pratiques sociales africaines. Mais la production endogène (à l’exception des modèles antiques ou de la commedia dell’arte) n’a pas totalement fait l’objet d’un travail de mise en perspective scientifique. Certes l’histoire littéraire a mis à jour les productions jésuites par exemple, mais nous avons besoin d’aller plus loin : qu’en est-il des modes de productions, de répétitions, de liens entre vision du monde et pratiques scolaires pratiquées en Occident ? S’agissait-il alors d’un jeu créatif, d’une rhétorique balisée ou des deux à la fois ? Les tréteaux révolutionnaires firent-ils corps avec le peuple ? Qu’en est-il par ailleurs de l’émergence d’un sujet dans le théâtre d’élèves au XIXème siècle ? Quel sens donner à ces formes d’ « initiation » ? Quelques publications ont permis de découvrir ces pratiques mais il s’agit maintenant de les interroger pour les intégrer dans une forme paradigmatique qui donnerait sens aux continuités ou ruptures de la transmission sociale des pratiques théâtrales, de l’éducation du spectateur jusqu’au jeu de l’acteur et à la création. Les perspectives contemporaines, également convoquées ici prendront ainsi une dimension différente : aujourd’hui, dans l’école et les pratiques culturelles et artistiques, quelles formes d’apprentissages favorise-t-on, quels supports choisit-on, quels objectifs se donne-t-on ?
  • Un deuxième axe, également choisi afin de favoriser cette prise de recul critique, portera sur les recherches contemporaines internationales. On sait à quel point la Suisse ou le Canada ont joué un rôle essentiel dans l’émergence d’une nouvelle scène théâtrale pour la jeunesse : grands créateurs et dispositifs institutionnels y ont largement contribué. Quelle place est accordée à ces auteurs, à ces praticiens dans les universités et les espaces de formation de leur pays, ou d’autres ? Peut-on parler d’une politique européenne en ce domaine, de formes émergentes de comparatisme ? Comment d’autres pays, d’autres continents s’emparent-ils de ces problématiques, sur quels corpus s’appuient-ils ? Quels outils d’étude mobilisent-ils en lien ou en rupture avec leurs propres traditions ?
  • Enfin, un troisième axe s’intéressera plus spécifiquement à une approche littéraire et esthétique des textes contemporains de théâtre jeune public. Ce point a déjà été abordé à propos de plusieurs auteurs au cours de colloques, au sein de monographies ou d’études génériques dont celles de Marie Bernanoce et de Nicolas Faure. Pourtant, il nous semble que Côté cour(s) sera l’occasion de s’interroger en termes de constantes ou de variabilités. Outre l’interrogation permanente - et peut-être insoluble - sur l’existence éventuelle d’une spécificité de ces textes en fonction de leur public, enfant ou adolescent, on pourra examiner l’influence éventuelle des politiques éditoriales sur ces œuvres, la nature des langages convoqués, les esthétiques favorisées, la place accordée au jeune lecteur ou spectateur, la possible validité des distinctions brechtiennes entre théâtre récréatif et didactique. C’est pourquoi  nous privilégierons dans cet axe des études transversales ou des monographies étendues.

 

Merci d’adresser avant le 25 juillet 2015 une proposition d’environ 2500 signes, accompagnée d’un bref CV, à Martine Jacques (mjacques2606@numericable.com) ainsi qu’à Claire Delbard (Claire.Delbard@u-bourgogne.fr)

Les communications seront destinées à durer 30 min et donneront lieu à publication. Les propositions seront examinées par un comité scientifique.

Comité scientifique

M. Hafedh DJEDIDI, PU Université de Sousse (Tunisie)

Mme Sylviane LEONI, PU Université de Bourgogne

Mme Marie BERNANOCE, MCF Université Stendhal-Grenoble 3

Mme Eve-Marie ROLLINAT-LEVASSEUR, MCF Paris 3

Mme Claire DELBARD, MCF associée, Université de Bourgogne

Mme Brigitte DENKER-BERCOFF, MCF Université de Bourgogne

Mme Martine JACQUES, MCF Université de Bourgogne

M. Christian DUCHANGE, Directeur de la Minoterie.