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Corneille après Corneille

Corneille après Corneille

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Myriam Maître, Université de Rouen)

CORNEILLE APRES CORNEILLE, 1684-1791
Projet de colloque, Rouen, les lundi 2 et mardi 3 décembre 2002


Organisé conjointement par le Centre dEtudes et de Recherche « Editer-Interpréter » (Université de Rouen), le Mouvement Corneille Centre International Pierre Corneille, et le Centre de Recherches sur lHistoire du Théâtre (Paris-IV).
Georges Forestier (Paris-IV), Claudine Poulouin (Rouen), John Lyons (University of Virginia), Pierre Frantz (Paris-IV), Alain Viala (Oxford), Myriam Maître (Rouen).


Les études qui ont porté jusquici sur les manières de lire Corneille se sont principalement intéressées à la tradition des genres, aux relations de Corneille avec les institutions et les pouvoirs, avec ses contemporains et ses rivaux, ou encore à ce que dans la critique du début du XXe siècle on appelait la fortune dun auteur. Or, si lon considère quà partir du XIXe siècle, seul un très petit nombre des pièces du « génie » ont été jugées dignes dêtre jouées, lues, étudiées et enseignées, il convient déclairer les fondements dune réception paradoxale dont lhistoire, sur trois siècles, reste largement à faire. Entre la mort du dramaturge et léclatement de la Comédie-française à la Révolution, se construisent et se multiplient des images de lauteur et de luvre souvent fondatrices, mais qui seront aussi renouvelées ou remises en question au siècle suivant, par le Romantisme ou par linstitution scolaire par exemple. Les très nombreuses facettes de cette réception conduisent donc à limiter au temps des Lumières cette première investigation, pour examiner de près les lieux concrets de formation dune lecture de Corneille qui tisse peu à peu la légende à la critique, la parodie à léloge, la connaissance à loubli. Ainsi pourrait se préciser la place décisive et précoce de Corneille dans la formation du mythe « classique » en même temps que son propre processus de « classicisation ».
Les pistes qui suivent se veulent surtout des angles dattaque de la question : elles ne sont ni exhaustives ni exclusives les unes des autres.

I- Réception « biographique »
- Corneille et le développement du genre des « Vies ».
- Présence ou absence dune « Vie » en tête des éditions de ses uvres au XVIIIe s.
- Mise en place progressive des images qui vont fonder les légendes (quand a-t-on commencé à parler du « vieux Corneille », du « pauvre Corneille » ? quand le « pauvre Corneille » a-t-il commencé à donner lidée quil était mort pauvre ?).
- A-t-on recours aux procédés traditionnels des vies légendaires et des vies de saints, comme cela a été le cas pour la vie de Pascal ou celle de Racine ?


II- Réception esthétique
- Rôle joué par le développement des parallèles Corneille-Racine, qui semblent avoir fait lobjet de nombreux concours académiques au cours du XVIIIes. Analyse du parallèle comme genre, essai de dénombrement.
- Notions esthétiques privilégiées par ces parallèles et par la partie esthétique des « Vies ». Elaboration et fixation des images de Corneille sur les grandes questions de la politique, de lhéroïsme, de lamour, etc.
- Rôle de lédition de Voltaire.
- Persistance ou modification de limage des pièces séparées.

III- Réception « génétique »
- Corneille et la création dramatique vivante : comment les auteurs se situent par rapport à lui et à son uvre ; reprises, réécritures, adaptations (opéra européen inclus).
- Corneille et les débats sur le théâtre (la tragédie, le drame, etc.).
- Corneille et les auteurs européens.
- Pastiches et parodies.

IV- Réception éditoriale
- Nombre, fréquence, nature et lieu des éditions collectives (France, Hollande) ; comment passe-t-on de lédition du Théâtre (titre des éditions de son vivant) à celle des uvres ou uvres complètes ? quapporte cette modification ?
- Lédition de Voltaire.
- Cas des uvres séparées : lesquelles sont publiées (fréquence, hiérarchie), lesquelles sont oubliées (confrontation avec les représentations, voir rubrique suivante) ?
- Editions scolaires.

V- Réception théâtrale, à Paris et en province
- Corneille à la Comédie-Française (1680) : signification des courbes générales, des comparaisons avec Racine, des choix de pièces.
- Corneille dans les théâtres de province.
- Corneille et la critique dramatique.

VI- Réception institutionnelle
- Corneille, gloire locale et gloire nationale.
- Corneille et linstitution scolaire.
- Effets de la réception institutionnelle sur lesthétique, les images, etc.

Les projets de communication (une page) sont à envoyer avant le 31 mars 2002 à
Myriam Maître, 79 av. Ledru-Rollin 75012 PARIS, myriam.maitre@caramail.com