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Corinne François-Denève, HDR : dossier et inédit (« L’Ensorcelée de Victoria Benedictsson et La Lioncelle de Frida Stéenhoff »)

Corinne François-Denève, HDR : dossier et inédit (« L’Ensorcelée de Victoria Benedictsson et La Lioncelle de Frida Stéenhoff »)

Publié le par Vincent Ferré

Corinne François-Denève a soutenu le lundi 8 novembre 2021, à l’Université de Rouen, son habilitation à diriger des recherches, devant un jury composé de Sylvain Ledda, Professeur des Universités, Université de Rouen (président), Florence Fix, professeure des Universités, Université de Rouen (garante) , Muriel Plana, Professeure des Universités, Université Toulouse Jean-Jaurès, Hélène Laplace-Claverie, Professeure des Universités, Université de Pau-Pays de l’Adour, Henri Garric, Professeur des Universités, Université de Dijon et Pascal Ory, Professeur émérite des Universités, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

 Le dossier de 2705 pages comporte un mémoire de synthèse intitulé « Narratifs, invisibles et personae: exercice d’autofiction intellectuelle d’une transfuge de classe », une sélection raisonnée d’articles et d’ouvrages, et un inédit, « L’Ensorcelée de Victoria Benedictsson et La Lioncelle de Frida Stéenhoff » (édition, traduction et commentaires).

 Le dossier entreprend de résumer une vingtaine d’années de recherche en traduction et traductologie, études théâtrales, études actorales, intermédialité, histoire culturelle, didactique, recherche-création. Il met au jour un travail sur les processus d’invisibilisation et propose une sorte d’« hantologie ». Il réfléchit en effet sur la mémoire : mémoire d’un geste qui est voué à l’oubli, celui de la comédienne de théâtre ; mémoire de la représentation, du théâtre, oubli peut-être réparé dans la fiction, l’écrit ; mémoire de noms et d’arts dits mineurs ; mémoire d’un événement qui bientôt ne se vit que sur le mode de la trace ou de l’archive, ou à nouveau de la fiction ; mémoire de « lieux de mémoire » - singulièrement, des théâtres.

 L’inédit propose des traductions commentées de Den Bergtagna de Victoria Benedictsson (1888) et de Lejonets Unge de Frida Stéenhoff (1896), pièces suédoises jamais traduites en français, et réunies sous un titre qui pourrait être « de l’atelier aux planches ». Les deux pièces présentent en effet des femmes artistes, l’une peintresse, l’autre sculptrice. La corporéité, la matérialité, sont au cœur du geste artistique et de sa représentation sur scène. Le volume propose, pour la première fois en français, toutes les versions de la pièce posthume de Benedictsson, sur la base des manuscrits originaux, soit l’esquisse en prose (suivie d’un fragment orphelin), l’ « ancienne version » (« gamla prosautkastet») et les trois versions théâtrales (version inachevée, et variantes (suivie de fragments orphelins), version complétée par Axel Lundegård en 1890, et variantes de l’édition révisée de 1908).