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Construction de l’ethos dans les écrits sur la guerre et la violence (dir. M. Rebai, K. Feki et L. Héni)

Construction de l’ethos dans les écrits sur la guerre et la violence (dir. M. Rebai, K. Feki et L. Héni)

Publié le par Romain Bionda (Source : Moez Rebai)

Construction de l’ethos dans les écrits sur la guerre et la violence
Ouvrage collectif sous la direction de Moez REBAI, Kamel FEKI et Lassàad HÉNI

 

Laboratoire Approches du Discours
Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Sfax, Tunisie

Depuis l’Antiquité, certains chefs-d’œuvre de la littérature étaient le lieu de la célébration des exploits guerriers faisant de la violence un thème dominant et récurrent. Homère relate ainsi, dans L’Iliade, le récit du siège de Troie et du conflit entre les Achéens et les Troyens, mêlant le ton épique de la glorification des grandes valeurs de bravoure et de dévouement aux accents mythologiques d’un texte merveilleux sur la guerre, qui intéresse non seulement les Grecs mais aussi inspire leurs successeurs jusqu’à l’ère de la modernité marquée par l’atrocité des deux guerres mondiales. Le texte d’Homère fait l’objet de maintes réécritures réalisées par des écrivains appartenant à divers courants littéraires où le sujet de la guerre et de la violence est incessamment repris, et la littérature médiévale rend un hymne aux héros des chansons de geste mettant en valeur leur courage et leur abnégation. Ainsi, de la Chanson de Roland ou encore des chansons du cycle de Garin. Certaines tragédies de la Renaissance évoquent, de leur côté, la guerre de Troie et décrivent son prolongement comme La Troade de Robert Garnier (1579).

Si le mouvement du classicisme est fameux pour le respect des règles basées sur l’ordre, la raison et la modération, la violence constitue une caractéristique de la littérature baroque qui se permet de montrer sur scène des meurtres, des suicides et des duels, et exalte les passions en toute conformité avec son idéal de la démesure et de l’irrégularité. Tel est par exemple le cas des Tragiques « où la violence se donne à lire partout. Dans les scènes qui évoquent ou représentent les exactions des guerres civiles, viols, scènes d’anthropophagie, de mutilation ou d’émasculation, comme dans l’étalage du corps souffrant, massacré et supplicié ; dans l’écriture furieuse ou bien encore dans la pensée politique et religieuse de d’Aubigné, celle d’un protestant du côté des Fermes à l’opposé de tous les compromis et de toutes les réconciliations ».[1]

Au XVIIIe siècle, les écrivains des Lumières dénoncent la violence et les abus du pouvoir et revendiquent tolérance, liberté et égalité sous différentes formes d’expression artistique comme le conte philosophique, la satire et l’essai. Le Traité sur la tolérance de Voltaire, qui fait suite à l’affaire Calas, est une sorte de réquisitoire contre les abus du fanatisme et de l’obscurantisme à la fin de l’Ancien Régime. Il n’empêche que le siècle de l’Encyclopédie a peut-être légué à la postérité la manifestation la plus éclatante de la violence dans la littérature à travers l’œuvre insolite et intrigante du marquis de Sade. En effet, ayant subi l’oppression et la rigueur de tous les régimes politiques sous lesquels il a vécu, cet écrivain a ouvert la voie à la modernité et serait ainsi « le grand ancêtre » des surréalistes, en soulevant une question lourde de conséquences : la violence est-elle inhérente à la nature humaine ? De même, en démystifiant les idéaux de sociabilité et de bonheur collectif de son siècle, Sade a probablement été le premier à toucher à ce que Georges Bataille appellera deux siècles plus tard « la part maudite » de l’homme qui n’est rien d’autre que l’inconscient tel qu’il est présenté par Sigmund Freud dans Malaise dans la civilisation.

Il ne faut pas oublier à ce propos que le père fondateur de la psychanalyse était un fervent lecteur du Horla de Maupassant et de La Bête humaine de Zola. D’ailleurs, le mot « inconscient » est un néologisme de l’auteur de Germinal, puisqu’il est le titre premier de La Bête humaine. Il va sans dire que l’inconscient est le foyer ardent des pulsions sexuelles et violentes de l’homme, de la libido que la conscience doit refouler, pour ne pas mettre en péril l’existence même de la société et de la civilisation. La violence est une constante qui nourrit la nouvelle et le roman avec toutes ses variantes historique, réaliste et naturaliste au XIXe siècle, se déclinant en plusieurs facettes : la dénonciation de la maltraitance des enfants comme dans Sans famille d’Hector Malot, l’évocation des violences faites aux femmes comme dans bon nombre de contes et nouvelles de Maupassant, la représentation d’événements historiques imprégnés d’horreur comme chez Hugo ou des émeutes ouvrières et de l’oppression qui leur était opposée dans Germinal

La violence, les guerres et le terrorisme qui ont marqué le XXe siècle ne laissent pas les écrivains indifférents et favorisent l’apparition de ce que Dominique Rabaté appelle les « romans du traumatisme moderne », mais aussi de la littérature engagée qui dénonce la cruauté et l’hostilité, et cherche à ouvrir à l’homme la voie de la paix, de la justice, de la liberté et du bonheur. Il en va ainsi de l’œuvre de Camus et de Sartre qui insistent sur la notion de l’absurde conçue comme la négation par excellence de l’humanité prise au piège des horreurs du fascisme et du nazisme. Et dans un contexte plus récent, les exactions de l’Etat Islamique, le génocide de la minorité des Rohingyas et les spectacles d’horreur et de sang en Syrie et au Yémen ne donnent-ils pas une actualité nouvelle à la question de la violence ?

Mais l’écriture de la violence et de la guerre dans les textes littéraires n’implique pas l’unicité d’une approche immuable qui puisse rassembler tous les écrivains autour des mêmes objectifs et des mêmes enjeux. Tributaire du projet de son auteur et intimement liée à la conjoncture de sa parution, une œuvre sur la violence – guerrière ou autre – dissimule une image d’auteur qu’il convient de reconstruire et de scruter afin de dévoiler ses finalités et d’éclairer ses messages, car cette notion relevant du champ de l’analyse du discours qui a revisité celle d’ethos aristotélicien est susceptible de jeter un nouvel éclairage sur ces textes et de rendre compte des diverses appréhensions de la question soulevée. Pour ce faire, un éclairage des notions d’ethos et d’auteur s’impose, d’autant plus que ce dernier a été pendant longtemps exclu du champ de la critique littéraire. Deux tendances contradictoires ont déterminé l’approche du concept d’auteur : fidèle à l’histoire littéraire, la première privilégie la figure de l’auteur-dieu qui construit le sens de son texte. Marquée par le formalisme russe et le structuralisme, la seconde écarte l’auteur et privilégie l’autonomie d’un texte dont la signifiance ne nécessite pas le recours aux considérations biographiques.

Mais le renoncement à l’auteur n’est qu’illusoire, puisque la création littéraire est attribuée à une instance que l’œuvre n’exclut pas.[2] Et si l’auteur se cache derrière l’univers fictif de son œuvre, plusieurs éléments textuels mettent en place une image de soi qui rend compte de sa présence dans le texte. L’ethos d’auteur résulte de la conjugaison de son style, des thèmes et du récit figurant dans l’œuvre. On peut dès lors se demander quelles images d’auteur découvre le lecteur dans les textes sur la violence et la guerre. Les écrivains prennent-il toujours le parti de la paix et de la tolérance dans des œuvres qui dénoncent la cruauté et l’hostilité ? Ne leur arrive-t-il pas, comme Aragon dans Les Yeux d’Elsa, de lancer un appel à la lutte contre l’ennemi et à la défense de la patrie en proie aux attaques injustes d’une puissance hégémonique ? La diversité des styles des textes sur la guerre rend certainement compte de différentes stratégies scripturales et argumentatives qui mettent en place des images d’auteur visant à rejeter la guerre et à dénoncer ses conséquences désastreuses, ou au contraire à mettre en avant le mérite des  citoyens qui sacrifient leur vie pour la patrie et n’hésitent pas à recourir à la violence afin de la servir et de la défendre.

L’ethos d’auteur constitue un outil qui nourrit les méthodes de critique littéraire et qui se met au service de la construction du sens de l’œuvre. Maurice Couturier  introduit particulièrement la notion de « figure auctoriale »[3]  qu’il incombe au lecteur de déduire. C’est une instance qui apparaît en filigrane dans l’œuvre, sorte de reflet de l’auteur réel éparpillé entre l’image du narrateur et les attitudes des personnages. C’est ce que José Luis Diaz appelle « le langage auctorial dans la diversité de ses ressources »[4]. La ressemblance entre le moi biographique et ces êtres de fiction est manifeste dans certaines œuvres de Camus sur la violence. L’étude du comportement et des paroles des personnages éclaire les attitudes de l’écrivain et contribue à la reconstitution de l’image d’auteur. Ainsi des Justes où certains personnages soutiennent le projet d’assassiner le duc même si ce meurtre entraîne la mort des enfants qui l’accompagnent alors que d’autres s’y opposent. Une étude minutieuse des rapports entre les personnages et le narrateur conduit le lecteur à reconstituer l’ethos d’auteur et à révéler l’attitude de l’écrivain envers l’usage de la violence, attitude qu’il ne peut exprimer explicitement et qu’il préfère suggérer sur le mode artistique. 

Mais l’auteur ne donne pas une image de soi unique et statique dans toutes ses œuvres sur la violence et la guerre. Ce que Foucault appelle « la fonction-auteur […] ne renvoie pas purement et simplement à un individu réel, elle peut donner lieu simultanément à plusieurs ego, à plusieurs positions-sujets que des classes différentes d’individus peuvent venir occuper »[5]. Dans « Dire la violence dans le roman et l’essai. Le cas d’André Makine », Valéria Pery Borissov  remarque, à ce propos, que l’ethos de Makine essayiste et celui de Makine romancier « sont antithétiques : l’assurance et les certitudes affichées du premier contrastent avec le désarroi et les incertitudes du second qui relègue les prises de position critique dans l’implicite ». Il convient ainsi d’étudier les différentes images d’auteurs qui surgissent dans les œuvres sur la violence écrites par le même écrivain et de les confronter les unes aux autres afin de se rendre compte des mobiles et des circonstances qui ont concouru à la diversité de ses attitudes.

Par ailleurs, les spécificités discursives et linguistiques de chaque texte permettent au lecteur de se rendre compte d’un ethos d’auteur, sorte de produit d’une interaction entre les instances de production et de réception du discours. À ce propos, Dominique Mainguenau écrit : « Quant à “l’image d’auteur”, elle n’appartient ni au producteur du texte ni au public ; elle constitue une réalité instable, le produit d’une interaction entre des intervenants hétérogènes »[6]. Cet ethos d’auteur qui correspond, chez José-Luis Diaz, à la scénographie auctoriale se situe plutôt du côté de la réception de l’œuvre, puisqu’il revient au lecteur de le mettre au jour. L’image d’auteur reconstituée par le lecteur n’est pas forcément identique à celle que l’écrivain cherche à mettre en place dans son texte. Le risque de malentendu et le rôle que joue le lecteur dans la reconstruction de cet ethos d’auteur lui confèrent un aspect virtuel et multiforme. La réception du Feu d’Henri Barbusse est à ce point caractéristique. Ainsi, Danielle Bonnaud-Lamotte critique la position de Horst F. Muller qui prétend que Bertrand-Barbusse « ne représente point le courant pacifiste et révolutionnaire de son temps »,[7] mais tient plutôt un discours patriotard.

L’image de soi qui surgit dans l’œuvre peut être également complétée par d’autres images que l’auteur construit dans ses métadiscours sur la violence et la guerre. Toutes ces images que l’auteur met en place sciemment ou à son insu contribuent à la détermination de son statut et le situent dans le domaine de la création littéraire, en révélant ses préoccupations, ses conceptions, ses positions vis-à-vis des grandes affaires de son époque. L’ethos d’auteur est pour Ruth Amossy purement discursif. Le lecteur peut le rencontrer dans l’œuvre d’un écrivain ou dans les études critiques. « Il s’agit d’une image discursive qui s’élabore aussi bien dans le texte dit littéraire que dans ses alentours, en l’occurrence dans des discours d’accompagnement comme la publicité éditoriale ou la critique »[8]. Il serait utile de  reconstituer l’ethos d’auteur qui se met en place dans le discours littéraire d’un écrivain sur la violence et de le comparer à celui qui apparaît dans sa correspondance ou dans ses carnets par exemple. L’image d’auteur construite par un tiers dans le discours critique peut également éclairer l’œuvre à travers les rapports qu’elle entretient avec les images précédentes.

 

Sans prétendre à l’exhaustivité, quelques axes de recherche peuvent être proposés :

La reconstruction de l’image d’auteur dans les textes traitant de la violence et de la guerre vise à revisiter ces œuvres afin de susciter des questionnements sur :

  • La notion d’image d’auteur en question : réflexion autour des définitions de la notion d’image d’auteur.
  • Image d’auteur et style : la diversité des approches du thème de la violence et de la guerre, qui vont de la froideur de la distance ironique et de l’apparente objectivité du témoignage à l’enthousiasme d’un style ampoulé, et dont le choix est en rapport avec le projet de l’écrivain et l’image d’auteur qu’il veut mettre en place.
  • Image d’auteur et argumentation : les rapports entre l’image d’auteur et les stratégies argumentatives déployées dans une œuvre afin de transmettre au lecteur un message sur la violence.
  • La diversité des images d’auteur : étude des rapports des images d’auteur avec la question de la violence plaidée quand elle est considérée comme légitime et rejetée quand elle concrétise l’hégémonie et l’injustice.
  • Pluralité et virtualité de l’image d’auteur : étude comparative des différentes images d’auteur mises en place dans les œuvres d’un même écrivain sur la violence.
  • La notion de scénographie auctoriale : serait-il possible d’élaborer une image d’auteur collective susceptible de rapprocher des écrivains ayant écrit des textes sur la violence et la guerre ?
  • Les rapports entre auteur, narrateur et personnages : étude du rôle de l’interaction entre ces instances dans la reconstitution de l’image d’auteur dans les textes traitant de la violence et de la guerre.
  • Image d’auteur et théorie de la réception : l’image d’auteur en tant que produit de l’interaction entre les choix esthétiques de l’écrivain, son récit et l’interprétation du lecteur.
  • Image d’auteur et ethè  préalable, épistolaire… : les rapports entre l’image de soi qui se met en place dans le discours littéraire d’un écrivain et celles qui apparaissent dans sa correspondance, dans ses carnets ou dans le discours critique.

Bibliographie indicative :

ADAM, J.-M., Linguistique et discours littéraire, Paris, Larousse, 1976.

Éléments de linguistique textuelle, Liège, Margada, 1990.

 

AMOSSY, R., Images de soi dans le discours, la construction de l’ethos, Châtenois-les-Forges, Delachaux et Niestlé, 1999.

La présentation de soi, Ethos et identité verbale, Paris, PUF, « L’interrogation philosophique », 2010.

 

AMOSSY, R. et MAINGUENEAU, D., « Autour des “scénographies auctoriales” : entretien avec José-Luis Diaz, auteur de L’écrivain imaginaire (2007) », Argumentation et Analyse du Discours [En ligne], 3 | 2009, mis en ligne le 15 octobre 2009, consulté le 27 juillet 2017. URL : http://aad.revues.org/678 ; DOI : 10.4000/aad.678

 

AUTHIER, J., « Hétérogénéité montrée et hétérogénéité constitutive : éléments pour une approche de l’autre dans le discours », Paris, DRLAV, n° 26, 1982, p. 91-151.

« Hétérogénéités énonciatives », Paris, Langages, n°73, 1984, p. 98-111.

 

BALLY, C., Traité de stylistique française, Paris, Klincksieck, 1951.

 

BANKS, D. (éd.), Les marqueurs linguistiques de la présence de l’auteurParis, L’Harmattan, 2005.

 

BARONI, R., « Histoires vécues, fictions, récits factuels », Poétique, n° 151, septembre 2007, p. 259-278.

 

BARTHES, R., « La mort de l’auteur », Le bruissement de la langueParis, Seuil, 1984.

 

BURKE, S., The Death and Return of the Author. Criticism and Subjectivity in Barthes, Foucault and Derrida, Edinburgh, Edinburgh UP, 1992.

 

CERVONI, J., L’Énonciation, Paris, PUF, 1987.

 

CHARAUDEAU, P., Grammaire du sens et de l’expression, Paris, Hachette, 1992.

 

CHARAUDEAU, P. et MAINGUENEAU, D., Dictionnaire d’analyse du discours, Paris, Seuil, 2002.

 

CHAULET-ACHOUR, C., Etats et effets de la violence, Encrage Edition et CRTH de l’UCP, 2005.

 

CORNILLIAT, F et LOCKWOOD, R., Ethos et pathos, le statut du sujet rhétorique, Genève, Honoré Champion, 2000.

 

COUTURIER, M., La Figure de l’auteur, Paris, éd. du Seuil, 1995.

 

DIAZ, J.-L., L’écrivain imaginaire : scénographies auctoriales à l’époque romantiqueParis, Champion, 2007.

 

FROMILHAGUE, C. et SANCIER-CHATEAU, A., Introduction à l’analyse stylistique, Paris, Bordas, 1991.

Analyses stylistiques : Formes et genres, Paris, DUNOD, 1999.

 

GENETTE, G., Seuils, Paris, éd. du Seuil, 1987.

Fiction et diction, Paris, éd. du Seuil, 1991.

 

KERBRAT-ORECCHIONI, C., La Connotation, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1977.

L’Énonciation. De la subjectivité dans le langage, Paris, Armand Colin, 1980.

Les débats de l’entre-deux-tours des élections présidentielles françaises, constantes et évolutions d’un genre, L’Harmattan, 2017.

 

LECOINTRE, S. et LEGALLIOT, L., « Le je(u) de l’énonciation », Paris, Langages, n° 31, Larousse, 1973, p. 64-79.

 

MAINGUENEAU, D., Initiation aux méthodes de l’analyse du discours, Paris, Hachette, 1976.

Approche de l’énonciation en linguistique française, Paris, Hachette, 1981.

Éléments de linguistique pour le texte littéraire, Paris, Bordas, 1986.

Nouvelles tendances en analyse du discours, Paris, Hachette, 1987.

Pragmatique pour le discours littéraire, Paris, Bordas, 1990.

 

MOLINIÉ, G., Éléments de stylistique française, Paris, P.U.F, 1986.
La stylistique, Paris, P.U.F., « Que-sais-je ? », 1991.

 

WOERTHER , F., L’ethos aristotélicien, Genèse d’une notion rhétorique, Mayenne, Vrin, 2007.

 

Date limite d’envoi des propositions :

Les propositions de communication (350 mots environ), accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique, sont à envoyer avant le 31 mai 2018 à l’adresse électronique suivante :

ethosviolence@yahoo.com

Comité scientifique :

Hédia Abdelkafi

Faouzia Bendjelid

Mohamed Ridha Bouguerra

Dominique Boutet 

Sylvie Brodziak

Catherine Brun

Christiane Chaulet-Achour

José-Luis Diaz

Jacques Dubois

Anna Jaubert

Samia Kassab-Charfi

Moncef Khemiri

Dominique Maingueneau

Mounir Triki

Sylvie Vignes

 

Publication : une sélection de communications fera l’objet d’une publication ultérieure évaluée selon les normes scientifiques en vigueur.

 

Comité d’organisation :

Kamel Feki (Université de Sfax)

Lassaad Héni (Université de Gabès)

Moez Rebai (Université de Sfax)

 

RESPONSABLE :

Laboratoire de recherche /Approches du discours/ Moez Rebai, Kamel Feki et Lassaad Héni

URL DE RÉFÉRENCE

http://www.flshs.rnu.tn/

ADRESSE

Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax, Tunisie.

 

[1] Jean-Charles Monferran, « Ecrire la violence dans Les Tragiques. Réflexions sur la plume et le glaive chez Agrippa d’Aubigné », Le Verger, bouquet VIII, septembre 2015. Disponible sur http://cornucopia16.com/revue-le-verger/bouquets/

[2] Pour Jean Starobinski, il s’agit de la « naissance d’une nouvelle herméneutique, d’une nouvelle exégèse, orientées vers la réalité psychique dérobée [de l’auteur] » (Cité par Michèle Bokobza Kahan, « Introduction », M. Bokobza Kahan,. et R. Amossy, Ethos discursif et image d’auteur, Argumentation et Analyse du Discours [En ligne], 3 | 2009, mis en ligne le 15 octobre 2009, consulté le 27 juillet 2017. URL : http://aad.revues.org/658p. 9). Il en est de même pour la narratologie qui invente des concepts, comme « narrateur, point de vue… » pour évoquer l’auteur d’une façon détournée. « La notion d’auteur implicite  suggère en filigrane dans le texte de fiction la présence d’une figure d’auteur, ce que Booth appelle « the second self » [le second moi] de l’auteur », écrit Michèle Bokobza Kahan. En expliquant le concept d’image d’auteur, Ruth Amossy évoque « le retour de l’auteur » dont parle Burke, et qui fait suite à la mort de l’auteur annoncée par Barthes (Ruth Amossy, « La double nature de l’image d’auteur », Argumentation et Analyse du Discours, op. cit., p. 2).

[3] Jürgen Siess, « Y a-t-il un auteur dans la pièce ? Ethos du personnage et “figure auctoriale” », Argumentation et Analyse du Discours, op. cit., p. 2.

[4] Ruth Amossy et Dominique Maingueneau, « Autour des “scénographies auctoriales” : entretien avec José-Luis Diaz, auteur de L’écrivain imaginaire (2007) », Argumentation et Analyse du Discours, op. cit., p. 9.

[5] Melliandro Mendes Gallinari se fonde sur cette définition de Foucault afin de montrer que le texte littéraire contient des éléments qui favorisent une convention entre l’auteur et le lecteur, un contrat permettant de reconstituer une image de soi implicite et changeante, Melliandro Mendes Gallinari, « La “clause auteur” : l’écrivain, l’ethos et le discours littéraire », Argumentation et Analyse du Discours, op. cit., p. 4.

[6] Dominique Maingueneau, « Auteur et image d’auteur en analyse du discours », Argumentation et Analyse du Discours, op. cit., p. 3.

[7] Danielle Bonnaud-Lamotte, « Le feu de Barbusse, un discours social-patriotard ? », Mots, n° 24, Parole de la Grande Guerre, 1990, p. 94-95.

[8] Ruth Amossy, « La double nature de l’image d’auteur », Argumentation et Analyse du Discours, op. cit., p. 2.