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Événements & colloques

"La nuit à la croisée des arts et des cultures : perceptions, imaginaires, représentations" (Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Véronique Alexandre Journeau)

Conférences d'ouverture du séminaire 2019-2021 de Langarts

La nuit à la croisée des arts et des cultures : perceptions, imaginaires, représentations

Vendredi 25 octobre 2019, 10h00-13h00

Sorbonne, salle des actes (entrée par le 54 rue Saint Jacques Paris 6e)

Inscription gratuite obligatoire avant le 19 octobre (langarts@orange.fr)

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Présentation des conférences :

La nuit : une ambiguïté musicale par Danièle Pistone

Des métamorphoses de l’appréhension du thème à la force tenace des idées romantiques comme à un éclectisme parfois salvateur, cet exposé prendra appui sur l’art musical européen pour mettre en évidence la rencontre de réalisations inspirées par la nuit voire la réception esthétique de celles-ci. Matière fugitive, invasive, quasi inéluctable pour l’oreille humaine, la musique, elle aussi ambiguë par nature, peut-elle contribuer à mettre au jour de puissants symboles nocturnes ? Ou, au contraire, parvient-elle fort difficilement à marquer ce champ d’une empreinte artistique spécifique ?

Danièle PISTONE, Professeur à l’université Paris-Sorbonne, a animé de 1989 à 2013 l’Observatoire musical français (OMF) et ses nombreuses publications. Co-fondatrice du Séminaire Interarts de Paris (1998-2012) et du Séminaire interuniversitaire Paroles & Musiques (Paris 3-Paris 4, 2007-2014), elle porte un intérêt tout particulier à l’esthétique comparée, ainsi qu’aux rapports entre langues et arts. Elle a ainsi contribué aux journées et publications qui ont inauguré la collection « L’univers esthétique », dirigée par Véronique Alexandre Journeau chez L’Harmattan, dans un partenariat expérimental entre l’OMF et le Réseau Asie-Imasie, préfiguration de l’actuelle équipe Langarts. Publications récentes : Le wagnérisme dans tous ses états, 1913-2013 (co-dir.), Presses Sorbonne Nouvelle, 2016 ; Le Paris d'été. Musique et société à Trouville-sur-Mer de 1830 à 1914, L’Harmattan, 2019 ; Prospectives musicologiques, L'Harmattan, 2019 (sous presse).

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Chine : la couleur de la nuit par Danielle Elisseeff

Noire comme l’encre des calligraphes ‒ ce qui la rend familière et respectable ‒ la nuit chinoise ne fait pas peur ; elle est l’une des faces du monde céleste dont dépend notre vie. Elle accueille et protège tout ce qui n’est pas ordinaire : les arcanes du pouvoir (quiconque venait jadis à la cour devait se présenter avant le lever du soleil) ; ou bien la fête que les peintres du Sud ont si bien mis en scène ; ou au contraire l’attaque soudaine, le danger, mais aussi la victoire habilement gagnée ; à moins que des hallucinations ne fassent apparaître des fantômes. Aujourd’hui pourtant, alors que s’impose partout la lumière artificielle, tout se passe comme si les hommes organisaient l’absence de la nuit. Mais comment vivre dans un monde sans alternance, sans ce retournement perpétuel d’une chose à son contraire dont les philosophies chinoises soulignent depuis l’Antiquité la nécessité existentielle ?

Danielle ELISSEEFF, Archiviste-paléographe de l’École des Chartes, Docteur en études extrême-orientales, enseignante à l’École du Louvre, est chercheure au Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine de l’EHESS depuis 1982. Elle est aussi membre correspondant (depuis 2012) de l’Académie des Sciences d’outre-mer (5e section). Ses ouvrages les plus récents sont : Hybrides chinois, la quête de tous les possibles, Paris, Louvre éditions / Hazan, 2011 ; Histoire de l’art : la Chine, des Song (960) à la fin de l’Empire (1912), Paris, RMN / École du Louvre, 2010 ; Art et archéologie de la Chine : du Néolithique à la fin des Cinq Dynasties (Ve millénaire avant notre ère – 960 de notre ère), Paris, RMN / École du Louvre, 2008.