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Conférence d'Elie During : Sobriété, sobriété ! Intensités et singularités d'après Deleuze

Conférence d'Elie During : Sobriété, sobriété ! Intensités et singularités d'après Deleuze

Publié le par Laurent Zimmermann

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   Dans le cadre du séminaire Intensité de l'art (dir. Béatrice Bloch, Jérôme Game, LaurentZimmermann) de l'Equipe « Recherches sur la pluralité esthétique» (EA1575)

 

 

 

Intervention d'Elie During (Paris Ouest-Nanterre)

 

 

Sobriété, sobriété !Intensités et singularités d'après Deleuze

 

 

Vendredi 9 avril à l'École NormaleSupérieure en salle de conférences au 46 rue d'Ulm, à 14 h

 

 

   Argument :

 

 

   « Lesdynamismes ne sont pas absolument sans sujet. Encore ne peuvent-ils avoir poursujets que des ébauches, non encore qualifiés ni composés, plutôt patients qu'agents,seuls capables de supporter la pression d'une résonance interne ou l'amplituded'un mouvement forcé. Composé, qualifié, un adulte y périrait. »

(Gilles Deleuze, « La méthodede dramatisation »).

 

 

   L'objectif de cet exposé est de clarifier, en enproposant une espèce de modélisation où la langue philosophique se trouve réduiteà ses articulations les plus simples, le lien problématique qui existe entreles concepts d'intensité et de singularité dans la pensée de GillesDeleuze. Cette pensée se présente en effet à nous comme une métaphysique des singularités. Touteautre désignation (philosophie du devenir, de l'événement, du multiple pur oude la différence) nous semble finalement subordonnée à ce projet à la fois plusgénéral et mieux déterminé.

   La formule qui nous guidera se trouve dans Différence et Répétition : « La raison du sensible, la conditionde ce qui apparaît, ce n'est pas l'espace et le temps, mais l'Inégal en soi, ladisparation telle qu'elle est comprise et déterminée dans la différence d'intensité,dans l'intensité comme différence. »

   Différence d'intensité, intensité comme différence :nous essaierons de montrer dans un premier temps que cette caractérisation différentielleintroduit une conception sobre(faut-il dire « soustractive » ?) de l'intensité, qui compliqueles schèmes scalaires associés (dans une certaine lecture de Spinoza ou deNietzsche notamment) à l'« intensification » de la vie ou desaffects. En deçà de l'intensité deleuzienne, il faut se souvenir de la critique,menée par Bergson, du concept de grandeur intensive comme différence de degré.

   Dans un second temps, on montrera de quelle manière ladoctrine différentielle des intensités, en dégageant la condition du sensiblepur, fonde une pensée de l'individuation sans sujet : individuation comme singularisation, production desingularités, dont on proposera quelques des applications dans le domaine de lalittérature (Flaubert, Proust, Sarraute). Le concept d'espace« nomade », requalifié ensuite comme espace « lisse », seraà l'horizon de notre propos : on tâchera d'en préciser la fonction àpartir de quelques exemples (musicaux notamment).

 

 

 

   Bibliographie

 

 

Alain BADIOU, « Un,multiple, multiplicité(s) », Multitudes, 2000/1, n° 1, p. 195-211.

(voir http://multitudes.samizdat.net/Un-multiple-multiplicite-s)

 

Henri BERGSON, Essai sur lesdonnées immédiates de la conscience [1889], Paris, PUF-« Quadrige »,2007, chap. I.

 

Gilles DELEUZE, Logique du sens,Paris, Minuit, 1969.

(huitième série « De lastructure », neuvième série « Du problématique », quinzièmesérie « Des singularités », seizième série « De la genèsestatique ontologique », dix-septième série « De la genèse statique logique »,dix-huitième série « De l'humour »).

 

Gilles DELEUZE, Différence etrépétition, Paris, PUF, 1968, chap. 4 (p. 228-247) et 5 (p. 299-335).

 

Gilles DELEUZE, Le Pli, Paris,Minuit, 1988, chap. 2.

 

Gilles DELEUZE, « La méthodede dramatisation », in L'Île déserte et autres textes, Paris, Minuit,2002, p. 131-162.

 

Gilles DELEUZE, « À quoireconnaît-on le structuralisme ? », in L'Île déserte et autres textes,Paris, Minuit, 2002, p. 238-269.

 

Gilles DELEUZE,« L'immanence : une vie », in Deux régimes de fous, Paris,Minuit, 2003, p. 359-363.

 

Marcel PROUST, A l'ombre desjeunes filles en fleur, t. 1 et II, Paris, Gallimard, Bibliothèque de laPléiade, 1954.

 

Nathalie SARRAUTE, Tropismes, Paris,Minuit, 1957.

 

 

 

 

   Programme complet du séminaire :

 

 

   Séances en 2009 :

 

 

 

 

16 octobre 2009, salle deconférences (E.N.S., 46 rue d'Ulm, 75005, Paris)

- Jérôme Game et LaurentZimmermann : présentation du séminaire.

- Béatrice Bloch (Bordeaux 3 /Equipe R.P.E.) : « Des Modes de l'intensité aux manières del'intense : deux hypothèses autour de l'effectivité de l'art. »

 

 

13 novembre 2009, salle Celan(E.N.S., 45 rue d'Ulm)

Christian Doumet (Paris 8 /Collège International de Philosophie / Equipe R.P.E.) : « Intensitéspoétiques, intensités philosophiques. »

 

 

11 décembre 2009, salle deconférences (E.N.S., 46, rue d'Ulm)

Yvette Biro (NYU/EquipeR.P.E.) : « Intensité et narration cinématographique. »

 

 

 

 

   Séances en 2010 :

 

 

 

8 janvier 2010, salle deconférences (E.N.S., 46, rue d'Ulm)

- Alexander Dickow (EquipeR.P.E.) : « Blaise Cendrars et Sonia Delaunay: intensité plastique,intensités poétiques » ;

- Benoit Houzé (EquipeR.P.E.) : « ‘Dada est notre intensité' : la collaborationArp-Tzara comme mise en cause et redéfinition de l'intensité »

 

 

12 février 2010, salle deconférences (E.N.S., 46, rue d'Ulm)

Christophe Khim (Haute Ecoled'Art et de Design de Genève/Art Press) : « Amplifications »

 

 

12 mars 2010, salle deconférences (E.N.S., 46, rue d'Ulm)

Bruno Latour (Sciences-PoParis) : « Souriau et l'oeuvre à faire. Instauration etintensité »

 

 

9 avril 2010, salle deconférences (E.N.S., 46, rue d'Ulm)

Elie During (Université Paris XNanterre) : « La force comique selon Bergson : qu'est-ce qu'uneanalyse intensive ? »

 

 

7 mai 2010, salle de conférences(E.N.S., 46, rue d'Ulm)

Aliocha Wald Lasowski (EquipeR.P.E.) : « Intensité des larmes musicales »

 

 

11 juin 2010, salle deconférences (E.N.S., 46, rue d'Ulm)

Vincent Vivès (UniversitéAix-Marseille) : « Intensité, quantum d'affect, séries proliférantes:le cas Nietzsche »

 

 

15 Octobre 2010

Estelle Jacoby (EquipeR.P.E.) : « Les intensités de la danse »

 

 

26 Novembre 2010

Makis Solomos (Université PaulValery-Montpellier 3 / Institut Universitaire de France) : « Musiqueet énergie »

 

 

10 décembre 2010

Evelyne Grossman (UniversitéParis 7), titre à préciser.

 

 

 

Séances en 2011 : de Janvierà Juin

 

 

Janvier 2011

Eric Vautrin (Université deCaen) : « Rendre sensibles les flux intenses : le théâtrecontemporain ».

 

 

Février 2011

Dork Zabunyan (Universté Lille3) : « Intensité zéro : cinéma et vidéo ».

 

 

Mars 2011

Nicolas Thély (Université ParisI) : « Intensité différée : les arts numériques ».

 

 

Avril 2011

Liliane Louvel (Université dePoitiers). Sur les liens texte/image.

 

 

Mai 2011

Séance à préciser.

 

 

Juin 2011

Jérôme Game (UniversitéAméricaine de Paris/Equipe R.P.E.) et Laurent Zimmermann (Equipe R.P.E.),« Intensité de l'art : remarques conclusives ».