Questions de société
Compte-rendu de la réunion de l'Appel du 8 novembre (17/01).

Compte-rendu de la réunion de l'Appel du 8 novembre (17/01).

Publié le par Marc Escola (Source : SLU)

Compte-rendu de la réunion de l'Appel du 8 novembre aux Olympiades, 17 janvier 2009

 

 

JL Fournel (SLU) introduit le débat rapidement en rappelant l'historique de l'appel du 8 novembre. Il constate que la situation a évolué depuis que nous l'avons lancé au moins pour trois raisons

puce.gif la montée de la mobilisation dans les universités depuis la fin novembre avec désormais plus de 200 motions contre la réforme de la formation des enseignants et des concours de recrutement, plusieurs dizaines de formations et de département et une plus d'une dizaine d'université (de LSHS pour la plupart) s'engageant officiellement à ne remonter aucune maquette de nouveau concours

puce.gif la prise de position nette et inédite de la CPU dans ses derniers communiqués et dans sa lettre à N. Sarkozy, reliant les questions du statut et de la « réforme » de la formation des enseignants et des concours et exigeant des réponses à une série de questions (faute de quoi le bureau de la CPU se disait disposé à donner raison à ceux qui ne veulent pas appliquer cette « réforme »)

puce.gif la réponse des deux Ministres rendue publique jeudi sous la forme curieuse d'un communiqué de presse commun (et dont l'objectif est clairement de rallier à sa position la CPU et le principal syndicat étudiant en faisant semblant de répondre aux questions posées par la première sur les stage, les bourses ou les mesures transitoires et en proclamant que l'on donne satisfaction à la seconde en centrant l'essentiel de l'évolution du dispositif sur la question des aides financières – homéopathiques – aux étudiants).

Du même coup, nous sommes tous d'accord pour considérer qu'il s'agit ce jour de nous poser collectivement des questions sur l'analyse de la nouvelle situation, sur le lien à faire entre la question des masters d'enseignement et celle de la modification des décrets sur les statuts du métier d'EC et sur les mesures à envisager à court terme face à ce que l'on peut considérer comme une provocation.

Schématiquement, si on tente de rendre compte des débats qui ont suivi, on peut distinguer trois points

a) Sur le rapport entre la question de la « réforme » de la formation et du recrutement et la question du statut d'EC deux positions se sont confrontées dans notre réunion. L'une (APL, société des agrégés, UFAL) soulignait qu'il faut absolument maintenir la dissociation entre les deux dossiers comme nous l'avons fait jusqu'à présent (afin d'être le plus fédérateur possible et d'être les plus efficaces en attendant de voir notamment si les initiatives récentes – notamment grâce au travail de Laurenti – portent leurs fruits. L'autre (SLU, SNESUP, QSF) considérait que de fait la grande majorité des collègues mais aussi la CPU et le gouvernement lui-même liaient les deux dossiers et que la lutte sur un des deux fronts pouvait aider le combat sur l'autre. Ces positions étant de toute évidence irréconciliables et ayant toutes les deux une forme de légitimité indiscutable il a été décidé collectivement d'adopter une position « à géométrie variable » : certaines actions resteraient dans le cadre de l'Appel du 8 novembre (la réponse au communiqué de jeudi dernier, si possible certaines lettres en direction des enseignants du primaire ou du secondaire ou d'autres communiqués si nécessaire, la poursuite de la publicité de l'appel, le travail sur la non remontée des maquettes de nouveaux masters d'enseignement) tandis que d'autres relèveraient d'initiatives propres à SLU, aux syndicats, aux associations, à l'éventuelle coordination en voie de constitution ou, tout simplement, aux décisions locales (appel à la grève administrative, voire à la grève tout court, discussions autour d'un possible boycott des jurys, rétention des notes etc.). Bref, nous continuerons de travailler ensemble quand nous le pourrons en ne postulant pas la nécessité d'un accord général sur toutes nos actions.

b) L'accord sur l'analyse de la situation est assez large. Les divergences fondamentales portent sur la stratégie (lien ou non entre les différents dossiers) et les formes d'action à privilégier. Plusieurs personnes soulignent que nous ne faisons pas assez le lien entre les réformes est les choix budgétaires du gouvernement et que ce lien est mieux compréhensible pour l'extérieur que les analyses plus sophistiquées sur la nature des rapports entre diplôme et concours. Il est convenu de s'adresser directement par un texte aux collègues du secondaire et du primaire (qui peuvent être sensibles aux restrictions de poste qui viennent d'être annoncées pour les PE : de 6000 à 9000 postes) : Nicolas Schapira se charge de proposer un texte à discuter. Il faut faire une statistique chiffrée des engagements à ne pas remonter de maquette et des autres formes d'action privilégiées : Christine Noille s'en charge.

c) Sur les moyens d'action un long débat a eu lieu passant en revue les différentes actions possibles une forme de consensus existant entre celles et ceux qui voulaient lier les différents dossiers (statuts et formation des enseignants notamment mais aussi la question des moyens accordés aux universités) sur la nécessité de répondre clairement et de façon décidée à une certaine forme de mépris pour la communauté enseignante qui se fait jour dans les réponses apportées cette semaine au mouvement de protestation en cours. Ont été ainsi énumérées les actions suivantes

puce.gif  poursuite évidemment du blocage des maquettes de nouveaux masters, y compris les maquettes de PE : il faut tenir jusqu'en avril et sur ce dossier nous pouvons gagner au vu du degré de mobilisation ; il faut multiplier les coordinations académiques sur la question pour sortir de la logique infernale de la concurrence sur laquelle jouent constamment nos adversaires

puce.gif  rétention des notes (différents problèmes furent posés : la nécessité de garantir une visibilité de cette action par exemple en remettant toutes les copies le même jour au rectorat ; des interrogations sur l'efficacité problématique selon certains de ce type d'action avant la fin de l'année universitaire ; les tensions éventuelles avec les étudiants et les collègues de l'administration)

puce.gif  boycott des concours et des jurys (là aussi certains refusent cette idée pour ne pas léser les étudiants et pour ne pas affaiblir encore ces concours que nos adversaires aimeraient supprimer ; d'autres soulignent que lorsque l'on entreprend une action dure on gêne nécessairement quelqu'un mais aussi qu'il s'agit d'abord d'une menace à brandir) : un « comité Damoclès » pour réfléchir à cette hypothèse est constitué, piloté par Pedro Cordoba

puce.gif  grève et refus de reprendre le second semestre ou demande d'une semaine banalisée au moins pour les universités ayant déjà repris : cette action a le mérite d'être clairement définie, de ne pas léser une catégorie particulière et de marquer que nous prenons nos responsabilités sans attendre ce que font les étudiants ou nos collègues du primaire et du secondaire

puce.gif  réflexion à mener sur le lien entre ces « réformes » et l'harmonisation européenne (il est fait état des deux initiatives en ce sens de Lyon II et de l'intersyndicale à partir d'une proposition du SNESUP)

puce.gif  certaines personnes présentes soulignent qu'il faudrait entreprendre des actions en direction du grand public pour montrer ce qu'est notre métier

puce.gif  pour ce qui concerne l'Appel du 8 novembre tous les premiers signataires seront consultés avant de rendre public tout texte ou communiqué signé de l'Appel et nous essaierons encore de faire bouger sur cette question les syndicats du primaire et du secondaire par des lettres circonstanciées

NB : à plusieurs reprises il est rappelé lors de l'assemblée l'importance de notre participation la plus massive possible à la journée du mardi 20 janvier (nombreuses AG partout ; à Paris départ de la manifestation à 14h30 devant le MESR, rue Descartes en direction de Matignon) et de la tentative de coordination jeudi 22 à l'initiative de collègues de Paris 1 à 11h à l'Amphi du Centre Saint-Charles (RdC), 47/53 rue des bergers (Paris 15e - Métro : Lourmel, Charles Michels, Balard, bus 62)