Questions de société
Compte-rendu de l’entrevue (6/10) au MEN entre F. Perret, doyen des Inspections générales, & des représentants des associations d'historiens, sur la réforme des concours.

Compte-rendu de l’entrevue (6/10) au MEN entre F. Perret, doyen des Inspections générales, & des représentants des associations d'historiens, sur la réforme des concours.

Publié le par Marc Escola (Source : SLU)

Compte-rendu de l'entrevue ayant eu lieu le 6 octobre 2008 au MEN entre François Perret, doyen des Inspections générales, Régine Le Jan (Médiévistes), Lucien Bély (Modernistes), Bernard Legras (Antiquistes), Jean-Noël Luc (Contemporanéistes) étant empêché.


Monsieur Perret avait souhaité nous rencontrer pour nous présenter les grandes lignes de la réforme des concours connues à ce jour et entendre ce que nous avions à lui dire.

Il a d'abord exposé le calendrier de la réforme :

-dans les jours qui viennent présentation officielle de la maquette générale des concours (Professorat des écoles, CAPES et CAPET), l'Agrégation n'étant pas concernée, sauf marginalement. Cette maquette générale harmonisée sera valable pour toutes les disciplines
-Les universités font leurs propositions de master pour la fin décembre. Les maquettes seront examinées par l'AERES en janvier/février, puis validation par la DES
-Parallèlement établissement des maquettes de concours discipline par discipline, par de petits groupes de travail comprenant des universitaires et des IG. La maquette générale sera très incitative.

Les épreuves d'admissibilité ne sont pas destinées à qualifier les candidats (ce qui relève de la formation donnée par les universités) mais à recruter en sélectionnant les candidats sur des connaissances académiques. Le nombre des épreuves serait de 2. Il semble, mais ce n'est pas très clair, que l'une des deux épreuves concernerait la discipline principale et l'autre une discipline connexe. Nous avons insisté sur le fait que l'histoire et la géographie formaient deux disciplines et qu'il était donc indispensable de maintenir une épreuve d'histoire et une de  géographie. Nous pensons avoir été entendus sur ce point et sommes assez optimistes, mais la décision revient au Ministre.

Les épreuves d'admission : il y aurait deux épreuves. L'une serait une leçon à caractère disciplinaire mais plus professionnelle que la leçon actuelle. Elle serait adaptée à un niveau de classe. L'autre, qui pourrait être commune à tous les concours et ajoutée au concours de l'Agrégation, consisterait en un entretien sur la connaissance du système éducatif (vérifier qu'il sait dans quelle maison il entre, quelles sont ses valeurs et ses références…).

La question du contenu disciplinaire a fait l'objet d'une longue discussion, car les programmes limitatifs devraient disparaître puisque l'Agrégation est maintenue et que les deux concours seront désormais nettement différenciés. Selon Monsieur Perret, il est possible que les programmes soient ceux du secondaire et peut-être des classes post-bac. Nous lui avons fait savoir qu'il était essentiel que les quatre périodes soient maintenues (elles le seront puisqu'elles sont toutes enseignées dans le secondaire) mais aussi qu'elles le soient à égalité. Nous avons aussi fait savoir que nous souhaitions un véritable programme avec pour base des questions larges, qui nous paraissent plus formatrices et qui maintiennent mieux le lien entre formation universitaire et formation des maîtres. Sur tous ces points, nous avons été entendus mais il nous faudra revenir à la charge et nous pouvons être sérieusement inquiets.    

La question des masters
Valérie Pécresse a fait savoir hier dans un discours aux recteurs qu'elle n'accepterait pas de maquette de masters qui se réduiraient à la préparation des concours et que les diplômes de master devaient sanctionner une véritable formation à la recherche. Cela étant, François Perret se dit perplexe sur la possibilité de préparer un véritable M2 et l'Agrégation la même année. Dans les faits, les étudiants prépareront un  M2, qui pourra ensuite leur ouvrir une allocation de recherche, et passeront l'Agrégation à Bac+6. Les universités doivent néanmoins imaginer des parcours tenant compte des étudiants ne préparant pas les concours, de ceux qui préparent le Professorat des écoles, de ceux qui préparent le CAPES et de ceux qui préparent l'Agrégation….

La réforme qui se prépare est inquiétante à plus d'un titre, pour notre discipline mais aussi pour les futurs enseignants qui vont être propulsés devant des classes sans préparation puisque l'année de stage est supprimée. Nous allons continuer à faire entendre notre voix et avancer nos arguments. J'ai demandé un nouveau rendez-vous (le 3e) à Mark Sherringham, conseiller du Ministre et un rendez-vous à Laurent Wirth, doyen de l'Inspection générale d'histoire.


(Compte rendu par Régine Le Jan)