Questions de société
Compte rendu de l'Audience au MEN de collègues de l'UFR d'arts plastiques de Paris 1 (26/05/10)

Compte rendu de l'Audience au MEN de collègues de l'UFR d'arts plastiques de Paris 1 (26/05/10)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Pascale Dubus)

Compte rendu de l'Audience au MEN de collègues de l'UFR d'arts plastiques de Paris 1 (26 mai 2010)

Message transmis par Pascale Dubus, Paris 1

- Mercredi 26 mai 2010, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, UFR Arts plastiques et Sciences de l'Art

Délégation de l'UFR 04 :

Élisabeth Amblard, agrégée d'arts plastiques, maître de conférences, responsable de la préparation au concours du Capes d'arts plastiquesPascale Dubus, maître de conférences, habilitée à diriger des recherches en histoire de l'artAgnès Foiret, agrégée d'arts plastiquesGisèle Grammare, agrégée d'arts plastiques, professeure des Universités, directrice de l'UFR 04

Entretien avec :

M. Bernard Thomas, Inspecteur général, Conseiller auprès du Ministre

M. Erick Roser, Inspecteur général, Conseiller aux affaires pédagogiques au cabinet du Ministre

La première question a porté sur le nouveau calendrier des concours publié dans une note de service datée de mai 2010 dont certains éléments entrent en contradiction avec le décret de juillet 2009. Messieurs Thomas et Roser ont confirmé que les épreuves d'admissibilité auraient désormais lieu en novembre pour le Capes. Les arrêtés et les textes officiels seront bientôt publiés. Nos interlocuteurs ont admis que cette année de transition occasionnait des difficultés dont ils étaient conscients. Mais « tout ira mieux en 2012 », nous a affirmé M. Roser. Ils ont insisté sur l'égalité de tous les candidats devant le concours, alors que la délégation faisait remarquer que les nouveaux candidats ne pourraient pas bénéficier d'une préparation pour la session 2011 dans notre UFR. M. Thomas s'est étonné que nous ne puissions pas organiser une préparation puisque nous disposions de « mai, juin, juillet, août, septembre, et octobre, soit presque six mois » pour préparer les candidats. Il a été répondu que les charges de l'UFR (examens de juin, session du CNED, etc.), l'occupation des locaux, et l'absence d'un financement prévu pour cette préparation rendaient impossible la mise en place d'une telle formation. En outre, il a été rappelé que les enseignants-chercheurs effectuent leurs recherches hors du calendrier universitaire, c'est-à-dire la plupart du temps pendant les vacances d'été. M. Bernard Thomas nous a enfin précisé que le changement de calendrier avait pour objectif de libérer la période de printemps pour les stages.

La seconde question a porté sur l'impossibilité de fabriquer des maquettes satisfaisantes, incluant à la fois recherches, stages, et préparation au concours. Nos interlocuteurs ont d'abord insisté sur le fait que le dispositif précédent ne débouchait pas sur un diplôme. Les candidats ayant échoué au Capes demeuraient seulement détenteurs d'une licence. La mastérisation est le résultat d'un « compromis » ayant abouti à 1) à l'anticipation des épreuves 2) à la non professionnalisation et au maintien des épreuves disciplinaires. Le Ministère n'envisage pas que les masters proposés soient des masters Pro mais des masters Recherche.

Enfin, la question des stages a été abordée. M. Thomas a d'abord rappelé que les stages étaient facultatifs pendant le master. Pour les néo-titulaires, les lauréats seront à 2/3 de temps dans la classe et à 1/3 de temps en formation. Il a pourtant été affirmé à deux reprises que les néo-titulaires devront effectuer 18h hebdomadaires devant les élèves. Enseigner est un métier qui s'apprend en enseignant ! a affirmé M. Thomas. La délégation a vivement désapprouvé cette disposition, et mis en garde le Ministère contre ses effets désastreux tant pour les jeunes enseignants que pour les élèves. Un lauréat, sans formation digne de ce nom, devra assumer 18h hebdomadaires devant les élèves, préparer un nombre très important de cours, tout en se formant (sur son temps libre ?). M. Thomas nous a indiqué que les recteurs sont les « employeurs » des néo-titulaires. Il leur incombera donc de gérer la situation. À la fin de la première année d'exercice, les lauréats passeront devant un jury qui examinera leur titularisation. Cela devrait être précisé dans un arrêté à venir.

La délégation a marqué son profond désaccord avec la réforme en cours, indiquant que le gouvernement prenait l'entière responsabilité de l'attaque sans précédent de la qualité de la recherche universitaire et de la formation professionnelle des enseignants. Elle a demandé un report d'un an de la mise en oeuvre de la réforme afin d'en reconsidérer les composantes et les finalités avec les différents partenaires. L'audience s'est achevée au bout d'une heure trente.