Questions de société
Communiqués de la cpu, de la cdiufm et de la cpcnu et du c3n (02/04/09)

Communiqués de la cpu, de la cdiufm et de la cpcnu et du c3n (02/04/09)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

Sur cette page:

- Mastérisation : réussir la sortie de crise - communiqué de presse de la CDIUFM, 2 avril 2009

- Formation des enseignants : communiqué de la CPU (2 avril 2009)

- Communiqué de la CP-CNU et du C3N : 2 avril 2009

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http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2325

Mastérisation : réussir la sortie de crise - communiqué de presse de la CDIUFM, 2 avril 2009.

Communiqué de presse Jeudi 2 avril 2009

Des promesses non tenables

Réunie en séance plénière le 2 avril 2009, la Conférence des Directeurs d'IUFM constate que les dispositions transitoires annoncées à l'été 2008 par les ministres pour l'année 2008-2009 ne pourront pas être tenues. Elles prévoyaient des équivalences permettant aux étudiants des IUFM une inscription en deuxième année des masters préparant aux métiers de l'enseignement. Or, presque partout en France, ces masters n'existeront pas à la rentrée 2009.

Quelles qu'en soient les raisons et les responsabilités, cela apparaît pour les étudiants comme une rupture du contrat de confiance qui préjuge fort mal de l'accueil qu'ils feront aux mesures transitoires proposées pour l'année suivante, 2009-2010.

Des étudiants lésés

Dans ces mesures transitoires 2009-2010, annoncées le 31 mars 2009, la confusion subsiste entre les conditions d'inscription aux concours de recrutement et les dispositifs de formation préparant à ces concours. L'obligation est faite aux étudiants de s'inscrire en première ou deuxième année de master. Mais aujourd'hui la quasi-totalité des masters n'ont pas été conçus pour préparer aux concours et les préparations aux concours, organisées conjointement par les IUFM et les autres composantes des universités, ne sont pas des masters. La décision ministérielle (« l'inscription en [année de préparation] IUFM vaut inscription en M1 ») est une demi-mesure qui ne résoudra pas le problème des étudiants non lauréats des concours.

Les étudiants sont contraints au dilemme : ou bien ils s'inscrivent en master et ils ont peu de chances de réussite aux concours, ou bien ils s'inscrivent en préparation de concours et ne pourront pas valider leur année de master –validation nécessaire pour être définitivement recrutés.

Une dévalorisation des masters existants

De plus, ces dispositions dévaluent les masters existants. Les programmes de ces masters et ceux des concours sont presque toujours différents. Peu d'étudiants auront le niveau et les capacités de travail suffisants pour mener de front, avec succès, les deux entreprises.

Ainsi, il n'est pas souhaitable que les enseignants responsables des masters soient, eux aussi, contraints au dilemme ou bien de rabattre leur niveau d'exigence pour ne pas pénaliser les lauréats des concours, ou bien d'empêcher certains lauréats d'être recrutés.

Un acharnement qui nuit à tous

La Conférence des Directeurs d'IUFM constate que toutes les mesures annoncées depuis juin 2008 - souvent changeantes mais toujours éminemment compliquées – ont, entre autres, pour objectif, largement médiatisé, de mettre à mort les IUFM. 

Cet acharnement obsessionnel ne nuit pas seulement aux IUFM. Aujourd'hui, ce pouvoir de nuisance retombe sur les étudiants et sur toute la communauté universitaire.

Quelle autre solution que les IUFM ?

La Conférence des Directeurs d'IUFM prend acte du fait que parmi les rares universités qui avaient proposé des maquettes de masters visant les métiers de l'enseignement deux ont, à ce jour, décidé de les retirer. C'est pourquoi, sauf à supprimer purement et simplement tout recrutement et toute formation des enseignants pendant l'année 2009-2010, il n'y aura pas d'autre solution que de la confier aux IUFM. 

La CDIUFM partage, avec les nombreuses organisations syndicales et associations de spécialistes de l'enseignement supérieur, la conviction que la seule mesure transitoire valide pour l'année à venir est la reconduction en l'état des dispositifs de formation et de recrutement existants.

Vers l'organisation d'Etats généraux

Cependant la CDIUFM réaffirme son attachement à la mastérisation de la formation initiale des enseignants.

Elle appelle de ses voeux un processus de relance de la réflexion sur cette question et invite tous les acteurs de ce dossier à rejoindre son initiative d'Etats Généraux de la formation des enseignants.

Contact presse

Conférence des directeurs d'IUFM Sandra VIÉ Chargée de communication Tél. 01 44 32 92 47 sandra.vie@cdiufm.amue.fr

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Formation des enseignants : communiqué de la CPU (2 avril 2009)

  • Communiqué CPU (PDF - 40.1 ko)

    Les concours 2010 étant maintenussur le modèle des concours 2009 (même forme, même programme, mêmecalendrier), le CA de la CPU invite les présidents d'université àmettre en oeuvre dès maintenant des procédures de préinscription dansles IUFM de chaque académie, afin d'assurer la meilleure information etcommunication auprès des étudiants(es), sur les concours 2010 et lespréparations 2009-2010.

    Il sera ensuite de la responsabilité des universités,académie par académie, de définir les modalités d'inscriptiondéfinitive, soit en IUFM, soit dans les UFR.

    Lorsque l'année de préparation au concours 2010 sedéroule en IUFM, il reviendra aux universités de déterminer lesconditions dans lesquelles elles reconnaitront cette année depréparation comme l'équivalence d'un M1 pour s'inscrire dans un M2.

    Pour que les inscriptions dans des UFR soientpossibles, les universités doivent disposent des parcours, spécialitésou mentions spécifiques de master en rapport avec la préparation auxconcours. L'habilitation de nouvelles maquettes ne saurait êtreconsidérée comme une obligation pour l'année 2009, dans la mesure oùles concours et préparations restent inchangés

    Enfin, le CA rappelle que la participation de la CPU àl'animation de la commission de concertation se fonde sur uneambition : l'engagement des universités pour une formation des maîtresde qualité, qu'elle soit initiale ou continue.

    Par contre, cette participation repose sur un préalable et 3 principes :

    • Les travaux de la commission deconcertation sur la réforme 2011 ne peuvent démarrer avant que laquestion de l'année de fonctionnaire stagiaire des lauréats du concours2010 ne soit définitivement tranchée. Sur ce sujet, le CA de la CPUconsidère qu'une discussion rapide doit s'engager très vite entre leMinistère de l'éducation nationale et les syndicats d'enseignants.
    • l'objectif de cette commission doitêtre de repenser la réforme et non de se limiter à la mettre en oeuvresous sa forme actuelle.
    • cette commission devra mener untravail de réflexion et faire des propositions sur les divers points decette réforme : nature et positionnement du concours, articulation dela formation disciplinaire et de la formation professionnelle,modalités de financement des études…
    • Le travail de cette commission doits'opérer dans la concertation la plus large avec l'ensemble des acteursconcernés par la formation des maîtres.

    Texte adopté à l'unanimité des membres présents

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Communiqué de la CP-CNU et du C3N : 2 avril 2009

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2328 

Devant la gravité des menaces visant la recherche et l'enseignement supérieur, les deux principales instances d'évaluation des chercheurs et enseignants-chercheurs de notre pays, le Conseil d'administration de la Conférence permanente du Conseil national des universités et le C3N, qui réunit les responsables des 3 composantes du Comité national de la recherche scientifique, ont adopté le 2 avril 2009 le communiqué commun suivant :

Evaluation

Le Conseil national des universités et le Comité national font remarquer que, contrairement aux affirmations présidentielles, ils pratiquent l'évaluation depuis longtemps, et cela dans le respect des principes d'indépendance, de durée et de collégialité : - Indépendance : la composition (2 tiers d'élus par les pairs de la discipline, un tiers de nommés par la tutelle) et le caractère national des instances d'évaluation que constituent les sections du CNU et du Comité national garantissent la liberté des choix et des avis par rapport aux autorités politiques d'une part, aux groupes de pression locaux ou disciplinaires d'autre part. - Durée : le mandat pluriannuel garantit une mémoire des procédures et des avis, et construit sur plusieurs années une vision globale de l'activité nationale dans un domaine de la science. - Collégialité : le débat contradictoire sur la base des dossiers évalués par un ou plusieurs rapporteurs est essentiel. L'objectivité de l'évaluation requiert la confrontation des opinions.

Indépendance, durée et collégialité sont les conditions indissociables d'une évaluation équitable et efficace.

Le Conseil national des universités et le Comité national exigent une redéfinition des compétences en matière d'évaluation, passant notamment par une remise à plat des missions et des procédures de l'AERES. Ils réaffirment en outre avec vigueur les principes suivants : • Pas d'évaluation des chercheurs ni des enseignants- chercheurs sans évaluation simultanée, par les mêmes instances, des structures au sein desquelles ils travaillent (UMR, Equipes d'accueil, UFR, etc).

C'est pourquoi nous voulons coordonner les calendriers de nos deux instances afin que les personnels d'une même structure de recherche et d'enseignement soient évalués la même année. • Pas d'évaluation des personnels ni des structures sur des bases bibliométriques. Cette vision statistique de l'évaluation ne peut pas rendre compte de la réalité de la recherche : elle ne porte pas sur les contenus, elle est entachée de nombreux biais disciplinaires, linguistiques et économiques. La qualité n'est pas une propriété émergente de la quantité.

Emploi scientifique

La CP-CNU et le C3N s'alarment de la situation ingérable produite dans les laboratoires et les filières d'enseignement par la raréfaction des recrutements et par la précarisation des emplois. La diminution des postes mis au concours des universités et des organismes de recherche augmente considérablement le nombre de docteurs encore précaires dans la tranche d'âge 30-40 ans, organise le gâchis des compétences et de la créativité des jeunes collègues, met en danger l'attractivité des métiers de la science.

Les chaires mixtes université-organisme, aussi appelées « chaires d'excellence » et présentées comme l'instrument du rapprochement entre la recherche et l'enseignement supérieur, avaient pour premier effet d'immobiliser deux postes budgétaires pour un seul recrutement. L'annonce par la ministre le mardi 31 mars de la réaffectation au concours 2009 dans les organismes des 130 supports de postes détournés par ces chaires est positive, et marque un premier succès de la très large mobilisation de ces dernières semaines. Le rapprochement entre universités et organismes de recherche passe avant tout par la revitalisation du dispositif des délégations offertes par les organismes après consultation des instances scientifiques. Simultanément, l'Agence Nationale de la Recherche, désormais principale source de financement de la recherche scientifique, génère par des contrats à très court terme un personnel précaire dont le nombre est en passe de rattraper celui des chercheurs permanents.

La recherche publique et l'enseignement supérieur public ne seront bientôt plus à même d'accomplir leurs missions. Dans ces conditions, notre expérience et notre représentativité en matière d'évaluation nous contraignent à dénoncer le mensonge d'État qui prétend faire de la recherche et de l'enseignement supérieur une priorité nationale.

Appel

C'est pourquoi le Conseil national des universités et le Comité national exigent une redéfinition des compétences en matière d'évaluation, passant notamment par une remise à plat des missions et des procédures de l'AERES. Tant que cette exigence ne sera pas satisfaite et que des chaires resteront affichées en l'état au concours 2009, nous appelons les membres de nos instances à l'amplification du moratoire des expertises ANR et AERES dont nous sommes chargés à titre individuel, ainsi qu'au moratoire des évaluations confiées à nos instances. La situation est aujourd'hui extrêmement confuse en ce qui concerne les chaires. A de nombreux niveaux (sections du CoNRS, du CNU, CA d'universités), des refus de participer au processus en cours se sont manifestés, dans un mouvement qui s'amplifie. Il est urgent que le ministère suspende la mise en place des chaires, et que le contenu en soit rediscuté, et comparé avec ce qui est préconisé par la communauté scientifique (généralisation du dispositif des délégations). Si rien n'est fait en ce sens, très rapidement, le Comité National et le Conseil National des Universités appelleront solennellement au boycott des jurys de chaires.

Contacts : C3N : contact@c3n-recherche-scientifique.fr CPCNU : cpcnu@cpcnu.fr

Sites : C3N : http://www.c3n-recherche-scientifique.fr/ CPCNU : http://www.cpcnu.fr