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Lucien de Samosate et le mélange des genres (Paris)

Lucien de Samosate et le mélange des genres (Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : É. Marquis)

Lucien de Samosate et le mélange des genres

Colloque international

Paris, 19-21 novembre 2015

 

Organisateurs :

Émeline Marquis (CNRS/ENS, UMR 8546-AOROC)

Alain Billault (Université Paris-Sorbonne, EA 1491)

                             

Dans le prolongement d’une journée d’étude organisée à l’Université Paris-Sorbonne en 2010 sur l’art de la narration chez Lucien de Samosate, ce colloque vise à poursuivre l’investigation sur l’écriture lucianesque en s’intéressant à un des éléments constitutifs de sa poétique : le mélange des genres.

En effet, dans plusieurs de ses œuvres, Lucien éprouve le besoin de s’expliquer sur la « mixis » qu’il opère, dont il souligne à la fois l’étrangeté et l’originalité, et il utilise plusieurs images comme celle de l’hippocentaure, ou encore celles de l’hippocampe et de l’hircocerf pour la qualifier. On s’intéressera donc aux aspects théoriques du mélange des genres chez Lucien, tout autant qu’à ses aspects pratiques : quels genres Lucien mêle-t-il ? De quelle manière ? Quelle place est dévolue au mélange des genres ? Enfin, quelle est sa fonction au sein de l’écriture lucianesque?

Le mot « genre » sera entendu à la fois au sens étroit et aristotélicien du terme (genre délibératif, judiciaire, épidictique), au sens « moderne » (théâtre, poésie, roman, histoire, dialogue, etc) et dans une acception plus large : la notion de « mélange des genres » inclura aussi le mélange des styles, des registres de langue, le mélange de la rhétorique et de la philosophie, d’éléments mythologique et d’allusions contemporaines.

Lucien fonctionne par transferts et transformations. On s’interrogera ainsi sur les modalités de ce mélange des genres : est-il question de juxtaposition, d’intégration, de fusion ou au contraire de contraste, d’écart, d’opposition ? À moins que les notions essentielles pour l’interpréter ne soient celle d’hybridation ou de bigarrure ?

Il s’agit d’éclairer à la fois l’héritage de Lucien, son « bagage » littéraire, et sa pratique personnelle de l’écriture, car on ne peut qu’être frappé par la liberté avec laquelle cet auteur s’approprie des éléments très codifiés et adapte la plupart des types de discours existants. Lucien joue avec les codes et les normes de son temps, il les subvertit et les dépasse. Finalement, l’étude du mélange des genres chez Lucien pourrait permettre de rendre compte de l’extrême diversité des œuvres de cet auteur, en subsumant les multiples facettes de sa production sous un principe unifié d’écriture voire même sous une esthétique propre.

 

Programme

Jeudi 19 novembre 2015, Après-midi

Université Paris-Sorbonne — Salle des Actes

13h30  Accueil des participants

13h45  Ouverture du colloque

SESSION 1 – Mixis et satire

14h      Alberto Camerotto (Université Ca’Foscari de Venise)

            Le héros satirique et les effets de la mixis chez Lucien de Samosate   

14h30  Isabelle Gassino (Université de Rouen)

            Éloquence judiciaire et satire chez Lucien

15h      Émeline Marquis (UMR 8546, CNRS / École normale supérieure, Paris)

            Les deux Phalaris de Lucien : l’hybridité au service de la satire

15h30  Pause café

16h      Marine Glénisson (Université Paris-Sorbonne)

            « Quel genre lui donner? » La satire polymorphe de l’Eunuque de Lucien

16h30 Philip Bosman (Université d’Afrique du Sud)

            Tailored for school: A comparison of Lucian’s Zeus rants and Zeus refuted

17h      Conclusion de la journée

 

Vendredi 20 novembre 2015, Matin

Université Paris-Sorbonne — Salle J636, 3e étage, escalier G

SESSION 2 – Les formes de la mixis

9h        Eugénie Fournel (Université Paris-Sorbonne)

           Le « je » et l’autre : l’autofiction et la mise en scène de soi dans Le Songe ou la Vie de Lucien et La Double Accusation

9h30    Myriam Diarra (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)

            La mise en scène de soi chez Lucien : 
de la fausse autobiographie à la véritable autofiction

10h      Ewen Bowie (Université d’Oxford)

            « Ceci n’est pas un roman »: generic self-positioning in the Philopseudes

10h30  Pause café

11h      Orestis Karavas (Université du Péloponnèse)

           Lucien et le genre paratragique

11h30  Anne-Marie Favreau-Linder (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand 2)

            Dramaturgie et dialogue : effets de chœur comique dans les dialogues dramatiques de Lucien

12h      Pause déjeuner

 

Vendredi 20 novembre 2015, Après-midi

Université Paris-Sorbonne — Salle J636, 3e étage, escalier G

SESSION 3 – Les formes de la mixis (suite)

14h      Heinz-Günther Nesselrath (Université Georg-August de Göttingen)

            Faire parler l’enfer : la catabase de Ménippe et les Dialogues des morts de Lucien

14h30 Monique Trédé (École normale supérieure, Paris)

           Le mélange des genres : une constante de l’esthétique lucianesque

15h      Karen Ni Mheallaigh (Université d’Exeter)

            Lucien et l'astropoétique : le voyage à travers les genres

15h30  Pause café

16h      Francesca Mestre (Université de Barcelone)

            Dialogue, discours, récit, danse : spectacle et paideia

16h30  Daniel Béguin (École normale supérieure, Paris)

            Les dialogues de Lucien et la société du spectacle

17h      Conclusion de la journée

 

Samedi 21 novembre 2015, Matin

École normale supérieure, 29 rue d’Ulm — Salle 235c

SESSION 4 – Théorie de la mixis

9h        Alain Billault (Université Paris-Sorbonne)

            Lucien et le mélange des genres dans les Prologues 

9h30    Manuel Baumbach (Université de la Ruhr-Bochum)

            Geopoetics and literary hybridity in Lucian

10h      Sandrine Dubel (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand 2)

            Lucien et les genres du dialogue : jeux d’enchâssements

10h30  Pause café

11h      Peter von Möllendorff (Université Justus-Liebig de Giessen)

           L’intervalle de deux octaves ou Comment mélanger genres et tons

11h30  Michel Briand (Université de Poitiers)

           La transgénéricité des Histoires vraies : l’hybridation et la bigarrure comme modes de création, critique et connaissance

12h      Conclusions

 

Lieux

Université Paris-Sorbonne, 1 rue Victor Cousin, 75005 Paris

Salle des Actes : accès par la galerie Gerson

Salle J636 : accès par la galerie Gerson, escalier G, 3e étage

École normale supérieure, 29 rue d'Ulm, 75005 Paris

Salle 235c : 2e étage, aile gauche

 

Avec le soutien de

UMR 8546 — AOROC (CNRS / ENS)

Département des Sciences de l'Antiquité de l'ENS

EA 1491 — EDITTA (Université Paris-Sorbonne)

Fonds d'intervention pour la recherche (Université Paris-Sorbonne)

Labex TransferS (ENS — Collège de France / PSL)

Fondation Maison des Sciences de l'Homme