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Colloque international

Colloque international "Samuel Beckett et les quatre éléments"

Publié le par Marielle Macé (Source : GERMONI Karine)

COLLOQUE INTERNATIONAL SAMUEL BECKETT 14, 15 et 16 juin 2006

Université de Provence, Centre des Lettres et Sciences Humaines, 29, Avenue Robert Schuman, 13 621 Aix-en-Provence Cédex 1

SAMUEL BECKETT ET LES QUATRE ELEMENTS

« Levant les yeux au ciel d'azur et ensuite au visage de ta mère tu romps le silence en lui demandant s'il n'est pas en réalité beaucoup plus éloigné qu'il n'en a l'air. Le ciel s'entend. Le ciel d'azur. [] »

« [] Encore le lointain appel, Courage ! Le monde te regarde. Depuis l'eau lointaine. Depuis la terre ferme. »

Nous pourrions citer bien d'autres passages de l'oeuvre de Samuel Beckett, tant dramatique que romanesque ou poétique dans lesquels figurent l'air, la terre, l'eau et le feu. Ces quatre éléments primordiaux et leurs attributs respectifs, qui président à toute naissance, jouent un rôle essentiel dans les textes de Beckett.
L'élément air apparaît fréquemment, tantôt avec une dimension physique comme la chambre d'échos où résonnent les voix mortes, ou comme la matière qui permet à un oiseau ou à un planeur de voler, dans Au loin un oiseau ou Cette fois ; tantôt sous un aspect métaphysique lorsque les personnages, à l'aube ou au crépuscule, interrogent le ciel pour savoir où se cache le « Dieu quaquaquaqua ». La terre est le sol où l'oeuvre beckettienne enfonce ses racines, qu'il s'agisse de la terre-mère, de la terre-tombeau, ou de ses avatars : le sable dans lequel Winnie est enterrée, la boue dans laquelle rampent bien des personnages, notamment dans Comment c'est ou encore les pierres qui envahissent le sol dans Mal vu mal dit. Quant au motif du feu, il peut s'agir du feu sacré qui a autrefois brûlé en Krapp dans La Dernière Bande, ou encore de la chaleur qui, dans Le Dépeupleur, brûle et dessèche les « corps » ; bien souvent, de ce feu ne restent que les ternes résidus comme dans Cendres ou Sans Enfin, quoiqu'on ne descende jamais « deux fois dans le même pus », c'est l'eau du souvenir qui semble dominer chez Beckett, celle qui fait remonter et flotter les images du passé à la surface, pour Nell comme pour le « vieux visage blême » de Cette fois.
S'interroger sur le rôle que jouent les quatre éléments dans l'oeuvre de Beckett qui toujours s'est acheminée vers l'essentiel, apparaît comme une manière privilégiée de rendre hommage à cet auteur pour le centenaire de sa naissance. L'étude de ces éléments essentiels exemplifie la formule bien connue de Beckett, « less is more», et son opposé, more is less, puisque ce petit nombre d'éléments autorise un grand nombre d'approches. L'air, la terre, le feu et l'eau peuvent être envisagés sous un angle thématique, géographique, physique et métaphysique mais aussi métaphorique, symbolique ou psychanalytique. Enfin, d'un point de vue stylistique et linguistique, comment les éléments primordiaux donnent-ils forme à l'écriture de Samuel Beckett ?
Autant de perspectives et de questions à envisager et discuter, au sujet de ces éléments fédérateurs de l'oeuvre beckettienne - « No joke intended »

INTERNATIONAL CONFERENCE SAMUEL BECKETT 2006

SAMUEL BECKETT AND THE FOUR ELEMENTS


[] Looking up at the blue sky and then at your mother's face you break the silence asking her if it is not in reality much more distant than it appears. The sky that is. The blue sky. []1

[] The far call again, Be a brave boy. Many eyes upon you. From the water and from the bathing place.2


It would be easy to cite other passages from Samuel Beckett's work, from his dramas, prose or poetry, in which air, earth, water and fire are present. These four fundamental elements and their respective features, which preside over every birth, play an important role in Beckett's texts.
Air appears very often, either in a physical sense as the echo chamber in which dead voices resound and - as the matter that allows a bird or a glider to soar - in Afar a Bird and That Time, or in a metaphysical way when the protagonists, at dawn or dusk, examine the sky to discern where the personal God quaquaquaqua is hidden. The Beckettian oeuvre is deep-rooted in the earth - now mother, now grave and its various manifestations : the sand in which Winnie is buried, the mud where many protagonists crawl - namely in How It Is - or the stones that invade the earth in Ill Seen Ill Said. As for fire, it can be the heat that burns and dries the bodies in The Lost Ones or the enthusiasm with which Krapp once burned ; yet more often than not, only embers remain, as in Lessness or in Embers Finally, though it's never the same pus from one second to the next, the water of memories is recurrent in Beckett's work, the one that makes the images of the past resurface and float, as it is the case for Nell or the old man in That Time.
Questioning the roles that the four elements play in the texts of Beckett, whose writing has always gone towards the fundamental, is a way to pay tribute to Samuel Beckett in the centenary of his birth. The study of these essential elements illustrates Beckett's phrase less is more and its opposite, more is less, since their small number allows many ways to approach Beckett's texts. Air, earth, fire and water can be considered from a thematic, geographical, physical or metaphysical point of view. Moreover, seen from a stylistic or a linguistic angle, how do the essential elements give form to Samuel Beckett's writing ?

All perspectives and questions which are to be examined and discussed about these elements - No joke intended

All submissions must be sent to the Conference Director, either by e-mail or by mail, before July 31rst, 2005.
They must contain the following information for all proposed speakers :

- Name
- Affiliation
- E-mail address, mailing address, phone and fax number
- Title of paper
- A summary of paper written in English or French (300 to 500 words)


Les propositions de communications doivent être envoyées à l'organisatrice, par courriel ou courrier, avant le 31 juillet 2005.
Les résumés des communications doivent être rédigés en français ou en anglais, comporter un titre et un nombre de mots compris entre 300 et 500.
Chaque auteur d'une proposition doit préciser:
- ses nom et prénom
- son université d'appartenance et/ou sa fonction
- ses coordonnées(adresse e-mail, adresse postale,téléphone, fax)


Karine GERMONI
Professeur agrégé de Littérature française
Université de Provence, 29, Avenue Robert Schuman, 13 621 Aix-en-Provence Cédex 1
UFR LACS
Département des Lettres Modernes
Bureau C 229
Téléphone: 04 42 95 35 66
Fax: 04 42 95 35 77
adresse e-mail : karine.germoni@up.univ-aix.fr